Les référentiels de compétences sont complétés

L’UdeM a mené un double exercice de réflexion pour définir un «référentiel de compétences», l’un au premier cycle et l’autre aux cycles supérieurs.

L’UdeM a mené un double exercice de réflexion pour définir un «référentiel de compétences», l’un au premier cycle et l’autre aux cycles supérieurs.

Crédit : Yves Lacombe

En 5 secondes

Constituer des référentiels de compétences distincts au 1er et aux 2e et 3e cycles est l’un des éléments clés prévus pour élaborer une signature propre aux programmes d’études de l’UdeM.

«La compétence incarne en quelque sorte la mise en action de différents savoirs»: telle est la définition du mot compétence que donne le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). Le concept, qui a longtemps été appliqué dans les ordres d’enseignement primaire et secondaire, n’est pas non plus nouveau dans les universités, mais il gagne en importance depuis quelques années.

L’Université de Montréal, qui s’est engagée à renouveler la «signature» de son offre de formation dans le cadre de la transformation institutionnelle, a mené ces derniers mois en parallèle un double exercice de réflexion pour définir un «référentiel de compétences», l’un au premier cycle et l’autre aux cycles supérieurs. Car l’expression recoupe des réalités et des objectifs fort différents selon qu’on l’applique au 1er cycle ou aux 2e et 3e cycles.

Premier cycle: des compétences liées au cursus

Bernard Bérubé

Au premier cycle, la réflexion s’est faite à l’échelle du Québec. Les établissements universitaires québécois ont travaillé de concert sous la gouverne du BCI pour désigner les compétences que l’étudiant ou l’étudiante de premier cycle devrait acquérir pendant sa formation. L’Université de Montréal a bien sûr pris part à ces travaux par la voix de Sylvie Normandeau, vice-rectrice adjointe aux études de 1er cycle et à la formation continue. Le référentiel, qui s’adresse aux étudiants du baccalauréat et du doctorat de premier cycle, a été adopté en avril par le Comité des affaires académiques du Bureau et déposé à la Commission des études.

«Ce document sert de base commune dans les universités québécoises quant au seuil minimal de compétences que les étudiants de premier cycle doivent acquérir et il sert d’inspiration lorsque vient le temps de mettre sur pied et de transformer des programmes», indique Bernard Bérubé, directeur adjoint du Centre de pédagogie universitaire de l’UdeM.

Le rapport du BCI, intitulé Les compétences attendues à la fin d’un grade universitaire de premier cycle, énumère sept compétences minimales (voir l’encadré) et fournit pour chacune d’elles les éléments qui y sont associés et les savoirs à mobiliser.

La troisième de ces compétences, par exemple, porte sur l’élaboration d’un raisonnement ou d’une argumentation et la résolution de problèmes. Est notamment associée à cette compétence la capacité à mettre à profit des méthodes, des concepts et des théories dans de nouvelles situations et des contextes variés. Le document du BCI énumère également les savoirs à mobiliser pour y parvenir sur les plans des connaissances, des habiletés intellectuelles et des éléments du savoir-être, comme une tolérance à l’incertitude et une capacité à assumer et défendre ses choix.

«L’UdeM fait preuve de leadership dans le domaine, puisque ces compétences sont déjà largement présentes dans nos programmes», remarque Bernard Bérubé.

Ce référentiel de compétences n’a aucun caractère prescriptif. Chaque unité peut se l’approprier ou s’en inspirer au moment de créer, modifier ou évaluer ses programmes de premier cycle.

Valoriser les études aux cycles supérieurs sur le marché du travail

Catherine Fouron

Crédit : Marc-André Lapierre

Aux cycles supérieurs, le travail a été amorcé à l’interne en 2017 par Julie Gosselin, alors vice-doyenne à la Faculté des études supérieures et postdoctorales.

«Sa vision était de fournir aux étudiants des cycles supérieurs des outils permettant la construction d’un projet professionnel en considérant l’acquisition de compétences liées à la fois à leur discipline, à la recherche et aux compétences transversales qui sont transférables d’un milieu à un autre», mentionne Catherine Fouron, analyste de séminaires au vice-rectorat adjoint aux études supérieures et postdoctorales.

Un des objectifs est d’amener les étudiants et étudiantes à entamer une réflexion dès le début de leurs études aux cycles supérieurs sur leur parcours professionnel.

«Les grandes universités dans le monde cherchent à mieux accompagner leurs étudiants aux cycles supérieurs dans leur intégration professionnelle, précise Catherine Fouron. Avant, la majorité des doctorants devenaient professeurs, mais de nos jours, moins de 20 % des titulaires de doctorat feront une carrière universitaire.»

Pour mieux préparer ces diplômés à poursuivre leur carrière, l’UdeM a conçu un référentiel de compétences à développer et à faire valoir dans les milieux professionnels. Il sera lancé en novembre, mais on peut déjà noter qu’il répertorie huit compétences (voir l’encadré).

«La réalisation de ce projet est novatrice aux 2e et 3e cycles, signale Mme Fouron. D’une part, nous avons tenu compte des réalités de l’emploi au Canada. D’autre part, l’accent est mis sur les compétences transversales à développer, quel que soit le programme d’études, et non sur les compétences proprement disciplinaires acquises par l’étudiant au terme de ses études.»  

Ce référentiel de compétences servira de socle à la refonte du programme de développement professionnel Les saisons des ESP, qui offre des activités de formation aux étudiants et étudiantes des cycles supérieurs en lien avec les compétences transversales à acquérir.

«De nouveaux ateliers siglés de 15 heures d’une valeur de un crédit seront créés pour soutenir l’acquisition de ces nouvelles compétences, dit Mme Fouron. Ils ne contribueront pas à la moyenne cumulative, mais ils figureront sur le relevé de notes afin de montrer les efforts déployés par l’étudiant afin d’enrichir son parcours professionnel.»

«Nous souhaitons que cette démarche réflexive chez les étudiants soit amorcée dès le début de leurs études aux cycles supérieurs, encouragée par les directeurs de mémoire et de thèse, par les responsables des cycles supérieurs et les responsables de programme», affirme Catherine Fouron.

François Courchesne, vice-recteur associé aux études supérieures et postdoctorales, a repris le flambeau de Julie Gosselin pour réaliser l’implantation de ce projet et permettre aux étudiants et étudiantes et à toute la communauté universitaire de se l’approprier.

Les sept compétences attendues d’un diplômé de premier cycle

  • Démontrer une compréhension approfondie et intégrée des bases théoriques de sa discipline ou son objet d’étude afin d’exercer sa pensée critique et analytique.
  • Démontrer une compréhension approfondie et intégrée des méthodologies propres à sa discipline ou son objet d’étude.
  • Élaborer un raisonnement ou une argumentation ou résoudre un problème à l’aide des concepts, des méthodes, des approches théoriques et des postulats appropriés de sa discipline ou son objet d’étude.
  • Poser un regard critique sur les connaissances et en évaluer ses limites.
  • Communiquer avec ouverture, clarté et précision, oralement et par écrit, auprès de différents auditoires.
  • Avoir des comportements professionnels et de citoyen responsable.
  • Faire un usage efficient et critique des ressources numériques.

Les huit compétences aux cycles supérieurs

  • Communication
  • Collaboration
  • Gestion
  • Leadership
  • Littératies numérique, médiatique et informationnelle
  • Intégrité et conduite responsable
  • Autonomie professionnelle
  • Créativité et innovation