Rodney Knight, le chercheur qui veut améliorer la santé des jeunes

Rodney Knight

Rodney Knight

Crédit : Amélie Philibert | Université de Montréal

En 5 secondes

Rodney Knight, nouveau professeur à l’ESPUM, s’intéresse aux questions liées à la santé sexuelle, à la santé mentale et à la toxicomanie des adolescents et des jeunes adultes.

Préparer et adapter des interventions pour lutter contre les préjudices liés à la sexualité, les troubles de santé mentale et la consommation de drogue chez les jeunes de manière globale et inclusive.

Tel est le fer de lance de Rodney Knight, chercheur de l’Ouest canadien qui a récemment rejoint les rangs de l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM).

Titulaire d’un baccalauréat en sociologie, d’une maîtrise en épidémiologie et d’un doctorat en études interdisciplinaires, Rodney Knight a toujours eu à cœur le bien-être et la santé des jeunes.

Cet intérêt s’est d’abord manifesté alors qu’il travaillait à l’Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver, et qu’il a constaté un manque de services pour les jeunes de la communauté LGBTQ+, plus précisément les jeunes hommes homosexuels consommateurs de drogue.

Il a alors mené une étude dont les résultats ont contribué à la mise sur pied de GetCheckedOnline, une plateforme de dépistage du VIH et des infections transmises sexuellement chapeautée par le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique.

«Ensuite, les choses ont déboulé: je me suis aussi intéressé à la santé sexuelle et à la santé mentale des jeunes hommes hétérosexuels et à leur relation avec la consommation de substances, puis à ces mêmes composantes chez les jeunes femmes et finalement chez les personnes trans. Bref, je me suis tourné vers la santé des jeunes en général, de l’adolescence jusqu’au début de la trentaine», raconte le professeur.

Par exemple, dans les dernières années, Rodney Knight a piloté une étude pour recueillir l’avis de jeunes Canadiens et Français âgés de 18 à 29 ans quant aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur leur santé mentale. Nommée FOCUS, cette enquête toujours en cours vise à documenter comment le contexte – ici sanitaire, mais aussi social et économique – des jeunes influence leur bien-être.

Trouver des solutions sur plusieurs fronts

Aujourd’hui, les recherches de Rodney Knight portent sur les retombées sociales et éthiques des interventions cliniques qui facilitent ou rendent plus difficiles d’accès les soins de santé – sexuelle et mentale – pour les personnes qui consomment des drogues.

«Il n’est pas rare que ces trois domaines soient liés, croit le chercheur. Lutter pour préserver sa santé mentale peut mener à des difficultés de consommation de substances et vice versa. Il y a aussi des questions associées à la consommation sexualisée. Je cherche donc à trouver des interventions qui peuvent améliorer la vie des jeunes aux prises avec ce type de problèmes.»

Lorsqu’il parle d’interventions, Rodney Knight englobe plusieurs volets. Il peut s’agir d’interventions cliniques, biomédicales ou pharmaceutiques, mais aussi structurelles, comme la création d’une politique, d’une loi fédérale ou d’un programme communautaire.

Et le professeur est persuadé que son arrivée à l’Université de Montréal agira comme catalyseur de ses recherches. «J’ai l’impression de rentrer à la maison, même si je n’ai jamais habité à Montréal avant, dit-il en riant. Des sommités en santé publique comme Louise Potvin ou Katherine Frohlich, qui ont été mes mentores, sont maintenant mes collègues à l’ESPUM. Je suis certain que, à partir de Montréal, tout en restant en contact avec Vancouver, j’aurai des occasions de collaborer avec des partenaires communautaires et politiques et d’influencer positivement la vie des jeunes.»