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Les travaux finaux étudiants du cours d'art et de programmation

Les travaux finaux étudiants du cours d'art et de programmation

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

Un nouveau cours mêlant art et programmation initie des étudiants à l’art algorithmique.

Un cours inédit tisse un pont entre les mondes souvent perçus comme opposés de l’art et de la programmation. Offert pour la deuxième fois à l’Université de Montréal par le professeur du Département d'informatique et de recherche opérationnelle Benoit Baudry, fraîchement arrivé de Stockholm, ce cours sur l’art algorithmique a éveillé la curiosité, suscité l’enthousiasme et stimulé la créativité de 14 étudiants et étudiantes de divers horizons.

Donner une âme artistique au code

Benoît Baudry

Benoit Baudry

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Pourquoi enseigner l’art algorithmique? «J’utilise l’art comme outil de vulgarisation scientifique. C’est un moyen puissant de rendre les savoirs accessibles, de sortir le logiciel de son invisibilité», explique Benoit Baudry, qui est coresponsable du Groupe de recherche sur les systèmes ouverts et distribués et l’expérimentation dans les logiciels. Auparavant, il a travaillé pendant cinq ans en Suède avec des artistes en résidence pour concevoir des installations interactives rendant le code tangible. À Montréal, une ville où les arts numériques s’épanouissent, l’occasion était parfaite pour donner un cours mêlant informatique et histoire de l’art. 

L’objectif est double: montrer aux étudiantes et aux étudiants en informatique qu’ils peuvent coder pour créer de l’art et aux artistes qu’ils peuvent enrichir leur démarche avec différents logiciels libres. «On sait qu'on fait du code pour la défense, pour les télécommunications, pour le Web, mais pas forcément pour l'art. Il existe pourtant tout un pan de l’informatique voué à l’art, encore largement méconnu dans les cursus classiques», souligne le professeur. 

Mais qu’est-ce que l’art algorithmique au juste? C’est la création d’une œuvre d’art… par l’écriture d’un programme. L’œuvre n’est pas fixe: chaque exécution du code donne lieu à une version unique, imprévisible produite par l’ordinateur. Ce n’est ni une vidéo ni une image enregistrée. On pourrait plus l’assimiler à une performance. «L’artiste conçoit l’algorithme, mais la machine participe à la création. Il y a une forme de cocréation, une perte de contrôle volontaire. Dans cette démarche, il y a l’idée que l'artiste ne sait pas tout, il n'est pas Dieu sur terre!» dit Benoit Baudry. 

Historiquement, cette approche artistique précède même l’ère numérique. Véra Molnar, pionnière de l’art génératif, créait déjà des œuvres à partir de règles aléatoires avant l’invention des ordinateurs. Aujourd’hui, cet héritage s’inscrit dans une modernité où le code devient pinceau. 

Des étudiants conquis par une autre manière de coder

Un étudiant présente son travail final.

Un étudiant présente son travail final.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Les étudiantes et les étudiants, venus de divers programmes – informatique, bio-informatique ou encore informatique quantique – ont trouvé dans ce cours une manière singulière de s’exprimer. 

Rabbi, étudiant au Département d’informatique et de recherche opérationnelle, confie avoir été «surpris par la nature du cours», loin des habituels exercices techniques. Il a relevé le défi avec enthousiasme. Nadia, originaire de Cuba, décrit cette expérience comme une révélation: «C’est probablement le premier cours que j’ai vraiment aimé. On pouvait explorer, créer à partir de concepts simples.» 

Paul, passionné de jeux vidéos, a vu dans ce cours l’occasion de s'intéresser à une facette de l’informatique déconnectée de la performance technique et de «faire quelque chose de beau, juste pour le plaisir». Quant à Jean, il retient la liberté offerte par le cours: «Contrairement au reste de mes cours à Polytechnique Montréal, on n'est pas dans la quête de la performance ou de la suroptimisation. On peut s'amuser en faisant des choses très simples et être très content de soi par exemple en créant simplement des cercles et des lignes.»  

Étienne, lui, a adoré réfléchir sur les lois physiques, des bancs de poissons aux fractales, allant jusqu’à concevoir un moteur de rendu en 3D synchronisé à de la musique. Léandre, Hugo, Iberic… tous témoignent d’une expérience transformatrice, souvent inattendue, toujours enrichissante associée à ce cours atypique. 

  • Un étudiant a utilisé un langage de code obscur pour créer une œuvre d'art

    Un étudiant a utilisé un langage de code obscur pour créer une œuvre d'art.

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Visionnement des travaux étudiants

    Visionnement des travaux étudiants

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal
  • Visionnement des travaux étudiants

    Visionnement des travaux étudiants

    Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

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