Rentrée: atypique, mais sécuritaire!

Le recteur, Daniel Jutras, distribue des couvre-visages à l'occasion de la rentrée d'automne 2020.

Le recteur, Daniel Jutras, distribue des couvre-visages à l'occasion de la rentrée d'automne 2020.

Crédit : Amélie Philibert

En 5 secondes

L’Université a passé les derniers mois à préparer une rentrée inusitée. À distance ou en personne, tout a été pensé pour assurer la sécurité de tous.

Après le choc des premières semaines de la pandémie en mars dernier et la transition rapide vers l’enseignement complètement en ligne, l’Université de Montréal entame une nouvelle phase avec sa rentrée d’automne 2020. Une rentrée sous le signe de la COVID-19, certes, mais une rentrée d’abord et avant tout marquée par une préparation soignée et un souci constant de la santé et de la sécurité de tous et toutes. Comme le précisait récemment le nouveau recteur, Daniel Jutras, «l’Université de Montréal n’est plus en gestion de crise». Petit tour d’horizon de cette rentrée pas comme les autres.

Limiter la densité sur les campus

En cette rentrée inédite, l’Université de Montréal garde le cap sur la poursuite d’activités à distance le plus possible. L’objectif premier du lot de mesures prises en vue de la rentrée est de limiter la densité populationnelle de nos campus. Car moins il y aura d’étudiants et d’étudiantes et de membres du personnel qui circulent sur les campus, moins grands seront les risques de transmission du coronavirus.

Voilà pourquoi la majorité des cours seront offerts à distance. Pour les 30 % d’activités d’enseignement qui se déroulent sur les campus ‒ cours, stages, travaux pratiques, examens, laboratoires d’enseignement ‒, rien n’a été laissé au hasard pour limiter les contacts. À commencer par l’affectation des locaux. Tout un travail a été fait par le Bureau du registraire, de concert avec la Direction des immeubles, pour établir un calendrier de la répartition des salles de cours qui restreint les rencontres.

«Dans la mesure du possible, des salles de cours adjacentes ou qui se font face ne seront pas occupées en même temps afin d’éviter qu’un trop grand nombre d’étudiants et d’étudiantes et de membres du personnel enseignant se croisent», explique la registraire, Marie-Claude Binette. De plus, une salle de cours ne pourra pas être réservée pour deux périodes consécutives. Les équipes d’entretien de la Direction des immeubles sont également de la partie: elles désinfecteront les classes entre chaque période d’enseignement et procéderont à la désinfection de locaux durant la nuit.

Signalisation, circulation, ventilation

Les membres de la communauté universitaire qui reviendront sur les campus au cours des prochaines semaines verront une nouvelle signalisation sanitaire. Ces panneaux ont été installés dans les endroits stratégiques pour guider les personnes et leur rappeler les précautions à prendre.

Tout un travail d’accompagnement des facultés et des services a été fait par la Direction de la prévention et de la sécurité. «Nous avons passé les dernières semaines à rencontrer les directions des unités pour nous assurer que leur environnement de travail était sécuritaire et conforme aux recommandations de la santé publique, commente Jean-François Brodeur, directeur adjoint de la prévention et de la sécurité et responsable de la santé et de la sécurité au travail.

«Le plus gros du travail a été de planifier les activités qui se déroulent en présentiel cet automne. Tout ce qui devait être mis en place pour sécuriser les lieux en vue de la rentrée ‒ des laboratoires de recherche aux salles de cours en passant par les cliniques et les aires communes ‒ a été installé.»

Sur la question de la ventilation des bâtiments, qui inquiète certains membres de la communauté à la suite de reportages récents sur l’état des systèmes dans les écoles du Québec, Ghyslain Chassé, le nouveau directeur des immeubles entré en poste le 15 juin, se fait rassurant. «Nos équipes d’entretien sont présentes sur les campus depuis le début de la pandémie. Elles assurent une surveillance en continu des systèmes mécaniques de ventilation et ont changé les filtres partout où il le fallait. En médecine dentaire, nous allons même au-delà des recommandations de l’Ordre des dentistes: nos équipes sont en train d’installer des appareils de filtration HEPA dans toutes les cliniques et les rendez-vous des patients ont été espacés dans les cas, très rares, où nous ne pouvions pas ajuster la ventilation.»

Selon M. Chassé, le parc immobilier de l’UdeM présente l’avantage d’être assez largement équipé de systèmes mécaniques, ce qui facilite l’apport d’air. «Nous appliquons en ce moment aux salles d’enseignement les mêmes standards qu’aux laboratoires de recherche, en faisant rouler la ventilation jour et nuit. Il y a cependant une limite: nous devons tenir compte de l’incidence de toute hausse du volume d’air sur la température et le taux d’humidité, sans quoi il y a des risques d’inconfort pour les occupants.»

En ce qui concerne les quelques bâtiments de l’Université qui ne sont pas munis de systèmes mécaniques de ventilation, comme leur capacité d’accueil a été réduite considérablement, le volume d’air par personne augmente nécessairement. «À la différence de la plupart des écoles du Québec, nous avons diminué l’affluence dans nos installations qui ne sont pas ventilées mécaniquement, en plus de recommander fortement le port du masque en classe, ce qui contribue à réduire les risques de contagion», précise Jean-François Brodeur.

