L’UdeM engagée dans la voie de la réconciliation avec les Premiers Peuples

Annie Pullen Sansfaçon croit que les membres de la communauté de l’UdeM, d’origine autochtone ou non, peuvent mettre à profit cette journée vouée au recueillement et à la commémoration.

Annie Pullen Sansfaçon croit que les membres de la communauté de l’UdeM, d’origine autochtone ou non, peuvent mettre à profit cette journée vouée au recueillement et à la commémoration.

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En 5 secondes

À la veille de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, l’UdeM réitère son engagement à poursuivre les efforts de réconciliation avec les Premiers Peuples.

Le vendredi 27 septembre sera jour férié à l’Université de Montréal pour une première fois. À l’instar d’autres établissements d’enseignement supérieur au Québec, l’Université a décrété que la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation compterait désormais parmi les jours de congé au calendrier universitaire.

Cette journée a été instaurée par le gouvernement fédéral en 2021 dans le but de rendre hommage aux personnes survivantes et aux victimes des pensionnats autochtones ainsi qu’à leur famille et leur communauté. Annie Pullen Sansfaçon, vice-rectrice associée aux relations avec les Premiers Peuples, croit que les membres de la communauté de l’UdeM, d’origine autochtone ou non, peuvent mettre à profit cette journée vouée au recueillement et à la commémoration. «Par exemple, les membres allochtones souhaitant réfléchir à leurs relations avec les peuples autochtones peuvent poser un geste concret en s’inscrivant à la nouvelle formation Place aux Premiers Peuples», dit celle qui est membre de la nation huronne-wendate.

Une formation unique conçue par des Autochtones

Annie Pullen Sansfaçon

Annie Pullen Sansfaçon

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

En effet, cette nouvelle formation entièrement en ligne a vu le jour tout récemment. «Dans la foulée des travaux ayant conduit à l’élaboration du plan d’action 2024-2029 Place aux Premiers Peuples, j’ai mené de nombreuses consultations auprès de plusieurs membres et instances de la communauté universitaire», explique la vice-rectrice associée, qui en est à sa deuxième année de mandat au Vice-rectorat à la planification et à la communication stratégiques. Le premier constat? «Le besoin de formation, répond-elle sans équivoque. Cette demande revenait sans cesse et, à mon avis, elle est effectivement la base de toute démarche de réconciliation.»

L’obtention d’une subvention du ministère de l’Enseignement supérieur a permis à Annie Pullen Sansfaçon de réunir des personnes autochtones et des experts au Centre de pédagogie universitaire dans le but de produire une formation spécialement conçue pour la communauté de l’UdeM: Place aux Premiers Peuples.

Le terme “réserve” est utilisé par de nombreuses personnes autochtones pour désigner leur communauté géographique d’appartenance. En revanche, comme ce mot renvoie aussi aux politiques coloniales, certains préfèrent l’expression “vivre en communauté”. — Formation «Place aux Premiers Peuples»

Offerte gratuitement, la formation propose une introduction aux réalités actuelles et historiques des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Elle s’adresse autant aux étudiants et étudiantes qu’aux membres des personnels enseignant et administratif. Le contenu est réparti en deux modules d’une durée d’environ deux heures chacun. Le premier, «L’importance du contexte», est consacré à des faits incontournables au sujet de l’histoire, l’identité, les modes et les conditions de vie actuelles des Autochtones et à certains enjeux contemporains.

La seconde partie, «La sécurisation culturelle et le processus de réconciliation», demande une participation plus directe de la personne qui suit la formation. Il existe deux versions du module 2: une générale et une destinée au personnel enseignant. Des notions comme le racisme systémique, les microagressions et l’appropriation culturelle sont approfondies afin de comprendre ce qui perpétue les iniquités entre les Autochtones et les allochtones. Le module explore aussi comment les non-Autochtones peuvent de manière très concrète contribuer à la sécurisation culturelle et améliorer l’expérience des Autochtones à l’Université.

Le plan d’action 2024-2029 Place aux Premiers Peuples, lancé en juin, comprend plusieurs points qui ont comme objectif d’augmenter la visibilité des Premiers Peuples, d’améliorer leur sentiment de sécurité et de les soutenir. La vice-rectrice associée réitère toutefois l’importance du volet éducatif. «Si l’on veut réaliser les objectifs du plan Place aux Premiers Peuples, il faut d’abord et avant tout mieux comprendre ces Premiers Peuples. La nouvelle formation est en quelque sorte une des fondations qui vont permettre à l’UdeM de mettre en œuvre d’autres éléments de son plan d’action par la suite», indique-t-elle.

Adhésion au Principe de Joyce

Avant même de déposer son plan d’action, l’UdeM adoptait en novembre 2023 le Principe de Joyce, qui a d’ailleurs inspiré plusieurs stratégies du plan d’action 2024-2029. L’Université répondait aux besoins exprimés par des membres autochtones du personnel de l’Université à travers le comité Kwé Kwé.

Le Principe réclame notamment un traitement sans discrimination pour les personnes autochtones en matière de soins de santé et de services sociaux. «Puisque l’UdeM offre plusieurs programmes dans ces domaines et qu’elle possède aussi un important réseau d’établissements affiliés comme les centres hospitaliers, c’est encore plus pertinent qu’elle prenne position de manière forte en faisant sien l’énoncé du Principe de Joyce», conclut Annie Pullen Sansfaçon.

Des activités pour réfléchir, s’informer et apprendre

L’UdeM propose aux membres de sa communauté toute une série d’activités à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Du 24 septembre au 2 octobre, il y aura des ateliers et discussions en présence de personnes autochtones, dont une conférence sur la signification de la réconciliation, ainsi que la projection du documentaire Rougemania au Ciné-campus. La tour du pavillon Roger-Gaudry sera illuminée en violet pour honorer la mémoire de Joyce Echaquan le 28 septembre et en orange pour souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre.

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