Monika Ille est nommée vice-présidente du Conseil de l’UdeM

Monika Ille

Monika Ille

Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal

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Après avoir siégé un peu plus de deux ans au Conseil de l’Université, la chef de la direction du réseau APTN, Monika Ille, est nommée vice-présidente du Conseil.

Monika Ille, chef de la direction de l’Aboriginal Peoples Television Network (APTN) depuis 2019, a été nommée vice-présidente du Conseil de l’Université le 16 décembre. Son mandat se poursuivra jusqu’au 31 mai 2029. «C’est un honneur. Quand je pense à la petite Monika, elle n’y croirait pas! C’est une belle réussite», remarque-t-elle. 

Elle prend la suite de Jacques Girard, décédé l’automne dernier. «Ce sont de gros souliers à chausser, mais j’arrive avec mes propres mocassins», philosophe-t-elle. 

Raconter des histoires

Née d’un père hongrois et d’une mère abénakise, Monika Ille grandit à Montréal, mais entretient de solides liens avec la communauté d’Odanak, où habitait sa grand-mère maternelle.

Durant un emploi étudiant de guide au Musée des Abénakis d’Odanak, elle voit rapidement l’effet des récits sur les visiteurs, fascinés. «J’ai toujours aimé raconter les histoires des Abénakis», évoque-t-elle.

Elle prend ainsi le chemin des communications, milieu dans lequel elle évolue depuis plus de 30 ans. Après avoir terminé son baccalauréat en psychosociologie de la communication, elle travaille à Radio-Canada et à l’Office national du film du Canada, puis se joint en 2003 à la chaîne APTN, le premier réseau national de télévision autochtone au monde. Elle y occupera notamment les postes d’agente de liaison pour le Québec, de directrice de la programmation et de la grille ainsi que de chef de la direction.

En 2018, malgré un emploi prenant, elle décide d’entreprendre l’EMBA McGill-HEC Montréal, un programme conçu spécialement pour les gestionnaires d’expérience, pour lequel elle bénéficiera de la bourse pour les gestionnaires et leaders autochtones. «Sans cette bourse, je n’aurais pas pu suivre le programme», insiste Monika Ille.

Une rencontre marquante

C’est durant ce programme que sa route croise celle du chancelier de l’UdeM, Frantz Saintellemy. «Nous avons gardé contact et il m’a appelée pour me dire qu’il aimerait avoir mon point de vue et ma vision autochtone au Conseil de l’Université», poursuit-elle. «Dès que je l’ai entendue parler, j’ai su que je voudrais collaborer avec elle. C’est une leader accomplie, une femme de conviction; elle inspire confiance et met tout le monde à l’aise, en plus de jouer un rôle important dans le monde des Premières Nations», explique le chancelier.

Malgré une exigeante courbe d’apprentissage pour mieux connaître le monde de l’éducation, Monika Ille intègre le Conseil de l’Université en juin 2022. Après le décès de Jacques Girard à l’automne 2024, Frantz Saintellemy lui offre de devenir vice-présidente, rôle qu’elle accepte avec plaisir. «Elle a des qualités que je n’ai pas, et nous sommes complémentaires», souligne-t-il.

Soutenant le président et travaillant aux côtés du recteur, la vice-présidente porte la vision de l’Université et accompagne la direction et les comités dans les grandes décisions. «Elle est la chancelière quand le chancelier n’est pas là, précise Frantz Saintellemy. Elle a une capacité extraordinaire de se projeter, mais aussi de laisser les autres prendre les devants lorsque c’est nécessaire.» Monika Ille fait de plus partie du comité de gouvernance, l’un des 15 comités du Conseil.

Représenter, redonner, inspirer

Preuve vivante des efforts de l’UdeM pour favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion, Monika Ille entend bien apporter sa pierre à l’édifice. «Il faut être représentatif des gens qu’on sert. Je crois sincèrement que la diversité enrichit la conversation et l’amène à un autre niveau, affirme-t-elle. L’Université agit concrètement en faveur de la diversité et c’est ce qui fait avancer les choses.» Comme l’APTN le démontre, la représentation «change l’essentiel de la conversation. Avec l’APTN, on ne parle plus des Autochtones; c’est nous qui parlons de nous», note-t-elle.  

Outre son point de vue autochtone et son bagage de connaissances en communication, Monika Ille espère que sa présence au Conseil de l’Université inspire les jeunes Autochtones. «Le système d’éducation a été traumatisant pour les Autochtones», rappelle-t-elle. Depuis l’expérience des pensionnats, la relation de confiance des Autochtones avec le système d’éducation a été brisée, même si de plus en plus de jeunes s’engagent sur la voie des études. «En voyant une personne comme eux au Conseil de l’Université, ils peuvent tirer profit de cet exemple. Si moi je suis là, eux aussi peuvent l’être. C’est important pour les Autochtones et pour la diversité en général», remarque-t-elle. «Monika élève le Conseil. Sa contribution est de plus en plus grande et elle laissera certainement sa marque», croit Frantz Saintellemy.

Après être passée par HEC Montréal et avoir bénéficié de la bourse pour les leaders autochtones, Monika Ille voit dans son engagement au Conseil une façon de redonner à l’établissement. «C’est une façon de continuer la relation et de dire merci», estime-t-elle.