Imaginez. Votre patron s’attend à ce que vous participiez à une importante réunion dès 8 h 30 ce matin. Manque de pot, en vous attardant quelques minutes avec la petite au moment de la laisser à la garderie, vous avez raté votre autobus. Puis, pour couronner le tout, une panne de métro a retardé votre arrivée au travail. En fin de journée, ce sera de nouveau la course pour arriver à temps à la garderie. Votre niveau de stress est élevé, dites-vous? À la longue, une véritable détresse psychologique pourrait s’emparer de vous.
«Les chercheurs et spécialistes des politiques publiques se sont beaucoup intéressés à la santé mentale, aux facteurs de stress au travail – les risques psychosociaux – et à la conciliation travail-famille, mais ils ont rarement intégré l’influence du navettage, soit les déplacements domicile-travail, dans leurs analyses», souligne Annie Barreck, dont les recherches viennent de faire l’objet d’une publication dans la revue britannique Journal of Transport & Health.
La chercheuse a soutenu sa thèse de doctorat sur cette question à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal l’an passé, réalisée sous la direction d’Alain Marchand. Les membres du jury, soulignant à la fois le caractère novateur et la rigueur de la méthodologie de la recherche, l’ont jugée «exceptionnelle».
Les travaux de la chercheuse apportent un éclairage inédit sur les liens entre le navettage, le conflit travail/famille et la santé mentale.