Le CEENUM: un espace de solidarité

Amissi Manirabona, professeur à la Faculté de droit et coprésident du CEENUM, et Myldred Larathe, coprésidente du CEENUM et représentante du personnel non enseignant au Caucus

Amissi Manirabona, professeur à la Faculté de droit et coprésident du CEENUM, et Myldred Larathe, coprésidente du CEENUM et représentante du personnel non enseignant au Caucus

En 5 secondes

Lancé au printemps 2021, le Caucus des employées et des employés noirs de l’UdeM se veut un lieu d’entraide et de solidarité.

«La communauté noire au Québec représente environ quatre pour cent de la population, mais sur le marché de l’emploi, nous sommes proportionnellement moins nombreux; à l’Université de Montréal, nous sommes les moins représentés», constate Amissi Manirabona, professeur à la Faculté de droit de l’Université et coprésident du Caucus des employées et des employés noirs de l’UdeM (CEENUM). Celui qui a aussi cofondé et qui codirige la Clinique juridique sur les droits des victimes d’actes criminels est touché par toutes les questions de discrimination et s’est donné comme mission personnelle de contribuer au bien-être de la population et de sa communauté.

Le CEENUM vise à créer une solidarité parmi les employées et employés noirs de l’UdeM. «Ce n’est pas toujours facile lorsqu’on appartient à une minorité: on peut se poser beaucoup de questions et se sentir isolé», poursuit M. Manirabona, qui représente les membres du personnel enseignant au Caucus. La nouvelle association souhaite favoriser le bien-être professionnel de ceux et celles dont elle est le porte-voix. «On veut qu’ils s’épanouissent dans leur milieu de travail, que leurs droits soient respectés et qu’ils ne soient pas marginalisés. Le travail, c’est important dans une vie», affirme-t-il.

Un contexte propice

Le CEENUM est né au printemps 2021: «Avec tout ce qui s’est passé dans les derniers temps [mort de George Floyd, Charte de Scarborough, etc.], plusieurs partageaient la même idée, la même cause, soit celle d’obtenir une meilleure représentation et une meilleure inclusion des personnes noires employées de l’UdeM. Un groupe s’est alors réuni et a pris la décision de créer une association», raconte Myldred Larathe, coprésidente du Caucus et représentante du personnel non enseignant. La technicienne en gestion des dossiers étudiants à la Faculté de pharmacie relate avoir elle-même connu des coups de frein dans son parcours, mais elle a persévéré et obtenu son baccalauréat par cumul, puis sa maîtrise, le tout en étant mère de famille monoparentale. «Mon entourage trouvait du réconfort dans le fait de me voir avancer malgré tout. Je donnais des conseils tout en étant à l’écoute, mais je me suis dit qu’il serait peut-être bon d’en faire un peu plus pour inspirer davantage de gens», explique celle qui travaille à l’UdeM depuis 13 ans.

Le CEENUM a été officiellement lancé le 26 mai 2021, au cours d’une activité à laquelle ont participé notamment le recteur, les représentants et représentantes des vice-rectorats et décanats, du Secrétariat général, du personnel, etc. Il faut dire que les enjeux d’équité, de diversité et d’inclusion sont de plus en plus à l’avant-plan; le contexte était de fait favorable à l’arrivée du CEENUM. En plus des deux coprésidents, le comité directeur du Caucus est formé d’une vice-présidente à la philanthropie (Mariloue Daudier), d’une vice-présidente à la mobilisation (Sarah Roland), d’une trésorière (Pascale Caidor) et d’un secrétaire (Mouhamadou Diaw).

Un espace pour échanger

Le CEENUM se veut donc «un espace de solidarité pour se soutenir, échanger et créer des ponts avec les autorités de l’UdeM. On souhaite travailler en collaboration pour trouver des solutions», résume M. Manirabona. «On veut promouvoir les valeurs de collaboration, de respect, d’ouverture et partager avec les autres pour construire un environnement plus propice et plus sain», ajoute Mme Larathe.

Les membres du Caucus parlent de leur vécu, de leurs inquiétudes et de ce qu’ils aimeraient voir changer. Le CEENUM a déjà reçu plusieurs cas soumis par sa centaine de membres. «Les gens attendaient quelque chose de ce genre depuis longtemps», soutient M. Manirabona.

Les réunions du Caucus ont toutes été virtuelles jusqu’à présent. Néanmoins, malgré la distance, l’engagement des membres est bien réel, affirme-t-on. Plusieurs rencontres sont prévues entre le CEENUM et le Secrétariat général pour tenter de voir comment apporter des changements et pour briser les barrières qui empêchent l’avancement professionnel. Des liens se tissent et se maintiennent avec d’autres organisations communautaires, universitaires et gouvernementales pour se faire connaître et faciliter les collaborations.

Réseautage et activités

Une infolettre est envoyée régulièrement aux membres de l'association et le CEENUM travaille à mettre en place des plateformes sur les réseaux sociaux de même qu’une page Web. Des activités de réseautage sont aussi organisées. Le Caucus a par ailleurs décidé de travailler en collaboration avec le Réseau des diplômés et des donateurs de l’UdeM afin d’instaurer deux bourses de persévérance pour les étudiantes et étudiants noirs de l’UdeM. Dans le même ordre d’idée, le CEENUM tiendra le 24 février, à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, un dîner-causerie virtuel pour toute la communauté universitaire auquel prendra part Schelby Jean-Baptiste, animatrice de la nouvelle émission Pa t’mentir à Radio-Canada.

En donnant une voix aux employées et employés noirs de l’UdeM, le Caucus souhaite améliorer le bien-être de ses membres tout en favorisant leur sentiment d’appartenance à l’Université. «S’ils se sentent soutenus et que leur voix compte, ils vont avoir la fierté de leur employeur», conclut M. Manirabona.

Pour s’inscrire au dîner-causerie

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