Le casse-tête des enzymes résolu par le Dr Nabil G. Seidah et son équipe

Par UdeMNouvelles
En 5 secondes Pour souligner leurs 25 ans, les IRSC mettent à l’honneur le Dr Nabil G. Seidah et son équipe pour leurs découvertes sur les proprotéines convertases, à l’origine de percées thérapeutiques majeures.
Dr Nabil Seidah et son doctorant Vatsal Sachan

À l’occasion de leur 25e anniversaire, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) mettent en lumière des travaux ayant marqué la recherche biomédicale au pays. Parmi ces travaux figurent ceux du Dr Nabil G. Seidah, professeur titulaire du Département de médecine de l’Université de Montréal et directeur du Laboratoire de biochimie neuroendocrinienne à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.

Pionnier dans l’étude des proprotéines convertases, le Dr Seidah a mis au jour sept des neuf enzymes de cette famille, dont la PCSK9, aujourd’hui une cible clé dans le traitement de l’hypercholestérolémie. Ses activités de recherche, appuyées par les IRSC, ont mené à la mise au point d’une nouvelle classe de médicaments capables d’abaisser de 70 % le taux de cholestérol LDL ou «mauvais cholestérol» et de réduire ainsi les risques cardiovasculaires. Ces traitements, désormais homologués au Canada et utilisés dans plus de 40 pays, sauvent chaque année des milliers de vies.

 

Des collaborations internationales et des applications inédites

En 2023, le Dr Seidah a uni ses forces à celles des chercheuses françaises Catherine Boileau et Marianne Abifadel pour préciser le rôle de l’enzyme PCSK9 dans le métabolisme du cholestérol. Cette recherche a révélé qu’une mutation génétique courante favorise la dégradation des récepteurs du cholestérol LDL, ce qui empêche le foie d’éliminer efficacement le cholestérol et augmente les risques de maladies cardiaques.

Son équipe a ensuite démontré que bloquer cette mutation pouvait normaliser les taux de cholestérol sans effets secondaires majeurs ‒ un jalon qui a ouvert la voie aux anticorps ciblant l’enzyme PCSK9, aujourd’hui considérés comme une percée thérapeutique mondiale.

 

De nouvelles cibles contre le «foie gras» et le cancer

Toujours soutenu par les IRSC, le Dr Seidah poursuit ses travaux sur d’autres enzymes de la même famille, dont la PCSK7, pour lutter contre la stéatose hépatique non alcoolique (ou «foie gras»), une affection qui touche près d’un tiers de la population canadienne. Son laboratoire a récemment montré que l’inhibition de l'enzyme PCSK7 permet de freiner la progression de cette maladie et de prévenir la fibrose hépatique, ouvrant la voie à des traitements à base d’ARN.

Dans le domaine de la cancérologie, ses recherches précliniques sur le cancer du côlon ont mis en lumière que la suppression des gènes responsables des enzymes PCSK7 et PCSK9 stimule la réponse immunitaire et réduit la formation de métastases, ce qui laisse présager de nouvelles stratégies d’immunothérapie.

 

Un legs scientifique durable

Les travaux du Dr Nabil G. Seidah, appuyés depuis plus de deux décennies par les IRSC, ont redéfini la compréhension du métabolisme et inspiré de nouvelles approches thérapeutiques contre les maladies cardiovasculaires, hépatiques et cancéreuses.

Son parcours illustre la portée de la recherche fondamentale lorsqu’elle est soutenue sur le long terme: une science visionnaire, ancrée au Québec, qui rayonne à l’échelle internationale et transforme la vie de millions de patients.

 

Source: Instituts de recherche en santé du Canada.

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