Benoît Bégin: s’engager dans un milieu enrichissant

Benoît Bégin

Benoît Bégin

Crédit : Amélie Philibert

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À l’origine de l’enseignement de l’architecture de paysage et de l’urbanisme au Québec, M. Bégin a récemment confirmé son attachement à l’UdeM en planifiant un don testamentaire.

Natif de Trois-Rivières, Benoît Bégin entreprend par hasard des études en architecture de paysage et en urbanisme, après deux années en sciences à Québec. C’est à l’Université Cornell, dans l’État de New York, qu’il se découvre une passion pour la discipline, au moment même où il prend place dans l’amphithéâtre pour son premier cours. À la fin de ses études, et bien qu’il ait trois offres d’emploi en main, il décide de revenir s’établir au pays puisque, dit-il, «c’est là que j’avais mes racines; c’est un sentiment réel et profond d’appartenance à la terre qui m’a vu naître qui m’a amené à travailler au Canada plutôt qu’aux États-Unis».

À son retour sur le sol canadien, c’est un défi immense qui l’attend: à l’époque, il n’y a tout simplement pas d’architectes de paysage, encore moins d’urbanistes. Il établit son premier bureau dans le sous-sol de la maison familiale. Fonçant tête première, il multiplie les rencontres auprès d’organismes sociaux, comme les clubs Richelieu et Lions, ainsi qu’auprès des chambres de commerce afin de faire connaître sa profession.

Celui que les journalistes appellent alors «l’ébéniste Bégin» ou «l’archiviste paysagiste», par méconnaissance, ne se décourage pas et ouvre un bureau à Trois-Rivières au début des années 50, parvenant finalement à engager du personnel pour dessiner des plans. Il faut dire que, s’il n’y avait pas beaucoup de concurrence, les candidats potentiels n’étaient pas non plus légion! Au fil des ans, il inscrit sa marque dans sa ville natale et dans plusieurs municipalités québécoises en ayant conçu les plans de certains quartiers de Nicolet, Cap-de-la-Madeleine, Victoriaville et Shawinigan-Sud de même que celui de Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle.

Puis vient le moment déterminant où Benoît Bégin décide de s’associer à son ami Jean-Claude La Haye (urbaniste montréalais) pour offrir aux jeunes Québécois un enseignement universitaire francophone en urbanisme et en architecture de paysage. Ensemble, ils réussissent à convaincre le ministre de la Jeunesse de l’époque, Paul Gérin-Lajoie (qui deviendra le premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec en 1964) de faire des démarches en ce sens auprès de Mgr Irénée Lussier, recteur de l’Université de Montréal.

Laisser des héritages

C’est ainsi qu’en 1961 l’Institut d’urbanisme voit le jour à l’Université de Montréal. Un nouveau programme de maîtrise y est dès lors proposé. Benoît Bégin en est le premier directeur et professeur. La profession reste alors méconnue et la discipline n’est pas davantage reconnue à sa juste valeur, que ce soit dans la société ou à l’intérieur des murs de l’Université.

Toujours de concert avec Jean-Claude La Haye, Benoît Bégin fera des démarches auprès du gouvernement québécois pour créer une corporation professionnelle d’urbanistes, contre laquelle s’insurgeront les corporations bien établies, prétendant s’y connaître en la matière. À la suite de batailles juridiques folkloriques, le gouvernement acceptera de constituer ce qui est devenu aujourd’hui l’Ordre des urbanistes du Québec.

Aujourd’hui retraité dans la région de Lanaudière, Benoît Bégin a bien réfléchi aux valeurs qu’il veut laisser en héritage. Pour la création de l’Institut d’urbanisme et l’appui au développement de cette discipline, il a décidé de faire un don important à l’UdeM. C’est ainsi qu’il manifeste sa gratitude à cette université qui lui a permis de réaliser ses ambitions. Pour «l’urbaniste Bégin», l’université est le moteur d’une société qui évolue: «La philanthropie est un moyen incroyable de s’engager dans un milieu enrichissant et il est de notre devoir d’aider à assurer l’avenir de nos établissements d’enseignement supérieur.»

S’il considère que les urbanistes ont tout un travail à accomplir encore aujourd’hui, il souhaite que l’humain soit au cœur de leurs pensées – qu’ils aient à l’esprit d’abord et avant tout les gens qui vivront dans leurs nouveaux environnements. Il souhaite ainsi que les villes soient plus accueillantes et agréables à vivre.

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