Le règne de la voiture est terminé

Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la population doit diminuer ses déplacements en voiture. L'utilisation des transports collectifs est une solution.

Pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la population doit diminuer ses déplacements en voiture. L'utilisation des transports collectifs est une solution.

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La famille montréalaise de 2050, elle marche! Et lorsque les distances sont trop grandes, le vélo, le tramway et les autocars électriques font maintenant partie des options.

Les enfants fréquentent une école près de la maison et les parents ont abandonné la voiture pour se rendre au bureau. Le vélo est également très populaire sur les voies cyclables nombreuses et sécuritaires. Sur de plus longues distances, les Montréalais sautent dans le tramway ou dans le train. L’hiver, un système d’autocars électriques transporte les skieurs directement du centre-ville de Montréal jusqu’au bas des pentes du mont Tremblant.

Les pompes à essence ont disparu depuis que l’État a taxé, puis banni du paysage l’automobile individuelle propulsée à l’énergie fossile. «On a enfin compris que le moteur à combustion est une technologie d’un autre âge! déclare Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, qui a accepté de jouer le jeu de la futurologie optimiste en matière de transport urbain. Afin de parvenir à une société post-pétrole, il nous a fallu un consensus autour du fait que l’auto à essence était malsaine pour les villes, comme le tabac l’est pour la santé humaine.» L’expert souligne qu’il n’a pas suffi de remplacer le carburateur par l’accumulateur pour que le changement s’opère. «Si une auto électrique pollue moins qu’une auto à essence, il ne faut pas oublier qu’elle demeure un objet de consommation à haut coût énergétique. Et qu’une voiture par ménage en 2050 aurait signifié une augmentation du trafic routier avec des autoroutes étagées et de nouveaux ponts.» Pour vivre dans une société carboneutre, on a donc renversé cette tendance.

Le professeur, qui étudie la fiscalité verte dans ses travaux de recherche, estime que les lois du marché auront joué un rôle dans la modification des habitudes de déplacement de la population québécoise. «Le principe du pollueur-payeur s’applique avec efficacité dans ce domaine. Ceux qui veulent demeurer propriétaires de véhicules doivent payer plus cher. On encourage ainsi les attitudes écologiques et l’on taxe les récalcitrants.»

À son avis, c’est un choc social ayant eu l’effet d’une véritable révolution qui a inspiré des changements aussi profonds dans les mœurs. «Saisissant l’air du temps, les partis politiques ont proposé des changements radicaux auxquels les électeurs ont cru.» Le mouvement a été à la fois local, national et international; plusieurs pays ont dû avancer d’un même pas pour offrir aux consommateurs des véhicules carboneutres.

Les déplacements à pied, qui étaient souvent perçus comme le recours des moins nantis au début du 21siècle, ont ainsi regagné leurs lettres de noblesse. «On marchait beaucoup plus autrefois pour se déplacer d’un endroit à l’autre. C’est l’automobile qui nous a fait perdre cette bonne habitude que les familles de 2050 ont de nouveau adoptée», commente Jean-Philippe Meloche.