Lumière sur des projets étudiants qui font du bien
- UdeMNouvelles
Le 29 janvier 2024
- Mylène Tremblay
L’union fait la force. Telle est la philosophie qui sous-tend les six projets des lauréats des prix pour l’engagement social 2023-2024 en santé de l'UdeM.
Au troisième concours de l’Université de Montréal visant à souligner l’engagement social de la relève en santé auprès des populations vulnérables, deux étudiantes ont obtenu un prix Carsley-Rouleau. Dans la foulée, quatre autres prix ont été attribués grâce à la générosité des diplômées et diplômés de la Faculté de médecine de l’UdeM.
Prix Carsley-Rouleau pour l’engagement social
- Volet Programme de médecine (10 000 $)
Alicia Truchon, étudiante en médecine, instigatrice du projet Sapin des Fêtes, qui vise à recueillir des cadeaux dans les universités pour les enfants défavorisés
Dès son lancement en 2022, le projet Sapin des Fêtes, d’Alicia Truchon, a démarré en lion: sept pavillons de l’UdeM ont vu fleurir un arbre décoré de boules de Noël sur lesquelles étaient inscrits le nom d’un enfant, son âge et son cadeau rêvé. Les membres de la communauté universitaire étaient invités à décrocher une boule et à exaucer le vœu de leur protégé en achetant le cadeau et en l’apportant à un point de dépôt. Des dizaines d’étudiantes et étudiants ont participé à l’effort collectif, qui a permis d’amasser 32 000 $ et d’offrir plus de 1000 cadeaux à la Fondation des jeunes de la DPJ (FJDPJ). En 2023, le projet a connu un plus grand succès encore: 3200 cadeaux d’une valeur de 100 000 $ ont été remis à la FJDPJ à l’échelle du Québec. Il faut dire que le nombre de pavillons participants à l’UdeM est passé à 10 et que d’autres universités du Québec se sont jointes au mouvement – HEC Montréal, Polytechnique Montréal, l’École de technologie supérieure, les universités du Québec à Trois-Rivières et à Chicoutimi et le campus du Saguenay de l’Université de Sherbrooke. Ces nouvelles collaborations apportent une lueur d’espoir à encore plus d’enfants. Pour assurer la pérennité, Alicia Truchon a transformé le projet en organisme à but non lucratif.
Au-delà de la collecte de fonds, je suis extrêmement fière de la mobilisation que notre organisme a suscitée au sein des universités. Dans un véritable esprit de partage, des étudiantes et étudiants de même que des membres du personnel ont eu à cœur le sort d’autrui. La générosité des gens m’impressionne!— Alicia Truchon
Voyez la vidéo réalisée à l’occasion de la remise d’un prix du Temple de la renommée médicale canadienne à Alicia Truchon pour son engagement communautaire en médecine.
- Volet Sciences de la santé (10 000 $)
Ivana Bobadilla Gil, étudiante au baccalauréat en nutrition et membre de l’organisme UMLA, qui vient en aide aux personnes itinérantes et réfugiées à Montréal
Ivana Bobadilla Gil a compris très tôt l’importance de l’entraide pour avoir vu sa famille bénéficier du soutien d’organismes d’aide à son arrivée au Canada. Bénévole de la première heure auprès de l’organisme Une main lave l’autre (UMLA), elle s’est vite démarquée par son sourire et son assiduité. Un an après son arrivée au sein de l’équipe, elle prenait en charge la comptabilité en plus de s’occuper des communications. Créé en 2021, UMLA organise des maraudes toutes les deux semaines pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Les bénévoles vont ainsi à la rencontre d’une soixantaine de personnes en situation d’itinérance à la place Émilie-Gamelin pour leur offrir des repas, des vêtements, mais surtout de l’écoute. Tous les plats sont cuisinés et servis par des étudiantes et étudiants.
Les sourires qui se dessinent sur les visages rongés par le désespoir me motivent à poursuivre mon action communautaire. Je suis choyée de pouvoir mettre ma passion pour la nutrition au service des plus démunis. Ce prix est la preuve concrète que la générosité attire la générosité. Il me permet de poursuivre mes activités de distribution alimentaire et de mettre en branle d’autres projets de coopération internationale en nutrition. Bref, de faire du bénévolat ma priorité.— Ivana Bobadilla Gil
Prix pour l’engagement social de la Faculté de médecine
- Catégorie Leadership inspirant (5000 $)
Maya Mikutra-Cencora, étudiante en médecine, fondatrice du Mouvement pour l’inclusion des besoins spéciaux en soins de santé
Créé en 2022, le Mouvement pour l’inclusion des besoins spéciaux en soins de santé (MIBSS) s’est donné pour mission d’éduquer et de sensibiliser les futurs soignants et soignantes aux soins requis par des personnes ayant des besoins spéciaux (neurodivergence, handicap sensoriel, handicap physique, séquelles d’accident vasculaire cérébral). Il s’agit du premier et seul organisme québécois à offrir ce type de formation à travers différentes activités ‒ ateliers de simulation clinique, cours théoriques, journées d’observation, élaboration de matériel pédagogique, stages d’été. Sous la présidence de Maya Mikutra-Cencora, le MIBSS a conçu une approche éducative basée sur le partenariat avec ces patients, qui siègent au comité de direction et agissent à titre de formateurs. Depuis sa création, le MIBSS a donné plus de 1100 heures d’enseignement individualisé et de pratique à une centaine d’étudiantes et étudiants issus de différents domaines de la santé (médecine, ergothérapie, physiothérapie, kinésiologie, mais aussi soins infirmiers, pharmacie et médecine dentaire) à l’UdeM – en partenariat avec le Centre d’apprentissage des attitudes et habiletés cliniques (CAAHC) –, l’Université McGill, l’Université de Sherbrooke et l’Université Laval.
