Une clinique de recherche post-COVID-19 accueille ses premiers patients
L'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) a ouvert une nouvelle clinique de recherche pour étudier les effets de la COVID-19 sur les patients ayant reçu un diagnostic positif et examiner les complications dont ils souffrent à long terme.
Dirigée par la chercheuse de l'IRCM et spécialiste des maladies infectieuses de l'Université de Montréal Emilia Liana Falcone, l'équipe multidisciplinaire de la clinique post-COVID-19 (IPCO) de l'Institut a commencé à recevoir ses premiers patients le 12 février.
«Bien que la plupart des recherches menées depuis le début de la pandémie aient porté sur les traitements et les effets immédiats de l'infection, nous voulions améliorer notre connaissance de la maladie dans son ensemble, a déclaré la Dre Falcone, professeure adjointe de clinique au Département de médecine de l'UdeM. Notre objectif avec la clinique IPCO est d'évaluer la santé de nos patients après l'infection, de mieux comprendre la COVID-19 et de les aider à gérer les symptômes persistants.»
Les patients inscrits à l'IPCO seront suivis pendant un an et subiront une série de tests afin de fournir des données sur les conséquences possibles de la maladie et la détection précoce des anomalies. Les résultats permettront d'aborder les questions fondamentales liées à la pandémie et d'apporter des réponses plus rapides si d’autres crises sanitaires surviennent.
«Il y a de nombreuses questions que nous nous posons pour mieux comprendre le virus et éclairer la prise de décision clinique à long terme», a indiqué la Dre Falcone.
Parmi celles-ci:
- Les survivants sont-ils protégés contre une réinfection ou courent-ils un risque d’attraper une nouvelle fois la COVID-19?
- Les patients atteints de certaines affections comme les maladies cardiaques, le diabète et les déficiences immunitaires héréditaires présentent-ils un risque plus élevé de complications graves?
- Quels sont les symptômes que les patients ressentent dans les mois qui suivent le diagnostic et peut-on les prévenir ou les traiter?
- Existe-t-il un lien entre la gravité de la maladie dans la phase aigüe de l'infection et les complications à long terme?
«La clinique de recherche IPCO est en adéquation avec la mission de la clinique de l'IRCM, a dit Rémi Rabasa-Lhoret, vice-président de la clinique et de la recherche clinique à l'IRCM. Quand la Dre Falcone nous a présenté son projet, cela nous a paru une excellente idée. Grâce à ces travaux, nous espérons en apprendre davantage sur la COVID-19 tout en aidant les patients à gérer leurs symptômes.»
On ne sait pas encore très bien ce qui provoque la persistance de certains symptômes chez les patients. Parmi les plus courants, citons la fatigue intense, les douleurs corporelles, l'essoufflement, les maux de tête, les difficultés à dormir et à se concentrer.
«Il y a encore tellement de choses que nous ignorons sur la COVID-19 et sur ce qui fait que des patients ont des séquelles qui peuvent avoir de graves répercussions sur leur vie quotidienne, même des mois après le diagnostic, a mentionné la Dre Falcone. Cela peut être très pénible: les gens s'attendent à retrouver la santé qu’ils avaient avant, mais ce n’est pas ce qui se produit en raison d'une maladie inexpliquée ou de ce que certains pourraient appeler un handicap invisible.»
En plus d'étudier les effets de la COVID-19 sur les patients, la clinique IPCO établira une biobanque d'échantillons cliniques provenant de survivants de la maladie afin d'encourager les collaborations avec des chercheurs extérieurs et d’obtenir plus rapidement des réponses à certaines de ces questions pressantes.