La communauté de l'UdeM sondée sur la formation à distance
- Forum
Le 24 septembre 2020
- Martine Letarte
Plus de 4000 étudiants et membres du personnel enseignant de l’UdeM ont témoigné de leurs expériences respectives d’apprentissage et d’enseignement à distance en contexte de pandémie.
Au printemps, alors que la pandémie contraignait l’Université de Montréal à migrer rapidement vers la formation à distance à large échelle, le Bureau de la promotion de la qualité a sondé la communauté étudiante et les membres du personnel enseignant sur leur expérience. L’enquête, menée au mois de mai dernier à la demande de la vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau, a permis de tirer des leçons du passage à la formation à distance et de recueillir des suggestions d’améliorations, dont certaines ont déjà été apportées.
Sur un échantillon de 10 000 étudiants et étudiantes et de 2500 professeurs et professeures ainsi que chargés et chargées de cours, environ 3100 personnes du premier groupe (31 %) et 1200 du second groupe (48 %) ont répondu aux questions des enquêtes en ligne ‒ chaque groupe faisait l’objet d’un sondage distinct. La collaboration du Centre de pédagogie universitaire et l’expertise de Claire Durand, professeure au Département de sociologie, ont été mises à profit pour rédiger les questionnaires et analyser les résultats.
Une majorité de participants satisfaits
Même si la transition vers l’enseignement à distance a dû se faire dans l’urgence, l’enquête a révélé que plus des trois quarts des enseignantes et enseignants sont satisfaits de la façon dont ils ont adapté leurs approches pédagogiques. Ils déclarent, dans une proportion semblable, s’être vite familiarisés avec les nouveaux outils destinés aux cours en ligne malgré certaines difficultés techniques ponctuelles.
Les étudiantes et étudiants se sont dits majoritairement satisfaits de l’enseignement reçu à distance et considèrent, dans la même proportion (60 %), que la combinaison des moyens utilisés remplace efficacement les outils d’enseignement en présentiel. Les trois quarts apprécient le recours à des modes d'enseignement variés, comme les séances en classe et la rediffusion du cours. Aussi, la grande majorité ont observé que la communication avec leurs enseignants et enseignantes avait été efficace. Toutefois, près des deux tiers ont connu une baisse de motivation, attribuable à la conjoncture sanitaire.
Manque d’interactions directes
Dans les deux groupes, les personnes sondées ont aussi soulevé la question du manque d’interactions. Les étudiants et étudiantes, en particulier, semblent avoir souffert de la perte de contacts directs et d’échanges avec leurs pairs.
Plusieurs d’entre eux ont fait des propositions concrètes pour multiplier les rencontres avec leurs collègues de classe, comme organiser des périodes d’études et de révision à distance avec d’autres étudiants et étudiantes du programme ou encore créer des groupes de discussion sur les réseaux sociaux. Ils aiment que les enseignants et enseignantes offrent des périodes de disponibilité en webconférence afin de répondre à leurs questions.
L’UdeM a pris plusieurs mesures pour augmenter les interactions au trimestre d’automne. Des activités de formation ont été ajoutées pour faciliter l’utilisation d’outils de collaboration, notamment l’usage de Teams pour le travail en équipe. De plus, un système de captation vidéo a été installé dans 170 salles de cours. Cette technologie permet au personnel enseignant de donner ses cours à un nombre limité de personnes sur place de façon à respecter la distanciation physique tout en étant filmé pour que le cours soit aussi suivi à distance.
Préoccupations et soutien mis en place
Les membres du corps enseignant se sont montrés très satisfaits du soutien qu’ils ont reçu de leurs pairs. «Dans les départements, des superutilisateurs des outils technopédagogiques ont beaucoup aidé leurs collègues», explique Claude Mailhot, vice-rectrice adjointe à la promotion de la qualité à l’UdeM.
Malgré l’expérience acquise au cours du trimestre d’hiver, le tiers des enseignants et enseignantes ont affirmé en mai ne pas se sentir pleinement confiants pour adapter leurs prochaines activités d’enseignement à distance. «Plusieurs ont eu l’occasion de suivre les formations offertes par le Centre de pédagogie universitaire, qui a mis son site Web à jour, proposé des webinaires sur les approches pédagogiques et deux écoles d’été», indique Claude Mailhot.
Des enjeux d’accès à une connexion Internet fiable ont aussi été évoqués par plusieurs étudiants et étudiantes et enseignants et enseignantes. En plus de rouvrir les bibliothèques, l’UdeM offre maintenant la possibilité de suivre et de donner des cours à distance dans des locaux réservés à cet usage sur le campus ‒ des mesures qui pourraient devoir être ajustées en fonction des consignes de la direction de la santé publique. Pour régler les problèmes techniques de la communauté de l’UdeM, un soutien technique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 a également été mis en place par l’équipe des Technologies de l’information.
«Nous voulons remercier tous ceux et celles qui ont pris le temps de répondre aux questions, souligne Claude Mailhot. Nous avons été très touchés de voir que plusieurs ont pris le temps d’écrire des commentaires incluant des trucs, astuces et suggestions. Cela montre qu’ils ont à cœur leur université et qu’ils veulent que l’enseignement à distance y soit un succès.»
Selon la vice-rectrice adjointe, «les enquêtes ont permis d’aider les directions facultaires et les services concernés à s’adapter pour mieux se préparer au trimestre d’automne et améliorer le soutien au personnel enseignant et à la population étudiante afin de répondre le mieux possible à leurs besoins liés à l’enseignement à distance. Nous avons aussi prévu mener une nouvelle enquête cet automne».