Personnes trans et non binaires: comment répondre à leurs besoins sociaux et médicaux?

Capture d'écran de la vidéo

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Crédit : Université de Montréal

En 5 secondes

Au 89e Congrès de l’Acfas sera lancée une formation pour aider les intervenants du milieu de la santé et des services sociaux à mieux répondre aux besoins des personnes trans et non binaires.

Assane, un homme trans non binaire, est atteint d’une infection urinaire. La consultation d’un médecin s’impose, mais sa dernière expérience à la clinique a été négative au point de l’empêcher d’y retourner, le personnel ayant manifesté une attitude irrespectueuse à l’égard de son identité de genre. Pourtant, un simple antibiotique, administré dès les premiers symptômes, aurait suffi à soigner l’infection, qui s’est maintenant propagée aux reins et nécessite une hospitalisation.

L’histoire d’Assane illustre bien les effets néfastes provoqués par la crainte, très présente dans les communautés trans et non binaire, de consulter un professionnel de la santé.

Dans le cadre de ses travaux de recherche, la professeure de l’École de travail social de l’Université de Montréal Annie Pullen Sansfaçon a trop souvent entendu parler de jeunes personnes trans et non binaires qui reportent des rendez-vous médicaux importants au prix d’une détérioration de leur état de santé.

Forte du succès obtenu par son premier cours en ligne Trans·diversité: comprendre et respecter la transdiversité grâce à l’éducation, l’équipe dirigée par Annie Pullen Sansfaçon en a conçu une deuxième version qui s’adresse cette fois aux professionnels de la santé et des services sociaux ainsi qu’à la relève étudiante dans ces domaines.

«Il existe un retard important à rattraper concernant l’intégration des connaissances et des pratiques nécessaires pour mieux accompagner les individus trans et non binaires», souligne Morgane Gelly, professionnel(le) de recherche qui a participé à la création de la nouvelle formation.

Plusieurs établissements de santé ou de services sociaux, dans les sphères tant privée que publique, demeurent mal adaptés à la réalité des personnes trans et non binaires. «Le personnel de ces établissements, malgré sa bonne volonté, a souvent de la difficulté à s’adapter, car la grande majorité ne sait pas comment rendre le milieu plus inclusif et n’a jamais reçu de formation pour bien répondre aux besoins de ces personnes», dit Mme Sansfaçon, qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles de l’UdeM.

«La formation a pour but de faire comprendre la complexité des parcours et des expériences des personnes trans et non binaires au sein du système de santé et de services sociaux, mais également de montrer comment des adaptations simples peuvent réellement contribuer à améliorer l’accès aux services», explique Rosalie Gravel, assistant de recherche ayant aussi travaillé à la mise sur pied du projet.

Détresse vécue au quotidien

Une étude menée en 2019 auprès de jeunes trans et non-binaires au Canada montre que, au cours des 12 mois précédents, 43 % de ces jeunes n’ont pu recevoir les soins de santé physique requis et près des trois quarts n’ont pas obtenu les services de santé mentale malgré leur besoin. «Les personnes trans ou non binaires doivent composer avec une forme récurrente de discrimination et, pour cette raison, iels1 évitent souvent de se présenter dans un établissement de santé ou de services sociaux pour se faire soigner», soutient Annie Pullen Sansfaçon.

La professeure et son équipe font le pari que leur formation en ligne contribuera à améliorer l’accès aux soins en favorisant le développement de milieux plus inclusifs pour toute personne peu importe son genre et à former le personnel soignant pour répondre adéquatement et respectueusement aux besoins des personnes trans et non binaires.

Toute personne travaillant ou étudiant dans le milieu de la santé et des services sociaux et désireuse de s’inscrire à cette formation peut le faire dès maintenant sur le site d’EDUlib.


1 Le pronom iels, une contraction de «ils» et «elles», désigne les personnes sans distinction de genre.

À propos de «Trans·diversité 2: santé et services sociaux»

Cette formation à distance, appelée dans le milieu de l’éducation «cours en ligne ouvert aux masses» (ou MOOC pour massively open online course), est gratuite et dure environ cinq heures. Les personnes inscrites pourront obtenir, sur demande, une attestation de participation si elles réussissent l’épreuve finale en obtenant une note minimale de 70 %.

La formation Trans·diversité 2: santé et services sociaux a vu le jour grâce à un partenariat entre la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, le Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études de l’Université de Montréal, l'Université de Sherbrooke et les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux de l’Estrie et du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Sa création a été rendue possible, entre autres, par le soutien financier des ministères québécois de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur et la participation de personnes qui ont vu à l’élaboration et à la révision des contenus.

Toute personne désirant s’y inscrire peut le faire en cliquant ici.

Le lancement officiel de Trans-diversité 2: santé et services sociaux aura lieu le 12 mai à 16 h 45 de façon virtuelle au congrès de l'Acfas dans le cadre de la conférence «Les jeunes trans et non-binaires et leurs familles face à l’adversité: expériences, forces, stratégies et pratiques novatrices».

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