Dans tous les cas, rappelle M. Brodeur, les deux mesures les plus efficaces pour contrer une éventuelle éclosion de COVID-19 sont l’autoévaluation de l’état de santé avant de venir sur les campus et l’isolement rapide des personnes qui, une fois sur place, présenteraient des symptômes.

Soutien à l’enseignement: un été passé à se préparer

Afin de soutenir les membres du corps enseignant dont les méthodes de travail ont été fortement chamboulées, les Technologies de l’information (TI) ont profité de la période estivale pour installer du matériel de captation vidéo dans plus de 170 salles. Elles ont également mis à leur disposition une cinquantaine d’ensembles mobiles comprenant de l’équipement vidéo afin de permettre à ceux et celles qui souhaitent enregistrer leur cours d’avoir accès à des outils de qualité.

Le Centre de service des TI, mieux connu de la communauté par son numéro de poste téléphonique 7288, répond à la situation exceptionnelle par des mesures exceptionnelles: un service accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ainsi le personnel pourra venir en aide aux étudiantes et étudiants en tout temps, en particulier à ceux d’entre eux qui suivent leurs cours à distance de l’étranger dans un autre fuseau horaire.

Le Centre de pédagogie universitaire (CPU), pour sa part, connaît un engouement sans précédent. «C’est du jamais-vu. La fréquentation de notre site Web a explosé, avec près de 200 000 pages vues depuis le début de la pandémie», relate le directeur adjoint Bernard Bérubé. Qu’en est-il des formations offertes par le CPU pour s’approprier les outils technologiques? «Quelque 3500 membres du personnel enseignant se sont inscrits à l’une de nos formations d’été, un record absolu.» M. Bérubé en profite pour souligner l’effet de cascade engendré par cette vague de formations. «Les participants et participantes qui ont suivi nos ateliers retournent ensuite dans leurs milieux prêts à aider leurs collègues, permettant une diffusion encore plus large de l’expertise du CPU.»

Des services adaptés

Le redémarrage de plusieurs services donnera un certain air de «normalité» aux différents campus, pour le plus grand bonheur de ceux et celles qui doivent s’y rendre pour les études, la recherche ou le travail. Ainsi, toutes les bibliothèques sont désormais ouvertes, que ce soit pour l’étude, le visionnement de cours en ligne ou encore l’accès aux collections.

Les mordus d’activité physique retrouveront un CEPSUM qui a su adapter son offre au contexte actuel, avec de nouveaux cours offerts à l’extérieur et un système de réservation qui permet de limiter le nombre de visiteurs. «Au moment de la réouverture, le taux d’occupation de la salle d’entraînement était atteint très rapidement, puisque la capacité maximale était de 50 personnes! mentionne Sylvie Fortin, responsable du service à la clientèle. Depuis que nous permettons l’accès à 80 personnes et que le CEPSUM a retrouvé son horaire habituel, soit de 6 h 30 à 23 h, le taux de fréquentation varie de 76 à 85 %.» Par ailleurs, un peu à l’instar des salles de classe, 30 minutes séparent chaque plage horaire de la salle d’entraînement afin d’éviter les regroupements de clients à l’entrée.

En arrêt forcé depuis le printemps, Local local, pour sa part, remet en marche cinq comptoirs ainsi que la grande cafétéria Chez Valère. Les responsables des services alimentaires ont d’ailleurs fait preuve d’une bonne dose d’initiative en ouvrant tout récemment un dépanneur à l’intention des étudiants et étudiantes des résidences.

Des questions toujours en suspens

Le recteur Daniel Jutras a été clair à ce sujet au cours de son échange avec la communauté le 26 août dernier: il est encore trop tôt pour statuer sur le trimestre d’hiver. Même son de cloche en ce qui concerne un retour généralisé du personnel sur les campus, scénario non envisageable pour le moment. «Nous devons protéger notre communauté», a-t-il insisté.

Une autre inconnue de la rentrée concerne la tenue ou non d’une saison de sport universitaire. Le 31 août, les différentes ligues du Réseau du sport étudiant du Québec ont annoncé qu’elles reportaient au 14 septembre la décision d’amorcer ou pas la saison. Les supporteurs des Carabins devront donc faire preuve de patience avant de savoir s’ils auront la chance d’encourager les Bleus cet automne.

  • Des panneaux de signalisation ont été installés à des endroits stratégiques.

    Crédit : Amélie Philibert
  • Un étudiant reçoit les nouvelles consignes sanitaires en vigueur.

    Crédit : Amélie Philibert
  • Les Librairies de l'UdeM... en mode COVID-19!

    Crédit : Amélie Philibert
  • Dans les bibliothèques, tout est prêt pour accueillir de nouveau les usagers en personne.

    Crédit : Amélie Philibert

Comment doit se passer un cours en personne?

Les activités d’enseignement qui auront lieu sur nos campus ne se passeront pas tout à fait comme avant. Outre les mesures à respecter pour se rendre jusqu’au local, d’autres règles doivent être suivies pour y entrer et pour suivre ou donner un cours de façon sécuritaire. Afin d’aider les membres du personnel enseignant et la communauté étudiante à avoir une compréhension commune de la manière dont un cours doit se dérouler, l’UdeM diffuse depuis la semaine dernière la page «En salle de cours», qui détaille l’essentiel des consignes sur le déroulement d’un cours présentiel en temps de pandémie. Une vidéo permet d’aller à l’essentiel, en synthétisant en moins de trois minutes, top chrono, ce qu’il faut savoir pour étudier ou enseigner en personne en toute sécurité.

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