L’approche Une seule santé urbaine nécessite une transformation de nos politiques

De gauche à droite: Trevor Hancock, professeur-chercheur à l’École de santé publique et de politique sociale de l’Université de Victoria; Evelyne de Leeuw, professeure au Département de médecine sociale et préventive de l'École de santé publique de l’Université de Montréal; Christina Lawand, directrice des stratégies de communication pour l’administratrice en chef de l’Agence de santé publique du Canada; Sébastien Lord, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de la Faculté de l’aménagement de l’UdeM; et Cécile Aenishaenslin, professeure au Département de pathologie et microbiologie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM.

De gauche à droite: Trevor Hancock, professeur-chercheur à l’École de santé publique et de politique sociale de l’Université de Victoria; Evelyne de Leeuw, professeure au Département de médecine sociale et préventive de l'École de santé publique de l’Université de Montréal; Christina Lawand, directrice des stratégies de communication pour l’administratrice en chef de l’Agence de santé publique du Canada; Sébastien Lord, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de la Faculté de l’aménagement de l’UdeM; et Cécile Aenishaenslin, professeure au Département de pathologie et microbiologie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM.

Crédit : Courtoisie

En 5 secondes

À la 15e Conférence sur les politiques scientifiques au Canada, des membres de l’UdeM ont organisé un panel «Une seule santé urbaine pour des villes résilientes, inclusives et innovantes».

Des membres de l’Université de Montréal ont organisé un panel multidisciplinaire sur le thème «Une seule santé urbaine pour des villes résilientes, inclusives et innovantes» à l’occasion de la 15e Conférence sur les politiques scientifiques au Canada. Le panel a lancé la programmation de la chaire d’excellence en recherche du Canada que dirige la professeure Evelyne de Leeuw. Ce cadre permet de reconnaître et de mettre en évidence les relations d’interdépendance entre l’humain et son environnement, notamment en contexte urbain. 

Les discussions ont permis d’aborder les enjeux globaux et locaux de la mise en œuvre du concept Une seule santé urbaine pour des villes plus résilientes, inclusives et innovantes. Des chercheuses et chercheurs issus de différentes disciplines comme l’aménagement, la médecine vétérinaire et la santé publique ont pu exprimer leurs points de vue et discuter avec les participants des transformations politiques nécessaires qu’il demande et de son application.  

Quatre points principaux ont été dégagés:  

  1. Utiliser des approches écosystémiques: aujourd’hui, la transdisciplinarité et la collaboration sont désignées comme des leviers prometteurs pour mieux répondre aux grands enjeux de société. Pour soutenir une mise en œuvre concrète, la professeure de Leeuw a présenté le cadre émergent Une seule santé urbaine, qui vise à faire converger le concept Une seule santé et le mouvement social des villes en santé. Ces démarches qui lient la santé humaine à son écosystème (environnemental, social et spirituel) ne sont pas récentes. Elles sont depuis longtemps incarnées dans les savoirs ancestraux et mises de l’avant par les communautés autochtones au Canada et ailleurs dans le monde.  

  2. Repenser les critères de financement: le financement de la recherche et de la formation doit refléter cette intention de transversalité. Pour ce faire, les critères de financement des projets doivent être adaptés (résultats attendus, critères d’acceptabilité, soutien à l’innovation, tolérance à l’échec, etc.). Si les collaborations autour de projets de la recherche appliquée sont à repenser, est-ce que des leviers de collaboration entre organismes subventionnaires ne sont pas aussi à transformer pour une meilleure transversalité dans la gouvernance?  

  3. Former la relève et les professionnels et professionnelles: la relève étudiante, les acteurs institutionnels, communautaires et civils doivent être sensibilisés, formés et outillés pour mettre en œuvre des approches systémiques transversales. Les universités sont au premier plan pour ce qui est de la formation et l’Université de Montréal est engagée dans ce processus grâce à une mobilisation tant facultaire qu’institutionnelle qui permet d’offrir des formations Une seule santé.

  4. Appuyer l’action locale: en réponse à une problématique globale, l’action locale par et pour les communautés apparaît riche en possibilités. L’Université a un rôle à jouer pour appuyer une culture de l’écoute des milieux, soutenir les projets exploratoires, évaluer leur implantation et favoriser la mise à l’échelle. Elle peut ainsi faciliter la mobilisation des parties prenantes et la mise en place de leviers de financement pour une action durable au sein des milieux. 

Selon Evelyne de Leeuw, «Montréal, dont le nom d’origine est Tiohtià:ke, a un extraordinaire potentiel pour expérimenter avec les partenaires ce que pourrait être l’application du concept Une seule santé urbaine». À ce titre, elle travaillera, pendant les huit prochaines années avec son équipe de l’UdeM ainsi que de multiples collaborateurs locaux, à donner vie à l’approche Une seule santé urbaine à Montréal.  

Cette activité a été organisée par le Vice-décanat à la recherche de l’École de santé publique de l’Université de Montréal et l’initiative Une seule santé du Vice-rectorat à la recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation et du Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études.  

Sur le même sujet

santé publique politique urbanisme