L’Alzheimer’s Association décerne un de ses prix annuels à une étudiante de l’UdeM

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Claire André, stagiaire postdoctorale à la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM, a obtenu l’un des prix One to Watch 2022 de l’Alzheimer’s Association.

Claire André

Claire André, stagiaire postdoctorale à la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM

L’Alzheimer’s Association a souligné le travail de plusieurs neuroscientifiques au congrès AAIC Neuroscience Next, qui s’est tenu à l’Université du Wisconsin à Madison en avril. Six distinctions ont été remises au cours d’une cérémonie, dont un prix One to Watch à la stagiaire postdoctorale du Département de psychologie de l’Université de Montréal Claire André. Décernés aux étudiants et chercheurs en début de carrière, ces prix récompensent la prochaine génération de leaders en neurosciences qui, par leur pensée scientifique ou leurs travaux, contribuent à faire avancer la recherche sur la maladie d’Alzheimer.

Titulaire d’un doctorat en psychologie, Claire André étudie les liens entre la qualité du sommeil et la santé cérébrale et cognitive des personnes âgées. Ses recherches l’ont notamment amenée à démontrer que l’apnée obstructive du sommeil et les perturbations du sommeil paradoxal sont associées à une plus grande charge amyloïde cérébrale ainsi qu’à des altérations de la structure et du métabolisme de la substance grise cérébrale chez des aînés sans troubles cognitifs. Si l’apnée du sommeil est fréquente dans la population générale et plus particulièrement chez les gens âgés, elle est souvent sous-diagnostiquée, mentionne la chercheuse, ce qui peut avoir de lourdes conséquences, telles que l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et l’apparition d’une démence. «Nous avons observé que les personnes âgées cognitivement saines faisant de l’apnée du sommeil à un stade modéré-avancé présentaient une charge amyloïde plus importante, ce qui est une caractéristique typique de la maladie d’Alzheimer, explique-t-elle. C’est une observation significative en termes de prévention, puisque cela laisse entendre que l’apnée du sommeil a un effet précoce sur la santé cérébrale et qu’en traitant l’apnée il serait possible de freiner le déclin cognitif.»

Stagiaire postdoctorale au Centre d’études avancées en médecine du sommeil depuis 2020, elle travaille présentement, aux côtés des professeures du Département de psychologie de l’UdeM Nadia Gosselin et Julie Carrier, à préciser les altérations du sommeil paradoxal associées à la perte d’intégrité du système cholinergique dans le vieillissement.

Si elle s’intéresse au rôle du sommeil dans la consolidation de la mémoire et la santé cérébrale depuis ses études de maîtrise, celle qui est aujourd’hui membre élue du comité de direction du groupe sur le sommeil et les rythmes circadiens de l’Alzheimer's Association International Society to Advance Alzheimer's Research and Treatment est d’avis que les recherches sur le sommeil sont encore trop peu nombreuses, surtout en considérant les conséquences que celui-ci peut avoir sur la qualité de vie. «Le sommeil est un aspect fascinant de la biologie, mais il est encore trop peu étudié. Pourtant, il a une incidence majeure sur la santé physique, mentale et cognitive en général. C’est d’autant plus important dans un contexte de vieillissement de la population, où la question de vieillir en bonne santé devient un enjeu de société. Il reste encore de multiples questions à explorer dans ce champ de recherche», conclut-elle.