Des professeurs de l’UdeM font leur entrée à l’Ordre de l’excellence en éducation

Les membres 2022 de l’Ordre de l’excellence en éducation sont désormais connus. Au nombre des personnes décorées par le gouvernement du Québec figurent les professeurs de l’Université de Montréal Marie-Odile Magnan, qui reçoit le titre de membre, Malek Batal, qui obtient celui de membre distingué, ainsi que Guy Breton et Maurice Tardif (à titre posthume), qui se voient décerner le titre de membre émérite.

L’Ordre reconnaît, depuis 2018, les réalisations de personnes travaillant dans les milieux de l’éducation et de l’enseignement supérieur au Québec. L’engagement, les innovations et les retombées des travaux des nommés, qu’ils exercent leur profession à la petite enfance ou dans une université, font rayonner le système éducatif québécois sur les scènes locale, régionale et nationale.

Les nouveaux membres de l’Ordre de l’excellence en éducation

Le professeur titulaire du Département de nutrition de la Faculté de médecine et de l’École de santé publique de l’Université de Montréal Malek Batal s’intéresse aux liens entre les systèmes alimentaires et la santé de l’environnement comme des populations. Au cours de sa carrière, il a mené des recherches qui ont mis en évidence les problèmes nutritionnels responsables de maladies chroniques, lesquels touchent particulièrement les populations vulnérables. Directeur du Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé sur la transition nutritionnelle et le développement, il a collaboré à plusieurs reprises avec les Premières Nations du Canada et des peuples autochtones et sociétés rurales à l'échelle internationale afin de corriger les inégalités en santé. À l’origine de nombreux programmes de formation dans les domaines de la nutrition, de la santé publique et des systèmes alimentaires, le chercheur du Centre de recherche en santé publique et du Centre de recherche interdisciplinaire sur la justice intersectionnelle, la décolonisation et l’équité de l’UdeM a notamment participé à l’élaboration de modules pour des certificats universitaires s’adressant aux nutritionnistes québécois et à la formation en nutrition destinée à la francophonie africaine. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé, il a témoigné devant diverses commissions parlementaires en ce qui a trait à la sécurité alimentaire des Autochtones et aux conseils alimentaires généraux, puis a agi à titre d’expert lors de l’élaboration du Guide alimentaire canadien en 2018 et 2019.

Recteur de l’Université de Montréal de 2010 à 2020, Guy Breton a contribué à l’essor et à la reconnaissance de l’établissement aux échelles nationale et internationale. Professeur émérite du Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire de l’UdeM, ce radiologiste de formation est reconnu comme un gestionnaire visionnaire et audacieux. Il a mené à terme de nombreux projets, tels que la campagne de financement Campus Montréal, qui a permis d'amasser 601 M$ de 2012 à 2017, ainsi que l’aménagement du Complexe des sciences et du campus MIL, qui a été le projet de développement de l’UdeM le plus important depuis la construction du campus de la montagne dans les années 1940. Il est également à l’origine de la réflexion sur l’équité, la diversité, l’inclusion et les relations avec les Premiers Peuples entamée à l’Université en 2018, qui donnera lieu à deux plans d’action institutionnels en 2020, Pour l’équité et l’inclusion et Place aux Premiers Peuples. Il a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière: il est membre de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre national du Québec et commandeur de l’Ordre de Montréal, il a été décoré de l’Ordre des francophones d’Amérique et des Palmes académiques de la République française, en plus d’avoir reçu le Prix du Mont-Royal, décerné par Les amis de la montagne, et le Prix d’excellence pour une éminente carrière de l’Association canadienne des radiologistes.

Marie-Odile Magnan est professeure titulaire au Département d'administration et fondements de l'éducation de l’Université de Montréal. Experte dans les domaines de la sociologie de l’éducation, de l’immigration et de la jeunesse, elle s’intéresse tout particulièrement aux inégalités scolaires, du primaire jusqu’au postsecondaire. Elle a notamment piloté, en collaboration avec diverses directions du Centre de services scolaire de Montréal, une recherche-action ayant permis de documenter la mise en œuvre du leadership d’équité et de justice sociale dans des écoles situées en milieux défavorisés et pluriethniques. Ce projet a également mené à la réalisation du webdocumentaire En route vers l’équité, puis à la création du Groupe de travail sur les compétences et la formation des directions en matière d’équité et de diversité. Titulaire de la Chaire en relations ethniques, elle est directrice du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante à l’Université de Montréal et a été répondante facultaire pour l’équité, la diversité et l’inclusion de 2020 à 2022. Elle a de plus participé au comité fondateur du Centre de recherche interdisciplinaire sur la justice intersectionnelle, la décolonisation et l’équité, qui a été mis sur pied en 2022 à l’UdeM.

Maurice Tardif, décédé le 7 mai, était professeur honoraire au Département d'administration et fondements de l'éducation de l'Université de Montréal. Il a amorcé sa carrière universitaire en 1990, au moment où la recherche dans le milieu de l’éducation était encore en gestation. Par ses travaux, il a fait avancer les savoirs dans le domaine, devenant l’un des chercheurs canadiens francophones les plus réputés de sa génération. Fondateur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante de l'UdeM, ce pionnier de la sociologie du travail enseignant a jeté les bases d’une théorie de l’enseignement conçue comme étant un travail d’interactions humaines. Auteur prolifique, il a publié un nombre considérable de livres et d’articles scientifiques. Son ouvrage Le travail enseignant au quotidien: contribution à l’étude du travail dans les métiers et les professions d’interactions humaines, aujourd’hui traduit en espagnol et en portugais, est reconnu comme un incontournable en ce qui a trait à la compréhension de l’activité pédagogique. Préoccupé par les enjeux auxquels sont confrontés les enseignants et enseignantes, il a abordé plusieurs sujets d’actualité tels que les abandons de la profession en début de carrière, la pénurie d’enseignants et d’agents scolaires, ainsi que la perte d’attractivité de la profession. Il a également obtenu plusieurs prix au cours de sa carrière, dont le prix Acfas Marcel-Vincent en 2008 et le prix Whitworth de l’Association canadienne de l’éducation en 2016.