Un de vos proches vit avec un trouble mental? Voici comment vous pouvez l'aider
- UdeMNouvelles
Le 27 avril 2022
- Béatrice St-Cyr-Leroux
La psychologue et professeure de l’UdeM Tania Lecomte vient de publier un livret pour nous permettre de mieux accompagner nos proches qui souffrent d’un trouble mental grave.
Un ami qui souffre de dépression, une sœur qui vit avec la schizophrénie, un père qui présente un trouble bipolaire. Nous avons tous dans notre entourage un proche atteint d’un trouble mental grave. Et bien souvent, nous ne savons pas exactement comment agir avec lui. Faut-il lui donner des conseils? Le confronter? Que faire lorsqu’il partage des idées délirantes?
Tania Lecomte, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, vient de publier un petit livre pour mieux nous outiller à cet effet.
Intitulé Côte à côte: comment aider un ami ou un proche qui a un trouble mental grave?, ce livret met de l’avant l’expertise réputée mondialement de cette psychologue spécialisée dans le développement et la recherche de traitements pour les personnes aux prises avec un trouble mental grave.
Elle y présente les comportements à adopter pour appuyer un proche dans cette situation, ainsi que ceux à éviter pour ne pas nuire à son rétablissement.
Quoi faire et ne pas faire
Vulgarisé et concis, ce livre paru aux Éditions Va savoir propose des pistes de solution simples, mais scientifiquement prouvées pour guider «les gens qui se sentent démunis et qui veulent aider, mais qui ne savent pas comment s’y prendre», note Tania Lecomte.
Parce que, bien souvent, en voulant prêter main-forte, l’entourage finit plutôt par nuire, affirme la chercheuse. C’est pourquoi son livre dresse une liste de comportements à éviter, notamment la surprotection ou, à l’inverse, le lâcher-prise.
«Souvent, les parents auront tendance à surprotéger l’enfant qui vient de recevoir un diagnostic de trouble mental, à décider à sa place, à faire tous ses repas, son lavage, illustre la psychologue. Ça lui envoie le message qu’il est inapte, donc il aura moins tendance à se prendre en main et croire en ses capacités. Au contraire, si les parents n’osent pas dire à l’enfant de se ramasser, de prendre une douche, de s’activer, ils nuisent tout autant à son rétablissement.»
Alors, que faire? Quelques trucs, tirés du livre: tendre une perche régulièrement pour garder intact le lien avec la personne, l’encourager à bouger physiquement, lui proposer des activités simples qu’elle aime, l’amener à s’occuper d’elle-même.
«Ce sont des stratégies qui permettent à la personne présentant un trouble mental de s’activer, de sortir de sa tête, de réhabiter son corps et ainsi d’être moins dans la détresse et l’isolement», indique Tania Lecomte.
Aider, mais ne pas s’oublier
Si le livre de Tania Lecomte invite l’entourage à se mobiliser pour épauler un proche, il martèle également l’importance de prendre soin de sa propre santé mentale. «Je propose des méthodes aidantes, mais qui n’impliquent pas que le proche joue au thérapeute et que l’aide devienne un fardeau», insiste-t-elle.
La dernière portion du livret comporte ainsi des conseils et des ressources – cliniques, organisations, regroupements de proches, etc. – pour être présent sans s'épuiser.
Plus sur Bain de science
Bain de science est la nouvelle collection des Éditions Va savoir, dirigée par Sonia Lupien, neuroscientifique et professeure au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal.
Cette collection présente de courts livres sur des sujets d’importance pour le public. Bain de science renvoie au fait que les petits livres peuvent être lus au complet dans le bain avant que l’eau devienne froide.
Côte à côte: comment aider un ami ou un proche qui a un trouble mental grave? est le premier livre de cette collection. «Ce petit guide deviendra, j’en suis certaine, LE livre à garder sur soi quand on aide un ami ou un proche qui souffre d’un trouble mental grave pour qu’il aille mieux, sans non plus se mettre trop de poids sur les épaules pour préserver sa propre santé mentale», croit Sonia Lupien.