Le théâtre comme outil d’intervention en orthophonie

Crédit : Louise Bernatchez

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Cet été, la Clinique universitaire en orthophonie et en audiologie de l’UdeM aide des jeunes de Montréal à surmonter leurs difficultés de langage grâce à des ateliers axés sur l’art dramatique.

La Clinique universitaire en orthophonie et en audiologie de l’Université de Montréal teste cet été un nouveau projet d’intervention pour sa jeune clientèle: des séances en groupe tournant autour du théâtre.

Une demi-douzaine de jeunes âgés de 9 à 12 ans se rendent à la clinique à toutes les semaines pour lire des sketchs théâtraux, discuter, réaliser de petites improvisations et incarner des personnages et des émotions. L’idée est aussi de répéter à chaque rencontre un projet de « théâtre de lecture », c’est-à-dire un texte lu de manière théâtrale sans les autres éléments d’une mise en scène (gestuelle, déplacements, scénographie, etc.).

Ces activités sont dirigées par Louise Bernatchez, orthophoniste et chargée de clinique, et deux finissantes à la maîtrise en orthophonie de l’UdeM, Katrina Cloutier-Myre et Myriam Girod. Ensemble, elles encadrent les enfants en vue d’améliorer leur compréhension orale et écrite, leur lecture et leur capacité à s’exprimer clairement, mais aussi leurs habiletés pratiques – en l’occurrence, l’utilisation du langage pour communiquer adéquatement avec les autres.

«Notre idée nous a été inspirée par des articles scientifiques, des travaux dirigés de maîtrise et l’expérience d’Ingrid Verduyckt et Anne Moïse-Richard, professeures à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’UdeM, qui mènent des projets de ce type en clinique ou en recherche avec des jeunes qui bégaient. Nous avons aussi reçu les conseils d’Isabelle Côté, directrice générale du Théâtre Aphasique», précise Marie Hémond, coordonnatrice de la Clinique.

Une intervention ludique et sociale

Louise Bernatchez utilise le théâtre depuis plusieurs années dans ses interventions auprès d’enfants présentant notamment une déficience intellectuelle ou un trouble développemental du langage comportant des difficultés sur le plan de l’expression ou de la compréhension orales. Ce qui constitue toutefois une première, c’est que le théâtre sera hebdomadairement au cœur de ses interventions à la Clinique universitaire, dans le but d’attirer les jeunes.

«Je ne dis pas aux enfants que nous allons travailler, mais plutôt que nous allons jouer. C’est donc dans le plaisir que cet apprentissage leur permet de développer des habiletés qui touchent au langage, mais aussi à la socialisation. Or, les jeunes, pour entrer en relation entre eux, doivent faire appel à des fonctions plus complexes du langage», explique l’orthophoniste.

Convaincue des bienfaits d’une telle approche, Louise Bernatchez souhaite pérenniser ce projet pilote, voire le transformer en projet de recherche afin d’en mesurer précisément les effets chez les enfants. «Selon les résultats, nous pourrions effectivement envisager d’en faire un projet de recherche ou un projet clinique récurrent», acquiesce Marie Hémond.