Cannabis, santé mentale et jeunes LGBTQ+: un projet pour déconstruire les préjugés

Une des photos de l'exposition «Cannapix»

Une des photos de l'exposition «Cannapix»

En 5 secondes

Le professeur Olivier Ferlatte lance une exposition de photos pour faire découvrir les multiples facettes de l’usage du cannabis en lien avec la santé mentale chez les jeunes de la communauté LGBTQ+.

Olivier Ferlatte

Olivier Ferlatte

Poser un regard nuancé sur la consommation de cannabis et la santé mentale chez les jeunes de la communauté LGBTQ+ et prioriser leur perspective.

Voilà la mission que s’est donnée Olivier Ferlatte, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche en santé publique.

Financé par la Commission de la santé mentale du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada, son projet Cannapix explore les points de vue et expériences des jeunes LGBTQ+ en lien avec leur santé mentale et leur consommation de cannabis. Plus précisément, l’initiative vise à déconstruire ces enjeux en valorisant les voix des jeunes LGBTQ+.

Pour réaliser ce projet, Olivier Ferlatte a invité 46 jeunes LGBTQ+ âgés de 15 à 24 ans à partager en photos (et en citations) leurs opinions sur leurs enjeux de santé mentale et leur consommation de cannabis.

«Les taux de consommation de cannabis chez les jeunes LGBTQ+ sont parmi les plus élevés, note Olivier Ferlatte. Cette population est confrontée à beaucoup d’enjeux stigmatisants, notamment liés à leur identité sexuelle et de genre. Leur relation avec le cannabis est complexe et la photographie est un support qui permet de mettre leur voix et leur réalité à l’avant-plan. C’est une façon de déconstruire les stéréotypes voulant que cette consommation n’ait que des conséquences néfastes.»

Faire tomber les œillères

À l’écoute des témoignages des jeunes, Olivier Ferlatte a constaté que ces derniers consommaient généralement du cannabis pour pousser leurs réflexions plus loin, faire de l’introspection, explorer leur identité sexuelle et de genre et réduire l’anxiété qui y est associée.

Par exemple, certains ont déclaré que le cannabis permettait d’atténuer une part du stress lié à leurs questionnements identitaires, de calmer des moments d’angoisse ou d’apaiser des symptômes rattachés à des troubles de santé mentale.

«Dans un contexte où l’accès à des services en santé mentale est limité, où les attentes sont longues et les coûts parfois élevés et où les jeunes LGBTQ+ continuent à vivre des expériences négatives en raison de leur identité sexuelle et de genre, le cannabis devient un outil pour “gérer” ces problèmes de santé mentale. Bien sûr, les jeunes restent conscients des limites du cannabis et de ses effets potentiellement négatifs», indique Olivier Ferlatte.

Une recherche qui s’étend à l’espace public

Soucieux de faire rayonner ce constat et de promouvoir la santé mentale des jeunes LGBTQ+, Olivier Ferlatte a rassemblé les photos des jeunes en une exposition ouverte au public.

Intitulée Cannapix: photographies par les jeunes LGBTQ+ sur la santé mentale et le cannabis, cette exposition photographique sera présentée du 10 au 20 novembre à La P’tite Porte, à Montréal.

«En partageant ces photos, nous désirons susciter une discussion sur les aspects positifs et négatifs du cannabis sur la vie des jeunes, précise le chercheur. Nous espérons aussi que cette exposition devienne un lieu d’échanges et de rencontres pour trouver des façons de mieux soutenir les jeunes LGBTQ+ qui consomment du cannabis et qui font face à des enjeux de santé mentale.»

Plus sur l’exposition

  • Quoi: l’exposition Cannapix, organisée par Olivier Ferlatte, en collaboration avec son laboratoire Qollab, le laboratoire de recherche communautaire et collaboratif favorisant la participation des personnes LGBTQ+ dans la recherche, et l’Association des intervenants en dépendance du Québec
  • Quand: du 10 au 20 novembre, de 13 h à 18 h
  • : 1122, boulevard De Maisonneuve Est
  • Entrée libre

Sur le même sujet

adolescence santé mentale LGBTQ+