L'Arctique brûle

L'«Arctic Report Card 2024», auquel ont travaillé 97 scientifiques de 11 pays, fait état d’un nombre record d’observations révélant que l’Arctique se réchauffe rapidement, notamment des températures atmosphériques en hausse, le déclin des grands troupeaux de caribous et une augmentation des précipitations.

L'«Arctic Report Card 2024», auquel ont travaillé 97 scientifiques de 11 pays, fait état d’un nombre record d’observations révélant que l’Arctique se réchauffe rapidement, notamment des températures atmosphériques en hausse, le déclin des grands troupeaux de caribous et une augmentation des précipitations.

Crédit : Getty

En 5 secondes

Les incendies de forêt ont transformé le Grand Nord en source de carbone, menaçant le pergélisol et altérant le climat terrestre en général, selon un rapport alarmant coécrit par Oliver Sonnentag.

Les incendies de forêt de plus en plus fréquents et intenses sont devenus une préoccupation annuelle pour de nombreuses communautés arctiques. Dans le chapitre d'un nouveau rapport américain rédigé entre autres par des chercheurs et chercheuses de l'Université de Montréal, on indique que ces feux ont un effet significatif sur les émissions de carbone dans la région.

Lorsque les émissions des incendies de forêt ont été prises en compte, la toundra arctique est passée d'un puits de carbone à une source d'émissions de carbone vers l'atmosphère, selon les résultats publiés dans l'Arctic Report Card 2024 de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Dirigé par l'initiative Permafrost Pathways du Woodwell Climate Research Center, au Massachusetts – avec la contribution du chercheur en biogéosciences de l'UdeM Oliver Sonnentag et deux membres de son laboratoire Atmosbios, Haley Alcock et Gabriel Hould Gosselin –, le chapitre du rapport sur le cycle du carbone dans les terres arctiques suit 40 ans de surveillance du pergélisol et plus d'un demi-siècle d'augmentation des incendies de forêt.

En moyenne, l’année 2024 arrive au deuxième rang pour les températures du pergélisol les plus chaudes jamais enregistrées dans les sites de surveillance à long terme de l'Alaska et pour les émissions d’incendies de forêt les plus élevées au nord du cercle arctique.

«Les perturbations liées au climat, comme les incendies de forêt, peuvent durer quelques jours ou quelques semaines, a déclaré Olivier Sonnentag, qui a été pendant 10 ans titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biogéosciences atmosphériques des hautes latitudes. Mais elles peuvent altérer négativement le climat ou même provoquer la perte de services écologiques importants comme la subsistance, la régulation météorologique et climatique. Malgré leurs effets bien répertoriés sur les écosystèmes et la société, les répercussions futures de ces perturbations climatiques restent hautement incertaines.»

Un nouvel indicateur important

Oliver Sonnentag

Oliver Sonnentag

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

Codirigé par des collaborateurs de l'Université de l'Alaska à Fairbanks et de l'Université du nord de l'Arizona, le chapitre sur le cycle du carbone dans les terres présente des résultats marquants parmi divers indicateurs climatiques arctiques suivis annuellement par la NOAA.

«L'Arctique se réchauffe jusqu'à quatre fois plus rapidement que le reste de la planète, a dit Sue Natali, scientifique principale de Permafrost Pathways et auteure principale du chapitre sur le cycle du carbone. Nous avons besoin de connaissances précises, globales et exhaustives sur la façon dont les changements climatiques influeront sur la quantité de carbone que l'Arctique absorbe et stocke, et la quantité qu'il rejette dans l'atmosphère, afin de répondre efficacement à cette crise.»

Brendan Rogers, codirecteur de Permafrost Pathways et coauteur du chapitre sur le carbone, a ajouté: «Ces dernières années, nous avons vu comment l'augmentation des incendies de forêt liés aux changements climatiques menace à la fois les communautés et le carbone stocké dans le pergélisol. Maintenant, nous commençons à pouvoir en mesurer l'effet cumulatif sur l'atmosphère et il est marqué.»

L'Arctic Report Card 2024, auquel ont travaillé 97 scientifiques de 11 pays, fait état d’un nombre record d’observations révélant que l’Arctique se réchauffe rapidement, notamment des températures atmosphériques en hausse, le déclin des grands troupeaux de caribous et une augmentation des précipitations. Ces éléments climatiques et d'autres menacent la santé, la subsistance et les foyers de nombreuses communautés autochtones de l'Arctique.

«Le rapport de cette année démontre l'urgence de s'adapter alors que les conditions climatiques changent rapidement, a mentionné Twila Moon, rédactrice en chef du rapport et scientifique adjointe au National Snow and Ice Data Center des États-Unis. Les connaissances autochtones et les programmes de recherche communautaires peuvent mener à des réponses efficaces aux changements rapides de l'Arctique.»

  • Crédit : Greg Fiske, Woodwell Climate Research Center

À propos de ce rapport

Pour plus d'informations sur l'Arctic Report Card 2024, visitez le https://arctic.noaa.gov/report-card/ et consultez la page des infographies pour des visuels détaillés. De plus, une courte vidéo en anglais résumant les points saillants du rapport est accessible sur YouTube.

Relations avec les médias