Une étudiante de l’Université de Montréal reçoit un prix d’excellence pour sa thèse

Maeva Perez

Maeva Perez

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

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Maeva Perez, docteure en biologie de l’UdeM, reçoit le prix d'excellence de l'ADESAQ 2024 pour sa thèse sur l'évolution et la résilience des écosystèmes chimiosynthétiques.

Maeva Perez, docteure en biologie de l’Université de Montréal, a reçu le prix d'excellence de l'Association des doyennes et des doyens des études supérieures au Québec (ADESAQ) 2024 pour sa thèse sur l’évolution et la résilience des écosystèmes basés sur la chimiosynthèse, un domaine crucial pour la protection des océans face à l’exploitation minière en eaux profondes.

Chaque année, en collaboration avec les Fonds de recherche du Québec, l’ADESAQ met en lumière trois thèses dans les secteurs Santé, Société et culture et Nature et technologies. La thèse de Maeva Perez, sur la biologie dans les fonds marins, a été primée dans la catégorie Nature et technologies et lui a valu une bourse de 2500 $.

Évolution, connectivité et résilience des écosystèmes basés sur la chimiosynthèse

Dans sa thèse, Maeva Perez se penche sur des écosystèmes d’eaux profondes riches en gaz naturel et métaux précieux tels que le cuivre, le nickel et le lithium, écosystèmes aujourd’hui menacés par une industrie minière émergente. Il n’existe encore aucune loi encadrant l’exploitation des ressources minières dans les profondeurs et notre grande méconnaissance des organismes qui y vivent rend difficile l’établissement de critères de conservation précis. Ses travaux de doctorat visent à combler ces lacunes.

Contrairement à la surface, où la vie dépend de la lumière et de la photosynthèse, les abysses sont plongés dans l’obscurité totale. Dans certains habitats dits «chimiosynthétiques», les bactéries ont remplacé les plantes à la base de la chaîne alimentaire. Ces bactéries s’installent dans des organismes vivants tels que les invertébrés (vers tubicoles, moules, palourdes) et leur fournissent de l’énergie. En échange, les invertébrés fournissent un habitat à ces bactéries. Ces phénomènes de symbiose sont étroitement liés à la survie des espèces clés dans les grands fonds, mais ils sont encore mal compris.

À travers l’étude de l’ADN des bactéries et de leurs hôtes, la thèse démontre que l’histoire évolutive des diverses symbioses autant que les courants marins régionaux sont à prendre en considération pour limiter les répercussions d’éventuelles activités minières sur la biodiversité des écosystèmes profonds.

Dans le balado Les lucioles disponible ici, Maeva Perez explique: 

Les profondeurs, c’est comme la frontière d’un univers différent. J’étais vraiment attirée par ça. Au-dessous de 1000 mètres, il n’y a pas un seul photon, c’est la noirceur totale, la pression est immense, il y a des matériaux toxiques, des températures très élevées parfois et pourtant… il y a de la vie.

Avant d’entreprendre ses études doctorales à l’Université de Montréal, Maeva Perez a fait sa maîtrise en sciences de la Terre et de l’océan à l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique. Cet établissement, grâce à ses observatoires sous-marins Neptune et Vénus, est reconnu pour ses collectes des données en continu sur les écosystèmes marins.

Actuellement chercheuse à Hong Kong, Maeva Perez participe au projet Digital Depth, une expédition scientifique visant à explorer la biodiversité des montagnes sous-marines dans le Pacifique Ouest. Elle poursuit ses études sur l’évolution et l’écologie des organismes des profondeurs avec des chercheurs en Angleterre, aux États-Unis et en Chine. Elle espère diriger un jour son propre laboratoire de recherche, où elle pourra approfondir ses travaux sur les écosystèmes marins.