Pauline Sarrazy est lauréate de «Ma thèse en 180 secondes»
- UdeMNouvelles
Le 19 mars 2025
- Virginie Soffer
Pauline Sarrazy remporte le premier prix du concours «Ma thèse en 180 secondes».
Sous la conduite de la maîtresse de cérémonie Isabelle Craig, animatrice et réalisatrice à Radio-Canada, 20 candidates et candidats ont pris part aux finales institutionnelles des concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes et Three Minute Thesis le 14 mars afin de représenter peut-être l’Université de Montréal aux finales nationales des deux concours.
Présidé par Daniel Lévesque, professeur à la Faculté de pharmacie ainsi que directeur et vice-recteur associé aux études supérieures et postdoctorales de l'UdeM, le jury était constitué d’Annie Bernier, professeure titulaire au Département de psychologie, d’Anne-Noël Samaha, professeure titulaire au Département de pharmacologie et physiologie, et de Luc Arsenault, metteur en scène et anciennement formateur aux Études supérieures et postdoctorales.
Scénario et poésie: les promesses de l’improbable rencontre
Pauline Sarrazy, doctorante en études cinématographiques, a remporté le premier prix pour sa thèse portant sur la poésie insoupçonnée des scénarios de film. Tout a commencé dans une brocante du sud de la France où elle a trouvé le scénario du film La leçon de piano et a été happée par la poésie qui s’en dégageait. «Ce n'était même pas l'histoire qui me touchait, mais les détails de sa mise en scène. Une lumière n'était plus seulement une lumière, mais le reflet des sentiments du personnage. Chaque indication technique, sonore ou visuelle, contenait cette profondeur poétique qui se retrouve d'ailleurs dans le film. Le texte que j'avais sous les yeux contredisait alors tout ce que j'avais pu lire dans les manuels d'écriture qui considèrent la poésie comme l'ennemi premier du scénariste. Selon ces ouvrages, la dimension expressive, contemplative de la poésie serait incompatible avec le rôle technique et narratif du texte scénaristique», explique-t-elle.
Sa thèse cherche à mettre en lumière la poésie propre aux textes de scénarios et à démontrer qu’ils constituent un outil de scénarisation novateur et essentiel à la réalisation du futur film. «Ainsi, il m'importe d'exposer la richesse de ce texte invisibilisé et d'en encourager la publication. Car dans l'ombre des chefs-d’œuvre réalisés, il y a cette écriture discrète qui mérite d'être reconnue, éclairée et célébrée», ajoute-t-elle.
L’étudiante se réjouit d’avoir remporté ce concours: «Je suis extrêmement reconnaissante au jury, d’autant plus que la plupart des thèmes présentés appartenaient aux sciences dures. J’avais donc une certaine appréhension que mon sujet détonne. Je suis heureuse qu’il ait trouvé un écho auprès d’autres personnes. J’aimerais vraiment que davantage de gens prennent conscience que le scénario peut être lu en tant que tel et qu’il possède une dimension poétique aussi forte que d’autres formes littéraires.»
Pauline Sarrazy représentera l’Université de Montréal à la finale nationale, qui se déroulera le 7 mai à l’occasion du 92e Congrès de l'Acfas.
Autres lauréats
Le deuxième prix de Ma thèse en 180 secondes a été décerné à Mohammad Amin Zaheri, doctorant en informatique qui cherche à révéler les contournements des utilisateurs de logiciels, «des contournements qui coûtent beaucoup de temps, d'énergie et d'argent aux concepteurs de logiciels» et qui sont «des indices précieux parce qu'ils montrent comment vous contournez des limites de produits pour qu'ils répondent à vos besoins».
Candy Rutihinda, étudiante de maîtrise en neurosciences à la Faculté de médecine, a remporté le premier prix de Three Minute Thesis pour sa présentation intitulée «Getting Under your Skin: A Potential Diagnostic Tool for Progressive Supranuclear Palsy». La paralysie supranucléaire progressive est souvent confondue avec la maladie de Parkinson en raison de symptômes similaires au commencement de la maladie. L’étudiante aimerait mettre au jour les biomarqueurs de cette maladie pour proposer un diagnostic précoce. Elle représentera l’Université de Montréal à la finale nationale de l’Est à St. John’s, à Terre-Neuve, le 4 juin.
Le deuxième prix de Three Minute Thesis a été attribué à Lina Krichen, étudiante en psychologie. Alors qu’une étudiante sur cinq est victime de violence sexuelle sur les campus au Québec, elle s’est demandé ce qui favorise et entrave la mise en œuvre du programme BERA contre la violence sexuelle sur les campus.
Barbara Delacourt, doctorante en orthophonie, a conquis le public en montrant comment communiquer avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer grâce à des extraits de films joyeux. En visionnant de tels extraits en CHSLD avec des proches et du personnel, elle a remarqué que «les résidants riaient, souriaient, pointaient des choses sur l'écran. Certains racontaient même des anecdotes».
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Les membres du jury: Luc Arsenault, metteur en scène et anciennement formateur aux Études supérieures et postdoctorales; Annie Bernier, professeure titulaire au Département de psychologie; Anne-Noël Samaha, professeure titulaire au Département de pharmacologie et physiologie; et Daniel Lévesque, professeur à la Faculté de pharmacie ainsi que directeur et vice-recteur associé aux études supérieures et postdoctorales.
Crédit : Amélie Philibert, Université de Montréal