La première école d’été alliant l’art et la santé voit le jour à l’UdeM
- UdeMNouvelles
Le 21 juin 2022
- Mylène Tremblay
L’école d’été «Arts et santé: la place de la muséothérapie», sous la direction de Nathalie Bondil, offrira une formation unique sur les nombreux bienfaits des arts visuels en matière de santé.
Les arts peuvent-ils contribuer à améliorer la santé et le bien-être des gens? Absolument, concluent différentes études. Sur la base de leurs résultats probants, la muséologue et conservatrice Nathalie Bondil souhaite promouvoir la «vision d’un musée qui fait du bien» et faire entrer la muséothérapie dans les pratiques des professionnelles et professionnels de la santé et des services sociaux.
Dans son rôle de sage de l’Université de Montréal et guidée par la volonté de rapprocher les arts de la santé, elle a travaillé de pair avec des spécialistes en santé et en histoire de l’art de l’UdeM afin de concevoir un projet d’école d’été autour de ce concept qu’elle a défini en 2016 dans le Manifeste pour un musée des beaux-arts humaniste, publié à l’inauguration du Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).
«La muséothérapie considère le musée comme un lieu pouvant agir sur le bien-être à travers la contemplation d’œuvres d'art, la création artistique et des visites guidées. L’école d’été va permettre de donner un cadre scientifique et pédagogique à cette approche pour en faire un outil de promotion de la santé et de mieux-être des populations», estime celle qui dirige aujourd’hui le département du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe, à Paris.
Le Dr Olivier Beauchet, professeur titulaire au Département de médecine de l’Université, et Johanne Lamoureux, professeure titulaire au Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques de l’UdeM, ont apporté leurs lumières dans la mise sur pied de cette formation intitulée «Arts et santé: la place de la muséothérapie», qui combine cours théoriques magistraux, ateliers interactifs et immersion au musée.
Offerte gratuitement au personnel enseignant, aux étudiants et étudiantes de tous les cycles universitaires ainsi qu’aux professionnels et professionnelles de la santé et des arts et les patients, l’école d’été aura lieu à Montréal du 29 août au 2 septembre en formule hybride (en présence et en visioconférence).
Humaniser les soins à travers les arts
Le Dr Beauchet se penche depuis longtemps sur les façons d’introduire plus d’humanité dans les soins afin d’améliorer l’état de santé des personnes âgées. Par le passé, le médecin gériatre et neurologue a démontré l’efficacité des ateliers d’arts plastiques auprès de cette clientèle pour réduire leur durée de séjour à l’hôpital. En 2015, devant le dynamisme des Beaux-Jeudis du MBAM (visites guidées des collections du Musée et ateliers créatifs), il a lancé un programme de recherche international pour examiner les effets des interventions artistiques sur l’amélioration du bien-être et de la socialisation des aînés.
«Le lien entre l’art et la santé, on s’y intéresse depuis le 19e siècle avec l’art-thérapie dans le cadre de la prise en charge d’une maladie. Avec la muséothérapie, la nouveauté consiste à sortir du monde hospitalier pour faire de la prévention primaire auprès des personnes vieillissantes en particulier et de la population en général», observe le directeur de laboratoire au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal.
Pour le Dr Beauchet, la preuve est faite que l’art accroît la connexion de l’individu avec lui-même et la société et que les musées peuvent être un vecteur d’amélioration de l’état de santé des individus et de leur socialisation. «Quand on contemple des œuvres d’art, on se laisse immerger par des émotions qui permettent de prendre du recul et de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de soi. L’école d’été va enseigner les principes génériques de la muséothérapie qui peuvent s’appliquer à tous groupes d’individus», dit-il.
Une attestation de participation non accréditante sera remise à ceux et celles qui auront suivi la formation et pris part à l’évaluation. Dix étudiantes et étudiants d’université et trois membres du Réseau québécois de recherche sur le vieillissement seront sélectionnés pour recevoir une bourse afin de participer à une école intensive qui aura lieu en France en 2022-2023.
La mobilité des étudiants et étudiantes et du personnel enseignant de ce projet est également soutenue par le Programme de financement de la Direction des affaires internationales.
Pour plus d’informations au sujet de l’école d’été «Arts et santé: la place de la muséothérapie», consultez le site Web.