Identification d'une protéine qui contrôle le «gardien du génome»

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Les chercheurs ont étudié le développement des cellules B et T, soit des lymphocytes (ou cellules immunitaires) qui jouent un rôle central dans la protection du corps contre les infections.

Tarik MöröyUne nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) apporte un nouvel éclairage sur un mécanisme bien connu requis pour la réponse immunitaire. Des chercheurs à l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) affilié à l'Université de Montréal, dirigés par Tarik Möröy, Ph. D., ont identifié une protéine qui contrôle l'activité de p53, une protéine suppressive de tumeurs, connue sous le nom de « gardien du génome ».

Les chercheurs ont étudié le développement des cellules B et T, soit des lymphocytes (ou cellules immunitaires) qui jouent un rôle central dans la protection du corps contre les infections causées par les virus, les bactéries ou d'autres agents microbiens.

« Lors de leur développement, ces lymphocytes doivent apprendre à reconnaître différents pathogènes dans le corps. Ce processus implique, entre autres, la rupture et la réorganisation des gènes responsables de produire les récepteurs des lymphocytes qui reconnaissent les pathogènes. Cependant, lorsque le génome d'une cellule contient trop de ruptures, la protéine p53 (le « gardien du génome ») devient activée et provoque la mort de cette cellule » a dit le Dr Möröy, directeur de l'unité de recherche en hématopoïèse et cancer à l'IRCM.

« Dans les cellules immunitaires en développement, l'activation de p53 doit être limitée pour éviter leur mort prématurée. Nous avons découvert qu'une protéine nommée Miz-1 peut exercer une telle fonction en contrôlant l'activité de p53. Plus précisément, Miz-1 contrôle la façon dont p53 est activée lorsqu'une cellule doit mourir. En effet, sans Miz-1, les lymphocytes en développement activent toujours la protéine p53 et, ainsi, ne peuvent jamais survivre » a expliqué Marissa Rashkovan, première auteure de l'article et étudiante au doctorat au laboratoire du Dr Möröy.

« Notre étude contribue donc à faire avancer nos connaissances sur le développement d'un système immunitaire efficace dans notre corps. Nos résultats démontrent que Miz-1, en contrôlant l'activité de p53 et en empêchant la mort cellulaire prématurée, assure la survie des lymphocytes pendant la phase critique de leur développement et, de ce fait, le bon fonctionnement de notre système immunitaire » a ajouté le Dr Möröy, qui est également président et directeur scientifique de l'IRCM.

À propos de l'étude

Les auteurs de l'IRCM pour l'article publié dans PNAS comprennent Marissa Rashkovan, Charles Vadnais, Julie Ross, Christian Kosan et Tarik Möröy (directeur) de l'unité de recherche en hématopoïèse et cancer, ainsi que Mathieu Gigoux et Woong-Kyung Suh (directeur) de l'unité de recherche en régulation immunitaire. Les chercheurs ont également collaboré avec Wei Gu de la Columbia University. L'étude a été financée par des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Programme des chaires de recherche du Canada et de la Fondation Cole.

À propos de Tarik Möröy

Tarik Möröy a obtenu son doctorat en biochimie de l'Université Ludwig-Maximilians à Munich en Allemagne. Il est président et directeur scientifique de l'IRCM, professeur titulaire de recherche IRCM et directeur de l'unité de recherche en hématopoïèse et cancer. Le Dr Möröy est également professeur-chercheur titulaire au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l'Université de Montréal. Il est aussi professeur associé au Département de médecine (Division de la médecine expérimentale) de l'Université McGill. Le Dr Möröy est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l'hématopoïèse et la différenciation des cellules immunitaires.

À propos de l'IRCM

L'IRCM est un institut de recherche biomédicale de grande réputation situé en plein cœur du milieu universitaire montréalais. Fondé en 1967, il regroupe aujourd'hui 35 équipes de recherche et quatre cliniques spécialisées en cholestérol, hypertension, fibrose kystique et diabète et obésité. L'IRCM est affilié à l'Université de Montréal. Il entretient aussi des relations étroites avec l'Université McGill. Sa clinique est affiliée au CHUM. L'IRCM reçoit l'appui du ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations du Québec.

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