Le bouquet d’informations de Rhodnie Désir

Rhodnie Désir a présenté les balbutiements de nouvelles œuvres façonnées, entre autres, par des entretiens avec des membres de la communauté de l’UdeM.

Rhodnie Désir a présenté les balbutiements de nouvelles œuvres façonnées, entre autres, par des entretiens avec des membres de la communauté de l’UdeM.

Crédit : Kevin Calixte

En 5 secondes

L’artiste chorégraphe Rhodnie Désir s’est jointe aux sages de l’UdeM et, déjà, les projets vont bon train. Plongée dans les ambitions d’une sage des plus créatives.

Chorégraphe, documentaliste et oratrice d’une intensité rare, Rhodnie Désir captive par sa présence et son intégrité sans compromis. Elle fait partie de la cohorte des sages de 2025 de l’Université de Montréal. «J’ai commencé à danser à l’âge de trois ans. La danse fait partie de mon ADN, c’est mon moyen d’expression et même ma façon de lire le monde. La chorégraphie pour moi est un vecteur d’interconnexion sociale», résume celle qui a développé au fil des années une approche bien à elle: la méthodologie chorégraphique documentaire. «Quand j’étais étudiante, j’avais beaucoup de temps pour réfléchir dans le 51. L’autobus devenait une scène et c’est ainsi que je traduisais mon parcours: en imaginant des histoires. J’essayais de lire les gens à bord, de deviner leurs soucis et leurs envies; je m’inventais un monde», raconte-t-elle.

Les balbutiements de «KÒSA»

Rhodnie Désir

Rhodnie Désir

Crédit : Kevin Calixte

Ce printemps, Rhodnie Désir a présenté les balbutiements de nouvelles œuvres façonnées, entre autres, par des entretiens avec des membres de la communauté de l’UdeM. Il y a quelques semaines, une petite délégation de l’Université a eu la chance d’être invitée aux studios de danse de l’artiste, dans le Quartier latin à Montréal, pour voir éclore une œuvre intitulée KÒSA. Terme créole haïtien qui signifie «ce corps-là», KÒSA propose un grand thème poignant: la mort.

«Voici où nous en sommes après 40 heures de travail de création», a déclaré Rhodnie Désir au petit auditoire. Entourée de ses musiciens, de techniciens, d’une scénographe et d’une troupe de danseurs, elle a interprété des tableaux touchants aux titres évocateurs comme «Portrait de famille» et «Le grand voyage». Ces chorégraphies ont fait surgir toute une gamme d’émotions vis-à-vis de la mort: la frustration, le mystère, la tristesse, la résilience, le lâcher-prise et même la sérénité.

Ces séances privilégiées de dévoilement permettent à l’équipe d’obtenir une rétroaction productive sur l’œuvre en développement. «J’adore faire ces laboratoires de création. Et pour moi, comme artiste, ce n’est pas seulement le spectacle abouti qui est important, c’est autant la démarche que les entrevues documentaires», affirme-t-elle.

  • L'œuvre KÒSA présentée devant un délégation de l'Université.

    L'œuvre «KÒSA» présentée devant une délégation de l'Université

    Crédit : Kevin Calixte
  • L'œuvre KÒSA présentée devant un délégation de l'Université.

    L'œuvre «KÒSA» présentée devant une délégation de l'Université

    Crédit : Kevin Calixte
  • L'œuvre KÒSA présentée devant un délégation de l'Université.

    L'œuvre «KÒSA» présentée devant une délégation de l'Université

    Crédit : Kevin Calixte

L’astrophysique pour comprendre la mort

Julie Hlavacek-Larrondo a accueilli Rhodnie Désir dans son bureau du campus MIL pour un entretien en vue de nourrir l’œuvre KÒSA.

Julie Hlavacek-Larrondo a accueilli Rhodnie Désir dans son bureau du campus MIL pour un entretien en vue de nourrir l’œuvre «KÒSA».

Crédit : Camille Gendron

Julie Hlavacek-Larrondo est professeure d’astrophysique à l’UdeM et experte des trous noirs. Elle a accueilli Rhodnie Désir dans son bureau du campus MIL pour un entretien en vue de nourrir l’œuvre KÒSA. «Je parle souvent de mes recherches, mais rarement du lien entre mon travail et la mort. C’était à la fois inattendu et profondément stimulant, confie-t-elle. Nous avons échangé sur ce qu’est un trou noir – sur sa gravité extrêmement forte, au point où un être humain ne pourrait pas y survivre. Nous avons aussi discuté de la manière dont la gravité courbe l’espace et le temps, un concept fascinant qui remet en question notre perception du monde.» L’astrophysicienne ajoute que la conversation, très agréable, s’est déroulée de façon naturelle: «Rhodnie a su créer un espace de dialogue ouvert et bienveillant.»

«Je me fais un devoir de ne pas trop préparer mes entrevues, indique Rhodnie Désir en riant. Parce que je veux me mettre dans l’état d’esprit d’un enfant qui demande toujours “pourquoi” et aussi parce que cela me donne une liberté d’aborder à peu près n’importe quoi. J’essaie de toucher à la passion des personnes interviewées, d’assouplir leurs propos pour en arriver à l’essence et voyager avec plaisir dans les sujets. J’en ressors avec un bouquet d’informations.»

En cocréation avec l’UdeM

Les sages de l’UdeM sont invités à collaborer avec la communauté de multiples façons. Depuis le début de ce programme, en 2022, chacun des sages a su réaliser des projets surprenants. «Pour moi, c’est un honneur de me retrouver parmi ces belles figures. On peut adapter son mandat, lui donner un élan à l’image de qui on est en relation avec l’UdeM. Ce programme procure une belle vitrine à l’Université de Montréal, déclare Rhodnie Désir. J’ai l’ambition de participer à un rapprochement entre le milieu des arts et le milieu universitaire. J’ai vraiment envie de découvrir, au fil de mon mandat, comment faire une rencontre durable entre ces milieux pour qu’on puisse, ensemble, être au service de quelque chose de plus grand.»

Visitez la page de Rhodnie Désir et celle des sages de l’UdeM.