«Santé à bord»: une clinique-laboratoire sur roues au service des communautés

En 5 secondes L’unité mobile «Santé à bord» ira bientôt à la rencontre des jeunes en région éloignée aux prises avec des maladies chroniques. Un projet novateur qui veut rapprocher la recherche des communautés.
Santé à bord, une unité mobile de recherche et d’intervention en nutrition pour aller à la rencontre des communautés en région éloignée.

Depuis les années 1970, les maladies chroniques liées à la nutrition ‒ diabète, obésité, troubles métaboliques ‒ ont connu une forte progression, surtout chez les jeunes les plus vulnérables. Or, pour bien des familles, l’accès à des soins spécialisés et à la recherche demeure limité, ce qui a pour effet d’accentuer les inégalités en santé.

Devant ce constat, les professeurs du Département de nutrition de l’Université de Montréal Malek Batal, Chantal Bémeur et Valérie Marcil ont mis sur pied, grâce à une subvention de la Fondation canadienne pour l'innovation, Santé à bord, une unité mobile de recherche et d’intervention en nutrition pour aller à la rencontre des communautés en région éloignée. À l’intérieur, tout est prévu pour la recherche sur le terrain: appareils de prélèvement et d’analyse, instruments de mesure et coin cuisine pour apprêter les aliments traditionnels.

«Avec cette clinique-laboratoire tout équipée, on veut aller vers les gens, comprendre leurs réalités et intervenir adéquatement», souligne Malek Batal, instigateur du projet.

Voici les trois projets phares qui lanceront l’unité mobile.

1. Nourrir la santé des Premières Nations

Dirigé par le professeur titulaire Malek Batal, le projet FEHNCY (Food, Environment, Health and Nutrition of First Nations Children and Youth) explore les liens entre la sécurité alimentaire, l’accès aux aliments traditionnels et la santé des jeunes des Premières Nations qui vivent dans les réserves. Touchées par des taux élevés d’insécurité alimentaire, d’obésité et de diabète, ces communautés pourront désormais être aidées sur le terrain. «L’unité mobile, c’est l’outil qui nous permettra d’aller sur place, de recueillir des données, mais aussi de créer des liens», affirme Malek Batal.

 

2. Comprendre les maladies rares

La professeure titulaire et vice-doyenne aux sciences de la santé Chantal Bémeur étudie l’acidose lactique du Saguenay–Lac-Saint-Jean, une maladie métabolique héréditaire rare. Son projet vise à mieux comprendre les habitudes de vie et les profils biologiques des enfants atteints et de leurs proches pour que des interventions mieux adaptées soient conçues. «L’unité mobile permettra d’offrir un accompagnement direct aux familles, allégeant leur parcours et renforçant le lien humain au cœur de la recherche», croit Chantal Bémeur.

 

3. Accompagner les jeunes atteints de cancer

Avec le projet VIE (Valorisation, implication, éducation), la professeure agrégée et directrice du Département de nutrition Valérie Marcil cherche à améliorer la santé cardiométabolique et la qualité de vie des enfants et adolescents pendant et après un cancer. Souvent marqués par des séquelles liées aux traitements, ces jeunes bénéficient d’interventions personnalisées alliant nutrition, activité physique et soutien psychosocial. «Grâce à l’unité mobile, des interventions pourront être menées directement auprès des familles, dans leur milieu de vie. Cette approche, en plus de réduire leur fardeau, transforme l’expérience de soins», estime Valérie Marcil. 

Vers une recherche plus inclusive

Ces projets ne sont qu’un début. À terme, l’objectif est de faire de l’unité mobile un levier pour mettre en place des initiatives porteuses et fédératrices au sein de la Faculté de médecine et de la communauté de l’UdeM. Santé à bord s’inscrit ainsi dans une vision de la recherche plus proche des gens. «Ce qui nous motive, c’est de travailler ensemble avec des expertises différentes à un objectif commun: réduire les inégalités en santé», concluent les trois copilotes.

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