Hommage à Pierre Granche

Crédit : Centre d’exposition de l’Université de Montréal

En 5 secondes

Le Centre d'exposition de l'Université de Montréal présente jusqu’au 12 août «Granche / Atelier / Ville», une rétrospective de travaux de Pierre Granche en lien avec la ville.

Pour la première fois depuis 20 ans, une rétrospective est consacrée à l’œuvre de Pierre Granche, professeur d’arts plastiques à l’Université de Montréal qui a marqué la scène artistique québécoise de la fin du 20e siècle. Cette exposition, présentée jusqu’au 12 août, souligne à la fois le 25e anniversaire du Centre d’exposition de l’UdeM et les 75 ans qu’aurait eus cet artiste avant-gardiste. 

«Cette exposition vise à mettre en valeur différents projets de Pierre Granche en lien avec l’environnement urbain à partir de son travail d’atelier. On souhaite ramener dans la sphère publique et faire redécouvrir le travail de cet artiste qui n’a pas fait l’objet d’une exposition importante depuis 2002», explique Laurent Vernet, directeur du Centre d’exposition et commissaire de Granche / Atelier / Ville. 

Des étudiants de l’UdeM au cœur du processus de création

Professeur à l’Université de Montréal de 1974 jusqu’à son décès, en 1997, Pierre Granche a participé à la fondation du secteur des arts plastiques du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de la Faculté des arts et des sciences, aujourd’hui disparu. Il ne travaillait pas seul, mais comme en atelier. «Pour l’aider dans ses créations, Pierre Granche avait l’habitude d’embaucher des étudiants et étudiantes. Nous nous sommes inspirés de sa démarche et avons à notre tour demandé à d’autres de participer à la mise sur pied de l’exposition», déclare Laurent Vernet. 

Ainsi, la scénographie a été conçue par Hiba Abi, Heidi Bédard, Ninon Chéreau, Margaux Creach, Mélanie Goulet, Sophia Kiryakakis, Sarah Sicard et Christina Tsirigotis, étudiantes en design de l’UdeM, dans le cadre d’un atelier de scénographie sous la direction de la professeure Marie-Josèphe Vallée, qui a été l’une des assistantes de l’artiste. 

Par ailleurs, plusieurs collaboratrices et collaborateurs de Pierre Granche ont été rencontrés durant le processus de conception de l’exposition, dont Janos Baracs, professeur honoraire à l’École d’architecture de l’UdeM, et Nicole Valois, professeure en architecture de paysage, également à l’UdeM.

Des œuvres monumentales s’intégrant au paysage

Dans le cadre de la politique gouvernementale sur l’intégration des œuvres d’art aux bâtiments et lieux publics, Pierre Granche a été l’un des premiers sculpteurs à concevoir de grandes installations qui s’intègrent au paysage. On pense par exemple à Système, une sculpture en aluminium composée de 28 modules qui mesurent 3 m chacun, qu’on peut voir à la station de métro Namur. On songe aussi à l’installation de plus de 18 m de diamètre Comme si le temps… de la rue, réalisée spécialement pour l’esplanade qui relie la Place-des-Arts au Musée d’art contemporain à Montréal. Ou encore à Topographie / Topologie, installation de plusieurs dizaines de mètres en béton, pierre et gazon devant le CEPSUM.  

«Ces œuvres monumentales qui ont été installées in situ auraient difficilement pu être montrées au Centre d’exposition. À la place, nous avons choisi d’exposer des études, des maquettes et des plans pour rendre compte du travail de l’artiste», mentionne Laurent Vernet.

Exposer des œuvres rarement vues

éléments de décor réalisés pour le projet théâtral Une louve, un instant, dans les marguerites porté par Diane Dubeau

Éléments de décor réalisés pour le projet théâtral «Une louve, un instant, dans les marguerites», porté par Diane Dubeau

Crédit : Centre d’exposition de l’Université de Montréal

L’exposition présente des œuvres, non monumentales, plus rarement montrées. Telles que Prague, un ensemble de six photographies urbaines réalisées par Pierre Granche à la fin de sa vie.  

Le visiteur peut aussi observer des éléments de décor réalisés pour le projet théâtral Une louve, un instant, dans les marguerites, porté par Diane Dubeau sur un texte de Michel Garneau. Ces décors se déplaçaient dans des appartements où était jouée la pièce. 

Des pyramides tronquées

Tables à dessin regroupées à la manière d'une pyramide tronquée

Crédit : Centre d’exposition de l’Université de Montréal

Toute l’exposition donne à voir des pyramides tronquées, élément phare du vocabulaire architectural de Pierre Granche. Ainsi, dès le début de la visite, quatre tables à dessin groupées à la manière de cette figure présentent des plans, photographies et dessins. Et plus loin, une maquette de l’installation Lieu in-fini contient une gigantesque pyramide tronquée. 

«Cette pyramide tronquée était une manière pour lui de moduler l’espace, qu’il a utilisée dans différentes représentations urbaines tout au long de sa vie», conclut Laurent Vernet.  

Un colloque sur Pierre Granche

Dans le cadre du 90e Congrès de l’Acfas, un colloque sur Pierre Granche aura lieu le jeudi 11 mai sur le thème «Les frontières disciplinaires entre arts visuels, architecture, paysage et design: autour de Pierre Granche (1948-1997)». 

Informations pratiques

Le Centre d’exposition de l’Université de Montréal est situé au pavillon de la Faculté de l’aménagement, 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, salle 0056. 

 Les heures d’ouverture sont du mardi au samedi, de 10 h à 17 h, le jeudi, de 10 h à 19 h. 

Le vernissage de l’exposition aura lieu le jeudi 11 mai, de 17 h 30 à 20 h 30. 

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