Des stages de recherche en économie pour des étudiants d’Afrique francophone

  • Forum
  • Le 29 octobre 2019

  • Emmanuelle Gril
Le programme de formation à la recherche pour jeunes économistes francophones, mis sur pied par l’Observatoire de la Francophonie économique, offre des séjours de recherche à l’étranger à de jeunes doctorants et stagiaires postdoctoraux.

Le programme de formation à la recherche pour jeunes économistes francophones, mis sur pied par l’Observatoire de la Francophonie économique, offre des séjours de recherche à l’étranger à de jeunes doctorants et stagiaires postdoctoraux.

Crédit : Bonesso-Dumas

En 5 secondes

L’Observatoire de la Francophonie économique gère un programme de formation à la recherche destiné aux jeunes doctorants et stagiaires postdoctoraux de pays francophones.

L’Observatoire de la Francophonie économique a pour mission de devenir un centre d’études et de données incontournable sur la Francophonie économique. Il joue un rôle important pour structurer la recherche et stimuler la relève scientifique en Afrique francophone. Dans ce cadre, l’Observatoire a mis sur pied le programme Formation à la recherche pour jeunes économistes francophones (FORJE).

L’objectif du programme? Offrir des séjours de recherche à l’étranger à de jeunes doctorants et stagiaires postdoctoraux dont les travaux rejoignent les axes prioritaires de l’Observatoire. D’une durée de quatre mois, ces stages aident des jeunes originaires d’Afrique francophone à consolider leurs connaissances dans leurs champs de recherche, à établir des collaborations et à intégrer un réseau international de chercheurs et chercheuses. Une occasion en or d’apprendre, mais aussi de gagner en visibilité.

Le programme et les autres activités de l’Observatoire de la Francophonie économique sont rendus possibles grâce à l’appui financier du gouvernement du Québec, de l’Organisation internationale de la Francophonie et de l’Agence universitaire de la Francophonie. L’Observatoire agit à titre de fiduciaire des sommes versées par ces organismes internationaux. Les jeunes Africains francophones qui obtiennent une bourse effectuent leur stage dans l’une des neuf universités partenaires du programme FORJE, réparties dans huit pays d’Afrique (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc, République démocratique du Congo, Sénégal, Togo et Tunisie). Nous avons rencontré deux de ces stagiaires, qui nous font part de leur expérience.

Des collaborations fructueuses

Kawther Alimi

En 2018, la première cohorte du programme FORJE comprenait 15 candidats issus de huit pays africains. Parmi eux se trouvait Kawther Alimi, une jeune femme d’origine tunisienne inscrite au programme de doctorat de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université de Sfax, en Tunisie. Elle a rédigé sa thèse en sciences économiques en cotutelle avec l'Université d'Orléans, en France. Sa recherche portait sur l'efficacité de la politique monétaire en Tunisie, qu’elle analysait à l'aide d'un modèle dynamique stochastique d'équilibre général. Grâce à la bourse qui lui a été attribuée, Mme Alimi a effectué un séjour de quatre mois à l’École nationale de commerce et de gestion de l’Université Ibn Tofaïl à Kénitra, au Maroc.

Aujourd’hui docteure en sciences économiques, Kawther Alimi se réjouit d’avoir eu la chance, dans le cadre de son stage, de discuter de ses travaux avec d’autres chercheurs et doctorants. «Cela m’a aidée à enrichir une partie de ma thèse, puisque nous avions certains axes de recherche en commun. Nous avons également pu partager des outils de travail, comme des logiciels», explique-t-elle. Elle ajoute que cette expérience lui a permis de mieux connaître les problèmes vécus par d’autres pays africains. «Par exemple, j’ai appris que, dans certaines régions du Bénin, le marché du travail non traditionnel pouvait atteindre 90 %», mentionne-t-elle.

Profitant d’une occasion de visibilité unique, Mme Alimi a pu présenter les résultats de ses travaux à la première conférence internationale de l’Observatoire de la Francophonie économique, qui s’est tenue à Dakar en février dernier. Elle compte poursuivre sur sa lancée et mettre à profit les possibilités de collaboration et de coécriture qui se sont présentées durant son stage.

Visibilité et retombées positives

Benoît Kafando

Benoît Kafando fait partie de la deuxième cohorte du programme FORJE, constituée de 18 stagiaires venant de 14 pays africains. Originaire du Burkina Faso, il a fait des études en économie et gestion du développement à l’Université Ouaga II. Il étudie depuis 2014 à l’Université de Sherbrooke, où il est candidat au doctorat en économie du développement.

Les recherches de Benoît Kafando portent sur le capital humain, les inégalités de revenu et la pauvreté dans les pays en développement. «Je m’intéresse tout particulièrement à l’analyse des effets de l’amélioration du capital humain sur la réduction des inégalités de revenu et la pauvreté», indique-t-il.

D’ici peu, il partira faire un stage de quatre mois à l’Université de Lomé, au Togo. La bourse qu’il a reçue arrive à point nommé, affirme-t-il. «Je pourrai me concentrer entièrement à la rédaction de ma thèse. Grâce au stage, je pourrai aussi rencontrer des experts et des chercheurs dans mon champ de prédilection, ce qui sera assurément très fructueux.»

En mars 2020, il présentera les résultats de ses travaux à la deuxième conférence internationale de l’Observatoire de la Francophonie économique, qui se déroulera à Rabat, au Maroc, ce qui aura, estime-t-il, des retombées très positives.

L’Observatoire de la Francophonie économique en bref

L’Observatoire de la Francophonie économique a été créé en 2017 à l’initiative de l’Université de Montréal, par le biais de son bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie, en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie ainsi qu’avec l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Agence universitaire de la Francophonie.

Il est constitué d’un réseau d’expertes et d’experts universitaires répartis dans plusieurs pays francophones et ambitionne de devenir un centre de calibre international d’études, de recherche et d’activités de liaison et de transfert sur la Francophonie économique. L’Observatoire nourrit un intérêt marqué pour les pays émergents et en développement, notamment ceux du continent africain.