Compost: bientôt dans un bac près de chez vous!

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La collecte des matières compostables est implantée dans plusieurs pavillons de l’UdeM.

À la maison, jeter un cœur de pomme à la poubelle paraît quelque peu dépassé, avec un nombre sans cesse croissant de citoyens et de citoyennes qui bénéficient de la collecte municipale des matières compostables. Puisqu’il est estimé que le tiers des aliments que nous consommons le sont sur les lieux de travail et dans les milieux d’apprentissage comme l’Université de Montréal, ne serait-il pas logique de poursuivre cette habitude sur nos campus?

La communauté de l’UdeM peut donc se réjouir de l’installation récente de plus de 40 bacs de récupération des matières compostables dans différents pavillons de l’Université: Complexe des sciences du campus MIL, Faculté de musique, Marie-Victorin, Faculté de médecine vétérinaire, 3744, rue Jean-Brillant et résidences étudiantes.

Mais pourquoi se limiter à ces endroits et ne pas installer des bacs dans tous les bâtiments de l’UdeM? «La collecte des matières compostables en milieu institutionnel n’est pas offerte par toutes les municipalités ni par tous les arrondissements, explique Ndeye Fatou Mar, chargée de projet en environnement à la Division des services à la communauté (DSC) de la Direction des immeubles. Étant donné l’étendue de nos campus, seuls certains sont présentement desservis.»

Par exemple, le pavillon 3200, rue Jean-Brillant, l’un des plus fréquentés de l’Université, se situe dans un secteur de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce qui, pour le moment, n’offre pas le service de collecte en milieu institutionnel. Mme Mar se veut toutefois rassurante: «Les villes et les arrondissements élargissent progressivement l’offre de collecte et d’ici peu, dans les pavillons 3200, rue Jean-Brillant et Roger-Gaudry, il sera possible de collecter les matières compostables.»

Michel Rouleau, technicien en environnement, se réjouit pour sa part que ce service soit désormais sous la responsabilité de la DSC, après des projets pilotes menés conjointement avec l’équipe du développement durable. «Tout comme le ramassage des ordures et des matières recyclables, il s’agit d’un important service à la communauté que nous sommes fiers d’offrir», précise-t-il.

Récupérer moins, mais mieux!

Cette collecte des matières compostables s’ajoute à celle déjà en place depuis de nombreuses années. En effet, dans plusieurs cafés étudiants, dans les comptoirs des services alimentaires ainsi qu’à la cafétéria Local Local, l’Université de Montréal n’a pas attendu les arrondissements: elle a plutôt choisi de s’associer avec l’entreprise montréalaise Compost Montréal afin de récupérer les matières compostables issues de ses cuisines et des salles à manger. Une décision non négligeable de la part de l’Université, puisque les principales sources de matières résiduelles sont justement les lieux de production alimentaire et les cafés étudiants, où l’on récupère, notamment, une importante quantité de marc de café.

Même si le vocable compost est bien intégré, il y a loin de la pomme au bac à compost… «On doit sans cesse miser sur la sensibilisation, même en milieu universitaire, dit Ndeye Fatou Mar. De nouveaux contenants et produits d’emballage arrivent régulièrement sur le marché et les indications sur ces produits ne sont pas toujours claires. Les usagères et usagers sont facilement déboussolés quand vient le temps de cibler le bac où déposer les matières résiduelles.»

À cet effet, la DSC enjoint à la communauté de récupérer moins, mais mieux! «Dans le doute, mieux vaut ne pas déposer de matières dans le bac à matières compostables, mentionne Michel Rouleau. Lorsqu’on y trouve des matières non compostables, cela contamine le reste des matières et nuit à l’effort collectif.»

L’exemple le plus courant sur les campus? Les gobelets à café. Plusieurs personnes de la communauté, remplies de bonne volonté, les déposent dans un bac à matières compostables alors que plusieurs de ces gobelets ne sont pas du tout compostables. Ndeye Fatou Mar et Michel Rouleau rappellent qu’il est toujours mieux d’apporter sa propre tasse réutilisable, sinon d’utiliser le service de consigne Cano ou les tasses compostables de Local Local vendues aux points de services alimentaires.

Un mérite qui revient aux étudiants

Michel Rouleau se souvient des premiers projets de récupération des matières résiduelles dans les années 2000, au café étudiant d’anthropologie. «Il faut vraiment donner le mérite aux étudiants et étudiantes d’avoir lancé le bal. Déjà, à l’époque, on se disait qu’il fallait néanmoins institutionnaliser le tout. On ne pouvait pas leur laisser la responsabilité de la gestion des matières résiduelles.»

Au cours des dernières années, à la volonté étudiante s’est ajoutée celle des membres de la communauté universitaire, des écoleaders, des résidences, du personnel du campus MIL, qui ont tous poussé afin que l’Université élargisse la collecte des matières compostables, telle qu’elle est inscrite dans le plan stratégique de développement durable 2021-2023.

L’Unité du développement durable s’est pour sa part engagée à faire un nouvel exercice de caractérisation de ses matières résiduelles durant l’année 2022-2023, la dernière opération d’envergure ayant eu lieu en 2011.

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