Les personnes avec des besoins spéciaux vivent de l’exclusion sociale et, par extension, de l’exclusion dans le système de santé. Le MIBSS agit en leur nom, mais aussi de concert avec elles afin d’améliorer les soins de santé de façon durable et tangible.— Maya Mikutra-Cencora
- Catégorie Leadership inspirant (4000 $)
Roxanne Lamanna, étudiante en médecine, initiatrice du projet À deux, c’est mieux, qui jumelle des étudiantes et étudiants en médecine à des personnes âgées vivant en CHSLD
C’est en prenant conscience de l’isolement et de la maladie vécus par ses grands-parents que Roxanne Lamanna a eu envie de s’engager auprès des personnes âgées. Devenue proche aidante auprès de Marie-Lise, une octogénaire de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) atteinte de la maladie de Parkinson, elle s’est demandé: «Et si l’on jumelait des étudiants en médecine comme moi avec des aînés comme Marie-Lise? Les deux parties pourraient se rencontrer chaque semaine et construire une relation d’amitié intergénérationnelle.» De cette réflexion est né le projet À deux, c’est mieux! Depuis maintenant deux ans, plus d’une cinquantaine de duos ont été créés à l’IUGM. Bien que l’objectif premier soit de briser la solitude des gens en CHSLD, l’initiative vise aussi à sensibiliser la relève aux enjeux des aînés, à favoriser un sentiment de communauté intergénérationnelle et à réaffirmer la nature fondamentalement sociale de la médecine. Tous les participants et participantes consacrent ainsi de deux à trois heures par semaine à «leur» résident ou résidente pendant plusieurs semaines.
Le but n’est pas de faire des visites tous les jours sur une courte période, mais d’établir une relation d’amitié stable et à long terme. Les résidents ont hâte à ce moment.— Roxanne Lamanna
Avec ce prix, Roxanne Lamanna songe à élargir le projet à d’autres programmes connexes et à l’implanter dans d’autres villes canadiennes en créant de nouveaux partenariats entre universités et centres pour aînés.
- Catégorie Leadership inspirant (4000 $)
Douglas Michael Lebo, étudiant en médecine, pour sa contribution à l’Association canadienne d’étudiantes et étudiants 2SLGBTQ+ en médecine
Originaire des États-Unis, Douglas Michael Lebo est une personne non binaire installée au Québec depuis 2015. Ses questionnements sur son identité de genre sont à l’origine de la création à l’UdeM du groupe QMed pour les étudiantes et étudiants 2SLGBTQ+ en médecine. Chemin faisant, Douglas Michael Lebo a intégré l’Association canadienne d’étudiantes et étudiants 2SLGBTQ+ en médecine (ACEQM) nouvellement fondée, y représentant l’UdeM depuis 2020. L’organisation a pour but de promouvoir la représentation et le traitement équitable des étudiantes et étudiants, des résidentes et résidents ainsi que des médecins 2SLGBTQ+. Elle vise également à élaborer un curriculum standardisé et compréhensif à leur intention à travers toutes les facultés de médecine au Canada et à leur offrir du mentorat. À titre de responsable administratif, le doctorant a participé à la planification de la première assemblée générale de l’ACEQM, qui a rassemblé plus de 100 étudiantes et étudiants en médecine queers et trans du pays. L’étudiant a aussi veillé à la traduction des documents afin de permettre à l’Association d’atteindre un public plus large.
Pour moi, ce prix signifie que la Faculté de médecine de l’UdeM reconnaît l’importance du travail contre l’homophobie et la transphobie dans le système de santé. L’engagement social, c’est gagnant!— Douglas Michael Lebo
- Catégorie Projet collaboratif (6000 $, soit 3000 $ par étudiante)
Noémie Labonté et Cassandra Lévesque, étudiantes de maîtrise en ergothérapie, engagées auprès des femmes victimes de violence conjugale ayant subi un traumatisme craniocérébral
Désireuses de venir en aide aux femmes victimes de violence conjugale, Noémie Labonté et Cassandra Lévesque ont participé à un stage de 12 semaines dans des maisons d’hébergement de 2e étape (MH2). Ces maisons sont des logements transitoires pour les femmes du Québec qui se retrouvent dans un contexte de violence conjugale à la suite d’une séparation et elles ont pour but de prévenir les homicides. Cette première collaboration entre le milieu communautaire et l’École de réadaptation de l’UdeM a entre autres permis aux deux étudiantes de réaliser une vidéo de formation sur l’utilisation de l’outil de dépistage du traumatisme craniocérébral (TCC) HELPS à l’intention des intervenantes des maisons d’hébergement du Québec. Noémie Labonté et Cassandra Lévesque ont en outre créé des outils de formation et de sensibilisation au TCC – hygiène du sommeil, gestion du stress et de l’anxiété, principe de conservation de l’énergie – tant pour les femmes que pour les intervenantes.
Grâce à ces outils, les intervenantes affirment avoir développé le réflexe de poser des questions en lien avec le traumatisme craniocérébral. Le fait de connaître les conséquences du TCC les amène à éprouver plus de compassion pour ces femmes. De leur côté, les clientes estiment que le fait de savoir qu’elles ont pu subir un TCC leur permet d’être plus indulgentes envers elles-mêmes.— Noémie Labonté et Cassandra Lévesque
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