Bravo Recherche 2023, une autre année faste en réalisations

Crédit : Amélie Philibert - Université de Montréal

En 5 secondes

L’année 2023 marque un retour partiellement en présentiel de la cérémonie Bravo Recherche.

C’est sur le mode hybride que la cérémonie Bravo Recherche a eu lieu le 4 mai. Diffusée en ligne, elle s’est déroulée en présence des personnes honorées, des membres de la direction de l’UdeM et des directions facultaires. Ce sont les réalisations de 138 chercheurs et chercheuses qui ont été soulignées, dont 13 chaires de recherche du Canada (7 obtentions, 6 renouvellements), 3 chaires de recherche et 19 chaires philanthropiques (13 renouvellements, 6 obtentions) et de nombreux prix québécois (31), canadiens (41) et distinctions internationales (22).

UdeMNouvelles a rencontré trois lauréats.

Pierre Larouche, de la Faculté de droit

Pierre Larouche a remporté l’Antitrust Writing Award de l’éditeur Concurrences et du George Washington University Law School’s Competition Law Center.

Que souligne ce prix?

C’est un prix décerné annuellement aux meilleurs articles dans le domaine du droit ou de l’économie de la concurrence. Les articles sont présélectionnés par un comité et classés dans différentes catégories; un vote de la communauté est ensuite entériné par un comité scientifique. C’est donc la communauté mondiale de tous ceux et celles qui pratiquent le droit et la politique de concurrence qui se prononce.

Un article que j’ai écrit l’an dernier avec un collègue à propos de la nouvelle législation européenne sur les plateformes numériques nous a valu le prix dans la catégorie Économie numérique. Nous voulions, avec cet article, montrer que l’adoption de cette législation ne marquait pas un tournant règlementaire, comme certains le prétendent, mais plutôt qu’elle était en continuité avec des principes établis de régulation économique en droit européen, d’où le titre un peu paradoxal, The European Digital Markets Act: A Revolution Grounded on Traditions.

C’est agréable de remporter ce genre de prix parce que ceux et celles qui choisissent les gagnants sont des poids lourds dans mon domaine, des sommités ou de grands praticiens de partout dans le monde. La concurrence était forte.

Sur quoi souhaitez-vous vous pencher dans les prochaines années?

Je souhaite continuer mes recherches sur la gouvernance des plateformes et voir comment l’approche juridique tient compte de l’intelligence artificielle. La question qui me fascine le plus en ce moment, c’est la transformation du rôle des pouvoirs publics et des entreprises à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle. Les pouvoirs publics souffrent d’un déficit informationnel et les entreprises deviennent cocréatrices du contenu règlementaire. Cela comporte des dangers, mais soulève aussi beaucoup de questions intéressantes.

Je veux mettre à profit toutes mes connaissances sur la gouvernance économique pour les appliquer dans le secteur des plateformes et de l’intelligence artificielle. Ce que j’essaie de montrer, c’est que l’intelligence artificielle n’est pas un objet autonome; c’est quelque chose qui s’insère dans des produits et des services offerts par des entreprises à des consommateurs et, à ce titre, le droit n’est pas entièrement en terre inconnue.

Catherine Larochelle, du Département d’histoire de la Faculté des arts et des sciences

Catherine Larochelle a gagné le prix du meilleur livre français de l’Association canadienne d’histoire de l’éducation, le prix Clio-Québec de la Société historique du Canada et le prix Lionel-Groulx de l’Institut d’histoire de l’Amérique française.

Vous avez remporté en 2022 non pas un, mais trois prix. Que soulignent-ils?

J’ai reçu ces prix pour la parution de mon livre L’école du racisme: la construction de l’altérité à l’école québécoise (1830 et 1915), publié aux Presses de l’Université de Montréal en 2021. Il traite de la façon dont l’école au Québec, dès l’implantation du système d’instruction publique, a inclus l’apprentissage du racisme de manière plus ou moins subtile. On enseignait aux enfants à classer les êtres humains et surtout à se considérer comme supérieurs en tant que Blancs, chrétiens, Canadiens ou Canadiens français.

