Promouvoir et protéger les noms de lieux autochtones

Le lac Mistassini

Le lac Mistassini

Crédit : mistassinilake.com

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La professeure de l’UdeM Marie Thériault s’est récemment rendue au siège des Nations unies en soutien à la reconnaissance des dénominations géographiques en langues autochtones.

Marie Thériault porte plusieurs casquettes.

Elle est notamment linguiste, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, chercheuse à DIALOG – le Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones – et membre de la Commission de toponymie du Québec.

Ses nombreux champs d’intérêt et savoirs lui ont valu de siéger récemment à titre d’observatrice à la 13e session du Comité d’experts sur la gestion de l’information géospatiale à l’échelle mondiale des Nations unies (UN-GGIM).

Son expertise a été particulièrement sollicitée au cours de la séance consacrée au Groupe d’experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG). Ont alors été soulevées des questions sur les dimensions historique, linguistique, géographique et culturelle des toponymes, soit des noms propres désignant des lieux.

La présence de Marie Thériault, jumelée à celle de Yaïves Ferland de l’Université Laval et de Céline Rozenblat de l’Union géographique internationale, a contribué à mettre en lumière l’enjeu de la toponymie et des dénominations en langues autochtones.

«Ces formes toponymiques, longtemps négligées, voire en situation critique, sont en voie de recouvrement et, potentiellement, d’officialisation par les agences en autorité, alors que leur reconnaissance demeure à l’initiative des peuples autochtones eux-mêmes», rapporte la professeure.

Une importante question actuelle

Marie Thériault

Marie Thériault

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Marie Thériault rappelle que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé la période 2022-2032 Décennie internationale des langues autochtones en vue de préserver, de revitaliser et de promouvoir les langues autochtones.

«C’est donc un moment plus qu’opportun pour valoriser les noms géographiques autochtones ici, mais aussi dans le monde. C’est une question de protection du patrimoine universel que constituent les noms de lieux autochtones et aborigènes», plaide-t-elle.

À ce chapitre, elle souhaiterait que l’Université de Montréal, à titre d’université de prestige, se joigne au réseau des établissements d’enseignement de l’UN-GGIM. Elle considère par ailleurs comme fondamental que soit créé un groupe de travail autochtone pour guider l’UN-GGIM et le GENUNG quant aux enjeux des noms de lieux géographiques en langues autochtones sur le plan international, une toponymie héritée entre autres de la tradition orale.

«Seuls les peuples autochtones peuvent faire avancer une telle initiative, précise Marie Thériault. En réalité, comme en témoigne l’héritage transmis par les communautés elles-mêmes, cette toponymie est aussi riche qu’intrinsèque à la réalité des territoires. À noter que le Québec possède depuis 1980 une politique relative aux noms autochtones. Elle a contribué à l’officialisation et la diffusion de plus de 14 500 toponymes autochtones ainsi qu’à la conservation de plus de 27 000 d’entre eux à ce jour.»

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