La bienveillance au cœur de l’enseignement de Pascale Vézina-Gagnon

Pour Pascale Vézina-Gagnon, être chargée de cours depuis quatre ans au Département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences, en plus de faire simultanément son doctorat en psychologie clinique, s’est avéré un investissement du cœur et de l’esprit. Dans ses salles de classe, il règne un climat de confiance, de bienveillance et de solidarité. Le prix d’excellence en enseignement aux doctorants et stagiaires postdoctoraux chargés de cours qui lui a été décerné reconnaît son dévouement et son approche humaine, empathique et visionnaire.

La dernière enquête de l’Université de Montréal sur la santé mentale de la population étudiante, réalisée en 2016, a révélé que 10,5 % des étudiants et étudiantes du premier cycle rapportaient suffisamment de symptômes pour être considérés en situation d’épuisement et que 9 % avaient des idées suicidaires. En tant que chargée de cours et future psychologue, Pascale Vézina-Gagnon a été profondément touchée par ces chiffres. Sachant aussi que la majorité de ses étudiants et étudiantes souhaitent poursuivre leur parcours en relation d’aide et consciente que les intervenants dans ce domaine sont à risque de fatigue de compassion ou burnout émotionnel, elle a décidé de consacrer à chaque session un cours complet sur le thème «Prendre soin de soi». Différentes modalités expérientielles ont été explorées au courant des années telles que des séances de pleine conscience et des cercles de parole facilités, à travers lesquelles les étudiantes et étudiants étaient encadrés et guidés dans l’expression de leurs états émotionnels du moment. «C’est dans un climat chaleureux et humain que mes groupes ont eu la chance d’exprimer leur vulnérabilité, de vivre autant des états de tristesse et d’anxiété que des états de joie et de rires. Cette expérience, où les étudiantes et étudiants se sont soutenus, a été un tournant du cours; j’ai été témoin d’une plus grande solidarité entre eux dans les semaines qui ont suivi et de la formation de liens d’amitié.»

Croyant profondément à la pédagogie participative et expérientielle, elle a choisi de donner des cours où la principale modalité d’apprentissage passe par l’ancrage de la théorie dans des expériences vivantes pour optimiser l’intégration et la consolidation des apprentissages.  

Par exemple, dans son cours sur la relation d’aide en psychologie clinique (Méthodes et techniques d’entrevue), l’un des thèmes abordés est l’importance de la connexion à soi dans l’établissement d’un lien affectif avec la personne accompagnée. Pour y parvenir, les étudiants et les étudiantes devaient porter leur attention sur ce que différents extraits musicaux de violon pouvaient susciter en eux, autant dans la dimension cognitive que sur le plan affectif ou corporel de leur expérience. Puis, en partageant leur vécu avec leurs collègues, ils étaient en mesure de vivre cette connexion intime à soi, à l’autre et d’en extraire les effets bénéfiques pour alimenter leur pratique clinique. Fidèle à une philosophie pédagogique participative, Pascale Vézina-Gagnon s’assure que dans tous ses cours «les étudiants et étudiantes ont la possibilité de s’éloigner d’une posture axée sur la performance pour se rapprocher davantage d’une posture de créateur, où de nouveaux savoirs peuvent émerger en eux à partir de leurs savoirs préexistants».

La directrice du Département de psychologie, Michelle McKerral, affirme que M^me Vézina-Gagnon est «une excellente chargée de cours qui met de l’avant une philosophie de l’apprentissage qui favorise le développement de soi et le bien-être des étudiants et étudiantes à qui elle enseigne». De leur côté, ces derniers soulignent dans leurs évaluations du cours combien elle aura été une enseignante marquante dans leurs parcours de formation et qu’ils ressortent assurément grandis et transformés de ses cours.

Pascale Vézina-Gagnon estime que les prochaines années seront déterminantes pour le Québec en ce qui a trait aux enjeux de santé mentale, notamment à l'accès aux soins de santé et à la nécessité éventuelle de former davantage de psychologues. Ainsi, pour la suite, elle aspire à former nos futurs psychologues et thérapeutes selon une approche humaine pour un meilleur bien-être psychologique de toutes et tous.