Les Canadiens soutiennent la lutte contre les changements climatiques

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Des chercheurs ont mis à jour un outil interactif sous forme de cartes permettant de visualiser l'opinion des Canadiens en ce qui a trait à la lutte aux changements climatiques.

Alors que le Canada se prépare à la prochaine campagne électorale qui aura lieu cet automne – durant laquelle les changements climatiques promettent d'être un sujet chaudement débattu –, des chercheurs de l'Université de Montréal et de l'Université de Californie à Santa Barbara lancent une mise à jour d’un outil interactif permettant de visualiser l'opinion des Canadiens concernant les perceptions et les préférences de politiques en matière de changements climatiques. Les utilisateurs peuvent télécharger les estimations de l'opinion publique pour chaque province et chaque circonscription du Canada. Présenté sous forme de cartes, cet outil est accessible en français et en anglais.

Les Cartes de l'opinion publique canadienne sur le climat (COPCC) ont été créées à l'aide d'un modèle statistique basé sur les réponses de plus de 9000 participants à des sondages nationaux menés entre 2011 et 2018. Ces sondages révèlent que, à l'échelle nationale, 83 % des Canadiens croient que la Terre se réchauffe, mais les nouvelles cartes de l'opinion publique montrent de nettes différences entre les provinces et les circonscriptions. Alors que plus de 70 % des adultes croient au réchauffement climatique en Alberta, ils sont 89 % à partager cette opinion au Québec. À l'échelle des circonscriptions électorales, ces chiffres varient de 60 % pour la circonscription de Souris-Moose Mountain, en Saskatchewan, à 93 % pour la circonscription d'Halifax, en Nouvelle-Écosse.

«Notre étude montre qu'une vaste majorité des Canadiens croit aux changements climatiques et soutient les politiques en la matière partout au pays, dit un des chercheurs principaux de l'étude, Erick Lachapelle, professeur à l'Université de Montréal. De plus, on constate de fortes correspondances entre l'opinion publique et les politiques à l'échelle des provinces – après l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec est la province qui soutient le plus fortement le marché du carbone, alors que la Colombie-Britannique est la plus favorable à une taxe sur les combustibles fossiles. Ces résultats indiquent qu'il n'y a pas eu de réaction de rejet à l'égard de ces politiques lorsqu'elles ont été mises en œuvre.»

Les élections fédérales étant imminentes, cet outil arrive à point nommé. «Compte tenu du rôle des perceptions et des préférences de la population dans une démocratie, nous croyons utile de favoriser la sensibilisation et le dialogue sur cette question cruciale, explique Matto Mildenberger, professeur adjoint à l'Université de Californie à Santa Barbara et collaborateur du projet. Espérons que ce large soutien populaire provoquera un vrai débat dans les mois à venir.»

«Grâce à cet outil, nous sommes en mesure de voir à quel point les positions des partis sur les changements climatiques traduisent l'opinion des Canadiens, affirme Erick Lachapelle. Bien entendu, les opinions et les préférences en matière de politiques ne sont pas uniformes d'un bout à l'autre du pays. Cet outil illustre donc le niveau de représentation de l'opinion publique au sein des plateformes politiques. La juxtaposition des opinions des électeurs de la circonscription d'Andrew Scheer et de la position de son parti sur les taxes sur le carbone est fascinante.»

Bien que des données à haute résolution sur les risques liés aux changements climatiques soient disponibles, il n’en existe pratiquement aucune sur l'opinion publique à l'échelle locale. Ces nouvelles données jettent donc un éclairage neuf sur les perceptions des Canadiens à une échelle beaucoup plus proche des lieux réels de prise de décisions, de communication et de planification. Il s'agira d'une ressource importante pour les décideurs politiques, les planificateurs, les praticiens, les universitaires, les citoyens engagés et, bien sûr, les partis politiques désireux de représenter leurs mandants lors des élections à venir.

À propos de l'outil

Les utilisateurs peuvent explorer les cartes et les données en cliquant sur une province ou une circonscription, puis en comparant les réponses aux questions avec d'autres zones géographiques. Il convient de garder à l'esprit que la précision des estimations diminue au fur et à mesure que l'échelle géographique se réduit.

Toutes les estimations sont dérivées d'un modèle statistique et géographique validé par la littérature universitaire et appliqué à des données issues de sondages pancanadiens réalisés depuis 2011 (plus de 9000 répondants). Ces données ont été utilisées pour estimer les différences d'opinions entre des groupes géographiques et démographiques tirés des données de Statistique Canada. Les résultats tiennent compte des changements d'attitude au fil du temps. Au final, nous obtenons une base de données à haute résolution des opinions estimées des électeurs canadiens aux échelons du pays, des provinces et des circonscriptions pour l'année 2019. La précision des estimations est de ± 7 % à l'échelle des circonscriptions (intervalle de confiance de 95 %).

Cette recherche et ce site Web sont en partie financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Fonds de recherche du Québec – Société et culture, le Skoll Global Threats Fund, l’Energy Foundation et la Grantham Foundation for the Protection of the Environment. Les sondages ont bénéficié du soutien financier d'EcoAnalytics, du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, de l'Institut de l'énergie Trottier, de l'Institut pour l'IntelliProspérité, de Canada 2020, du Forum des politiques publiques et de la Chaire d’études politiques et économiques américaines.

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