Comment faire durer son couple?

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En cette période de la Saint-Valentin, une professeure de psychologie et chercheuse spécialisée dans l’attachement amoureux parle des facteurs qui favorisent la longévité des couples.

Katherine Péloquin

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Il n’y a malheureusement pas de recette miracle. Mais il existe bel et bien des facteurs clés du bien-être conjugal et de la stabilité des relations amoureuses, valides pour des partenaires hétérosexuels ou s’identifiant aux communautés LGBTQ+.

C’est ce que nous apprend Katherine Péloquin, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal et directrice du Laboratoire d’étude du couple. Axées sur le bien-être conjugal et sexuel chez les couples, ses recherches ont démontré que trois composantes principales sont nécessaires à l’établissement d’une relation amoureuse saine: la sécurité d’attachement, le soutien conjugal et la sexualité.

«Ces trois facteurs sont issus de la théorie de l’attachement adulte, précise Mme Péloquin. Ce modèle théorique stipule qu’un attachement sécurisant – soit la capacité de faire confiance à l’autre et de croire en sa propre valeur – favorise la stabilité et la satisfaction conjugales.»

La chercheuse ajoute que ces composantes sont interreliées. «Les gens qui ont un attachement sécurisant sont plus enclins à se tourner vers leur partenaire pour obtenir de l’aide, mais ils sont aussi plus aptes à offrir leur soutien, qui sera davantage en adéquation avec les besoins réels du ou de la partenaire.»

Un attachement sécurisant mène également à une sexualité plus nourrissante et ouverte. Katherine Péloquin rappelle que le bien-être sexuel est fortement associé à la longévité et au bien-être relationnel des couples.

Toutefois, une personne n’ayant pas un attachement sécurisant et qui présente une insécurité sous forme d’anxiété d’abandon utilisera plutôt la sexualité pour se rassurer dans la relation. «Ces individus ont alors tendance à vouloir plaire à leur partenaire plutôt qu’à écouter leurs propres besoins; la sexualité est donc moins satisfaisante pour eux.»

Une forme d’insécurité sur le plan de l’attachement est l’évitement de l’intimité. Celui-ci se traduit par un manque de confiance à l’égard de l’autre et par une incapacité à démontrer de la vulnérabilité. «Ces personnes utilisent souvent la sexualité pour combler leurs besoins individuels sans pour autant en apprécier les aspects affectifs ou l’intimité avec le ou la partenaire, ce qui réduit aussi leur satisfaction sexuelle.»

Quand les relations parent-enfant influencent le couple

La sécurité d’attachement prend ses racines dans l’enfance, à la suite d’interactions répétées avec des personnes significatives. Puis, ce patron relationnel tend à se reproduire dans les relations amoureuses adultes.

«La représentation interne de soi et des autres se développe en bas âge auprès des parents, qui sont les premières figures d’attachement. Si les parents sont attentionnés et sensibles aux besoins de leur enfant, ce dernier va davantage développer une sécurité d’attachement. Et cet attachement se transpose ensuite sur l’amoureux ou l’amoureuse, qui devient à l’âge adulte la figure d’attachement principale.»

Bien que l’enfance soit une période charnière dans l’élaboration des patrons relationnels, Katherine Péloquin tient à préciser que l’attachement peut tout de même évoluer avec l’âge. «Tout n’est pas nécessairement joué avant cinq ans. La sécurité d’attachement peut se transformer en fonction des expériences vécues, qu’elles soient négatives, comme les traumas et abus, ou positives, tel le travail thérapeutique.»

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