CoMUM présente la comédie musicale «Heathers: le thriller musical»

En haut, de gauche à droite: Claire Girard et Vanessa Huard-Zamorano; en bas, de gauche à droite: Véronique Latour et Talia-Lynn Noon.

En haut, de gauche à droite: Claire Girard et Vanessa Huard-Zamorano; en bas, de gauche à droite: Véronique Latour et Talia-Lynn Noon.

Crédit : Clément Hossaert

En 5 secondes

La production est présentée les 5, 6 et 7 mars au Centre d’essai de l’UdeM. Sous des airs de pièce pour adolescents des années 80 se cache une comédie noire subversive d’une profonde actualité.

CoMUM, la troupe Comédies musicales de l'Université de Montréal, présente son cinquième projet: Heathers: le thriller musical, traduction originale de la comédie musicale Heathers. Adapté du film éponyme qui met en vedette Winona Ryder et qui a remporté le prix Edgar Allan Poe pour le scénario, ce spectacle de Laurence O’Keefe et Kevin Murphy de 2004 donne un nouvel élan rock à ce film des années 80. CoMuM le revisite dans cette toute première traduction en français. 

L’histoire se déroule dans une école secondaire de l’Ohio dans les années 80. Trois adolescentes, liées par le même prénom, Heather, règnent de façon impitoyable sur leur cour d’école. Veronica Sawyer, une élève brillante, décide de les fréquenter, jusqu’au jour où arrive un nouvel élève, JD, qui ne la laissera pas indifférente. 

Cette comédie musicale débute de manière très convenue. Le spectateur a l’impression de plonger dans un film pour adolescents avec ses joueurs de football, ses meneuses de claques, ses personnages populaires et d’autres qui le sont nettement moins. Puis la comédie bascule dans une dimension bien plus sombre. Des sujets graves sont abordés frontalement: homophobie, grossophobie, boulimie, mal-être, pensées suicidaires, intimidation, tentative de viol.

Au cœur d’un «comic book»

Pour aborder ces questions délicates, Clément Hossaert, l’assistant du metteur en scène, explique avoir eu besoin de distanciation. Distanciation tout d’abord temporelle. Contrairement à la série 13 raisons, qui traite de ces mêmes thèmes avec un grand souci de réalisme en étant ancrée dans notre décennie, ici le choix a été fait de laisser cette pièce se passer dans les années 80 et d’insister fortement sur ce point. Les costumes, faits sur mesure pour les comédiens et comédiennes, et le maquillage reflètent donc l’époque. C’est une gigantesque bande dessinée très pop qui prend vie sous nos yeux: les interprètes ont dans leur main des phylactères composés d’onomatopées telles que Pow, Aww et ils se battent au ralenti. Les objets qu’ils tiennent, grossis à l’extrême, sont tous en carton et en deux dimensions. 

«On a choisi de forcer le trait pour montrer que c’est une satire, une caricature, et qu’il n’y a jamais aucun danger. Même quand un personnage tient une arme à feu, car elle est en carton», dit Clément Hossaert.  

Mêler le rire aux larmes

Dès la première scène, le ton est donné. Cru. Avec des insultes. 

La table est mise. Pour être instantanément renversée. Une adolescente porte un plateau à la cafétéria, un joueur de football arrive et le fait tomber intentionnellement. Le metteur en scène et son assistant se sont longuement interrogés sur la représentation de cette première scène d’intimidation et sur les suivantes. 

«Pour les scènes difficiles, il fallait trouver le juste équilibre entre la caricature et la représentation réelle des choses, par exemple le danger que les gens peuvent sentir au cours d’une agression ou même d’une microagression. C’est cet équilibre-là qu’on a travaillé jusque très tard dans la mise en scène», mentionne Clément Hossaert. 

Un certain humour a été préservé. «Il ne fallait pas qu’on présente une pièce trop dramatique, trop lourde. Nous avons essayé de nous moquer des comportements déviants en insufflant la bonne dose de sarcasme», indique-t-il. Pari réussi. 

Les spectateurs ne repartiront pas avec des réponses prémâchées et, entre deux chansons entraînantes, ils pourront se questionner sur ces sujets d’une profonde actualité.

Un travail de longue haleine

La traduction de la pièce a commencé en juillet dernier. Les auditions ont eu lieu en septembre. Les étudiantes et étudiants actuels et anciens de CoMUM travaillent depuis plusieurs mois sur cette production et ne comptent plus leurs heures. 

Cette année, la troupe est composée d’Audrée Rossignol, Jean-Philippe Thériault, Jade Boisvert, Talia-Lynn Noon, Laurence Beaudoin-Auclair, Éveline Laurent, Johnny Cortes, Jean-Philippe Latour, Catherine Séguin, Kevin Ouzilleau, Maxime Carignan-Chagnon, Véronique Latour, Tamia Corkett, Claire Girard, Vanessa Huard-Zamorano et Alicia Navas Via-Dufresne. 

La direction artistique de ce suspense musical est assurée par Maxim David, assisté de Clément Hossaert pour la mise en scène, Corina Vincelli et Sara Kulaga-Yoskovitz pour la direction musicale et Zita Bombardier-Touret pour les chorégraphies.

À propos de la troupe

Les objectifs du CoMUM sont de développer le talent artistique et l’esprit créatif de ses membres, de promouvoir l’art de la comédie musicale au sein de la communauté de l’Université de Montréal et d’offrir aux étudiants et étudiantes de disciplines où la créativité est moins présente la possibilité de faire valoir leur côté artistique. 

La production Heathers: le thriller musical est présentée les 5, 6 et 7 mars au Centre d’essai de l’Université de Montréal.

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