Ces trois prix soulignent l’excellence d’un ouvrage scientifique dans la discipline historique. Le prix de l’Association canadienne d’histoire de l’éducation est remis tous les deux ans pour un ouvrage sur l’histoire de l’éducation. Le prix Lionel-Groulx est assez prestigieux dans la communauté des historiens francophones d’Amérique du Nord et récompense le meilleur ouvrage scientifique en histoire de l’Amérique française chaque année. Le prix Clio-Québec, lui, est accordé par la Société historique du Canada pour le meilleur livre en histoire du Québec paru dans l’année. Mon livre a également été finaliste du Prix du meilleur livre savant en histoire canadienne de la même société.

Remporter ces trois prix m’a fait plaisir parce que c’est une recherche dans laquelle j’ai mis beaucoup d’énergie; c’est en fait ma thèse de doctorat que j’ai transformée en livre. J’espère également que ces prix favoriseront la diffusion de ma recherche. Mon livre sera d’ailleurs traduit en anglais et paraîtra cet automne aux Presses de l’Université du Manitoba.

Sur quel sujet voudriez-vous travailler dans l’avenir?

Je vais me pencher sur l’histoire de l’œuvre de la Sainte-Enfance. C’est une œuvre missionnaire catholique qui était destinée aux enfants et qui a eu une énorme influence au Québec jusque dans les années 1960. Les enfants étaient incités à donner 25 cents pour «acheter» un enfant dit païen… Tout le monde connaît cette histoire, mais aucune étude n’a été faite sur cet immense phénomène!

Je suis en fin de cycle de financement, ce qui m’a permis d’amorcer la recherche sur ce sujet; un article paraîtra bientôt dans la revue Histoire sociale=Social History et j’ai aussi produit un balado qui s’appelle Persistance coloniale, que je coanime avec Marc-Antoine Bouchard-Racine. Je ferai cet été des demandes de subvention pour étudier la Sainte-Enfance.

Julie Arsenault, du Département de pathologie et microbiologie de la Faculté de médecine vétérinaire

Julie Arsenault a obtenu une subvention majeure du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Qu’est-ce qui vous a valu cette importante subvention du MAPAQ?

Nous travaillons à la Faculté de médecine vétérinaire depuis plusieurs années sur la résistance aux antibiotiques et l’amélioration de l’usage des antibiotiques. Ces travaux sont au cœur de la médecine vétérinaire. Pour ma part, j’ai participé de près à des travaux pour soutenir le MAPAQ dans l’implantation d’un nouveau système de surveillance de l’usage des antibiotiques chez les animaux de production et de compagnie au Québec.

La réduction de l’usage des antibiotiques – pour préserver leur efficacité autant en médecine vétérinaire qu’en médecine humaine – est une priorité pour le gouvernement du Québec et, lorsque le MAPAQ a fait un appel de projets en vue d’établir des chaires de recherche en agroalimentaire, nous trouvions que c’était une bonne occasion pour proposer la création de la Chaire de recherche en antibiosurveillance et antibiorésistance en santé animale.

Que vous permettra d’accomplir cette subvention?

C’est une chaire qui propose des travaux visant plusieurs espèces animales – porc, volaille, petits ruminants et chevaux – et dont les travaux se feront en collaboration avec plusieurs partenaires de l’industrie agroalimentaire.

Les travaux de la Chaire porteront sur cinq axes. L’orientation générale est d’améliorer les pratiques dans les productions animales pour que le besoin d’utiliser des antibiotiques devienne à la base moins pressant. Nous nous pencherons entre autres sur les réseaux de transport d’animaux parce que les mouvements d’animaux entre les fermes sont une source importante de transmission des agents infectieux. Nous voulons savoir comment limiter les infections à la source et diminuer le recours aux antibiotiques. Nous travaillerons aussi sur les facteurs de risque qui pourraient être contrôlés en élevage et sur l’effet de certaines pratiques parallèles, dont des programmes de contrôle et la vaccination.

  • Crédit : Amélie Philibert - Université de Montréal
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