Du Québec jusqu’à Hollywood, qui était Jean-Marc Vallée?

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Un colloque organisé par un comité scientifique composé de plusieurs membres du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’UdeM se penchera sur l’œuvre du regretté cinéaste.

En décembre 2021, Jean-Marc Vallée, réputé cinéaste titulaire d’un diplôme en études cinématographiques de l’Université de Montréal, décédait prématurément. L’année suivante, l’UdeM lui décernait de manière posthume l’Insigne du mérite de la Faculté des arts et des sciences.

Profondément touchés par sa mort, quelques membres du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques et du Laboratoire CinéMédias ont rapidement considéré la nécessité de rendre hommage à cette figure d’importance qui a justement fait ses premières armes au département.

«Faisons de son œuvre un sujet d’étude», se sont dit les chercheurs Thomas Carrier-Lafleur et Baptiste Creps, épaulés par les professeurs André Gaudreault, Santiago Hidalgo, Bernard Perron et Isabelle Raynauld. Et voilà que le 8 juin prochain, leur initiative verra le jour: la tenue du colloque international Jean-Marc Vallée: du Québec à Hollywood se tiendra à la Cinémathèque québécoise.

Ouvert au public gratuitement, cet événement braque les projecteurs sur la consécration québécoise et hollywoodienne des œuvres de Vallée et sur les éléments clés qui ont permis sa conquête internationale. Il s’adresse tant aux adeptes de ses films et de ses séries télévisées qu’aux non-initiés qui s’intéressent au rayonnement international de l’art québécois.

Le scénario d’un succès

Ce sont des films comme C.R.A.Z.Y. (2005) ou Café de Flore (2011) qui ont consacré Jean-Marc Vallée comme l’un des talents québécois les plus en vue. Puis, Dallas Buyers Club (2013), Wild (2014) et Demolition (2015) l’ont installé comme l’un des réalisateurs les plus convoités du cinéma d’auteur nord-américain.

Comment est-il parvenu à triompher autant au Québec que lors de son virage hollywoodien? Telle est la question centrale du colloque, à laquelle tenteront de répondre plusieurs experts de l’UdeM, d’autres universités québécoises, canadiennes et étrangères, mais aussi d’anciens collègues du cinéaste.

Seront alors abordées diverses pistes de réflexion à travers des thématiques structurantes de l’œuvre de Vallée (par exemple, les puissants rôles féminins et la présence ou l’absence de la figure du père), ses collaborations régulières et son esthétique.

Une synthèse entre identité québécoise et influence hollywoodienne

Pour Baptiste Creps, coorganisateur de l’événement, Vallée se distingue par une approche intimiste québécoise qui réussit pourtant à épouser l’esthétique et l’armature hollywoodiennes.

«Ses films se démarquent par une mise en scène raffinée, une photographie soignée, des jeux d’acteurs complexes, explique-t-il. Cette excellence visuelle peut donner l’impression que ses films ont coûté très cher à produire, alors que les budgets de ses films hollywoodiens étaient au contraire assez modestes. Jean-Marc Vallée a rapidement gagné l’appréciation d’Hollywood notamment pour cette raison.»

Pour le chercheur, l’univers musical du cinéaste joue aussi beaucoup dans sa réussite internationale. D’ailleurs, une section du colloque y est dédiée durant laquelle le public en apprendra sur la musicalité du cinéma de Jean-Marc Vallée et sur le caractère personnel qui se dégage des choix musicaux.

«Il y a une profusion de musiques dans les films de Vallée, note Baptiste Creps. Dans certains, comme C.R.A.Z.Y., on peut entendre de la musique presque du début à la fin de l’œuvre. Vallée s’imprégnait de la musique qu’il écoutait dès la préproduction, voire même lors de l’écriture de ses films. La manière de concevoir une mise en scène en fonction de la musique peut d’ailleurs tout à fait se comparer à la forme narrative classique puis moderne des films d’Hollywood à travers, respectivement, l’utilisation de la musique symphonique puis pop rock.»

En ce sens, Baptiste Creps estime que Jean-Marc Vallée portait sans doute en lui une fibre hollywoodienne en parallèle à son identité québécoise, légitimant ainsi la structure du colloque: du Québec à Hollywood.

Aide-mémoire

  • Quoi: colloque international «Jean-Marc Vallée: du Québec à Hollywood»
  • Quand: le colloque a lieu le jeudi 8 juin. Durant les 7 et 9 juin se tiennent aussi certaines activités périphériques (table ronde et projections).
  • Où: Salle Fernand-Séguin de la Cinémathèque québécoise, 335, boulevard de Maisonneuve Est, pour le colloque. Salle principale pour la table ronde et les projections.
  • Tout est gratuit, à l’exception des projections.

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