Des universitaires veulent repousser l’obscurantisme qui menace le Brésil

  • Forum
  • Le 28 octobre 2019

  • Mathieu-Robert Sauvé
Où va le Brésil en matière de démocratie, d’éducation et de science? C’est la question que débattront neuf chercheurs canadiens et brésiliens au cours d’un colloque de deux jours tenu à l’Université de Montréal.

Où va le Brésil en matière de démocratie, d’éducation et de science? C’est la question que débattront neuf chercheurs canadiens et brésiliens au cours d’un colloque de deux jours tenu à l’Université de Montréal.

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En 5 secondes

Des experts et des militants se réuniront les 14 et 15 novembre à l’Université de Montréal autour des questions de la science et des droits de la personne au Brésil.

Où va le Brésil en matière de démocratie, d’éducation et de science? C’est la question que débattront neuf chercheurs canadiens et brésiliens au cours d’un colloque de deux jours tenu à l’Université de Montréal. «Un vent de censure et d’obscurantisme souffle actuellement sur le Brésil et nous voulons attirer l’attention de la communauté universitaire sur les dangers qui guettent le pays», commente le coorganisateur de la rencontre, Francisco Loiola, professeur titulaire au Département de psychopédagogie et d'andragogie de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UdeM.

L’activité qui réunira plus d’une centaine de participants, espère-t-on, propose un tour d’horizon des grands enjeux qui se posent au Brésil. Son président, Jair Bolsonaro, un militaire de carrière qui a pris le pouvoir le 1er janvier dernier, affiche sans scrupule des positions d’extrême droite relativement aux minorités sexuelles. Climatosceptique, il minimise la déforestation de l’Amazonie, ce qui heurte les écologistes du monde entier et les adeptes de la méthode scientifique.

«Ce régime fait craindre le pire pour la liberté d’expression et pour le développement des organisations scientifiques», fait valoir le professeur Loiola, qui a insisté pour que la rencontre de Montréal ne rassemble pas que des universitaires, mais qu’elle fasse une place aux militants et intellectuels du pays concernés.

Le journaliste et écrivain Luis Nassif et Eugênia Augusta Gonzaga, procureure au ministère public fédéral du Brésil, viendront à cette occasion présenter des conférences sur les droits de la personne et la démocratie. Ils parleront notamment de la crise politique et sociale qui sévit au Brésil, en compagnie de Cristiane Pankararu, de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil.

Multidisciplinaire et intersectoriel

Le colloque «se fixe l’objectif de penser et de discuter la conjoncture politique en croisant des approches multidisciplinaire et intersectorielle (sociopolitiques, sociohistoriques et de médias alternatifs) sur l’évolution, la situation et la perspective de la démocratie et la science au Brésil», dit le texte du programme.

Outre les invités brésiliens, les professeures de l’UdeM Annette Leibing et Françoise Montambeault, Julian Durazo, de l’UQAM, et Jean-François Mayer, de l’Université Concordia, ainsi que le doctorant Abel de Castro seront présents. Le vice-recteur aux affaires internationales et à la Francophonie de l’UdeM, Guy Lefebvre, prononcera une allocution.

Le professeur Loiola n’a pas attendu cette rencontre pour tenter de sensibiliser le milieu universitaire québécois aux menaces qui pèsent sur la communauté scientifique brésilienne. En tant que membre du Groupe de travail interdisciplinaire sur les perspectives de l’enseignement supérieur au Brésil, il a adressé au vice-recteur Lefebvre en novembre 2018 une lettre demandant à l’UdeM de porter «une attention particulière au contexte actuel au Brésil». Ce document a été signé par 27 membres du corps professoral.

À sa réunion du 13 mai dernier, l’Assemblée universitaire a adopté à l’unanimité une motion, déposée par M. Loiola, qui «déplore vivement le désinvestissement du gouvernement brésilien dans son réseau d’universités publiques et sa volonté d’éliminer des programmes de sciences humaines et sociales». Cette motion souligne que l’éducation «dans tous les domaines des arts et des sciences est la pierre angulaire de l’éducation supérieure».

Détails de l'activité

Démocratie, éducation et science: où va le Brésil?
Jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2019
3200, rue Jean-Brillant, salle B-2285
Entrée libre