Chloé Savard sous le microscope

Chloé Savard, alias Tardibabe, microbiologiste diplômée de l’Université de Montréal et vedette des médias sociaux

Chloé Savard, alias Tardibabe, microbiologiste diplômée de l’Université de Montréal et vedette des médias sociaux

Crédit : Joelle Simard-Lapointe

En 5 secondes

Passionnée par l’infiniment petit, Chloé Savard, alias Tardibabe, nous fait découvrir les microorganismes à travers la lentille de son microscope.

Pour Chloé Savard, alias Tardibabe, tout est matière à contemplation. Cactus, fromage, patate, pollen… Un monde secret de créatures microscopiques se révèle entre lames et lamelles! 

Munie d'échantillons du Jardin botanique de Montréal et du parc La Fontaine, la microbiologiste diplômée de l’Université de Montréal et vedette des médias sociaux est venue présenter ses trouvailles scientifiques au 2e Forum de l’innovation de la Faculté de médecine de l’UdeM. 

«Je voulais faire découvrir aux gens l’univers caché de notre environnement, qui est à la fois beau, complexe et fragile, et les amener à comprendre à quel point les organismes nous ressemblent. Prenons une puce d’eau: on voit son cœur qui bat, son œil qui bouge, son système digestif qui se contracte… Je souhaitais susciter la curiosité et l’émerveillement et, qui sait, faire naître des passions!» dit-elle. 

Profitant de sa visite, nous l’avons passée au microscope de nos questions!  

Sous votre œil, même les organismes les plus effroyables, telles les tiques et les larves de moustiques, se parent de leurs plus beaux atours. Comment êtes-vous arrivée à combiner science et art?

Je suis très polyvalente et j’apprends vite. J'ai commencé par étudier la musique au Cégep de Saint-Laurent puis à l'UQAM. J'ai fait aussi un peu de photographie. Mais j'ai dû changer de domaine en raison de mes maladies chroniques. J'ai donc sauté dans le train de la science, en biologie et en microbiologie. Là, je combine tous mes champs d’intérêt. Je suis microbiologiste, artiste, créatrice de contenu et vulgarisatrice scientifique. J’ai réussi à m’épanouir intellectuellement et artistiquement malgré de gros obstacles. 

Plus d’un million d’abonnés vous suivent sur Instagram et TikTok, vous avez une émission à Savoir média, donnez des conférences, collaborez avec de grandes marques... Comment faites-vous?

En 2020, pendant la pandémie, je me suis acheté un petit microscope et je me suis mise à faire des vidéos et du montage en parallèle à mes études, juste pour le plaisir. Deux jours après mon dernier examen de baccalauréat, je commençais le tournage de la série Créatures microscopiques. J'ai trouvé une niche bien à moi. Très peu de gens font ce que je fais. 

Vous utilisez votre plateforme pour promouvoir la science, mais aussi pour faire rayonner vos valeurs. En quoi est-ce important pour vous?

Je fais la promotion du respect de nos écosystèmes. Je fais aussi partie de la communauté LGBTQ+. La nature est beaucoup plus fluide qu'on pense: il y a plein d'organismes qui sont queers ou qui changent de sexe en fonction de l'environnement. Il faut célébrer la diversité. Je veux que les gens se respectent entre eux et me respectent sur ma plateforme, qui se veut un lieu de bienveillance, de calme et de relaxation. Mes vidéos sont comme un petit moment de méditation. 

Parmi vos trouvailles scientifiques, quels organismes vous ont le plus terrifiée ou emballée?

Je ne suis pas dégoûtée ou apeurée facilement. Je suis plutôt fascinée par ce que je vois. Quand j'étais jeune, ma mère me faisait faire le ménage du frigo – je trouvais beaucoup de restes moisis! – et j’ai grandi à la campagne. Je jouais avec les couleuvres, les crapauds, les sangsues. J'en ai vu des choses peu ragoûtantes! Ça m’a amenée à développer une tolérance.   

Mais disons que la puce de chat est assez terrifiante… surtout lorsqu’on en perd dans son bureau! J’aime aussi montrer les acariens de visage pour la réaction qu’ils suscitent. Et les mites de fromage, qui sont assez spéciales! J’ai passé également beaucoup de temps à observer les rotifères [pinball machine], un genre de monstre microscopique avec des cornes. Mais mon préféré demeure le Carchesium polypinum, qui ressemble à un arbre miniature

Chacune de mes publications contient des explications scientifiques et une touche artistique. C’est ma façon de rendre les médias sociaux un peu moins superficiels! 

Voyez les créations scientifiques de Chloé Savard.

  • Tardigraphe

    Tardigraphe

    Crédit : Chloé Savard
  • Savon orange

    Savon orange

    Crédit : Chloé Savard
  • Poire

    Poire

    Crédit : Chloé Savard
  • Fruit du dragon

    Fruit du dragon

    Crédit : Chloé Savard

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