Effet d’une carence en vitamine D sur les complications de la COVID-19
- UdeMNouvelles
Le 28 mars 2022
- Virginie Soffer
Le manque de vitamine D combinée avec des antécédents inflammatoires augmentent les risques de complications liées à la COVID-19 chez les diabétiques et les personnes obèses.
Plusieurs études dans le monde ont documenté une augmentation des complications liées à la COVID-19 chez les patients carencés en vitamine D. Alors que l'obésité, le diabète et l'inflammation qui leur est associée ont été désignés comme des facteurs qui peuvent accroître le risque de contracter la COVID-19, la vitamine D est un modulateur de l'immunité et de l'état inflammatoire. Au-delà de son rôle dans le métabolisme du calcium et des os, la vitamine D influence l'immunité, la sensibilité à l'insuline et le métabolisme global.
Les Montréalais en manque de vitamine D?
Les Montréalais souffrent-ils d’une carence en vitamine D? C’est ce qu’ont voulu évaluer Daniel Constantin Manolescu et Aurélia Sima, moniteurs de recherche à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal, sous la supervision de Sylvie Mader, professeure au Département de biochimie et médecine moléculaire de l’UdeM et affiliée à l’IRIC, en analysant les données d’une de leurs études précédentes sur l’état des vitamines liposolubles chez les personnes obèses et celles qui sont atteintes de diabète de type 2.
Pour réaliser cette étude, 60 participants avaient été divisés en plusieurs groupes: personnes maigres en bonne santé, sujets obèses-diabétiques dont le diabète est bien ou mal contrôlé et individus obèses non diabétiques. La concentration de vitamine D ainsi que plusieurs marqueurs inflammatoires ont été évalués dans leur sang, en corrélation avec leurs profils lipidiques.
L’œuf ou la poule?
«Nous nous sommes rendu compte que la plupart des personnes obèses et diabétiques souffraient d’une carence en vitamine D à différents niveaux», souligne Daniel Constantin Manolescu. Est-ce qu’une carence en vitamine D favoriserait l’obésité ou le diabète ou est-ce que l’obésité et le diabète conduiraient à un déficit de vitamine D?
Selon plusieurs opinions scientifiques, il s’agit d’un cercle vicieux. Quant à la COVID-19, plusieurs études ont démontré qu’un manque de vitamine D augmente le risque de complications liées à cette infection.
Les chercheurs se sont également aperçus que les personnes du groupe témoin, non diabétiques et non obèses, avaient également une carence en vitamine D. Les latitudes nordiques et le manque d’exposition au soleil y sont pour beaucoup.
«Cette carence n’est pas uniquement le résultat du confinement qui a été imposé deux hivers de suite en 2020 et 2021. Les Montréalais se confinent d’eux-mêmes pendant l’hiver lorsqu’il fait froid et l’été quand il fait très chaud! Ils ont alors tout intérêt à surveiller leur apport en vitamine D», conclut le chercheur.
À propos de l’étude
L’article «Insufficient Vitamin D and systemic inflammatory background, a perfect match for higher SARS-CoVn risk on obese and diabetic populations in 2022 spring», par Daniel Constantin Manolescu, Aurélia Sima et Sylvie Mader, peut être lu ici.
Les résultats de l’étude et ses annexes seront présentés au congrès annuel de la Canadian Nutrition Society, qui se tiendra en mai prochain.