Éclosion à l’UdeM: trois fauconneaux!

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  • Le 27 mai 2020

  • Mathieu-Robert Sauvé
Le troisième œuf de la couvée des faucons pèlerins qui ont élu domicile au sommet de la tour de l’Université de Montréal a éclos le 22 mai et le poussin se porte bien, de même que les deux autres fauconneaux de la nichée.

Le troisième œuf de la couvée des faucons pèlerins qui ont élu domicile au sommet de la tour de l’Université de Montréal a éclos le 22 mai et le poussin se porte bien, de même que les deux autres fauconneaux de la nichée.

Crédit : Faucons de l'UdeM

En 5 secondes

La couvée 2020 du nichoir de l’UdeM compte trois fauconneaux en bonne santé. Une histoire que des milliers d’internautes suivent en direct.

Le troisième œuf de la couvée des faucons pèlerins qui ont élu domicile au sommet de la tour de l’Université de Montréal a éclos le 22 mai et le poussin se porte bien, de même que les deux autres fauconneaux de la nichée. «C’est un petit miracle compte tenu des conditions dans lesquelles cet œuf a vu le jour», commente Ève Bélisle, analyste au Centre de recherche en calcul thermochimique de Polytechnique Montréal et marraine des oiseaux de proie depuis 2007.

Non seulement cette troisième éclosion semblait compromise en raison du fait que l’œuf s’était écrasé quelques jours plus tôt, mais l’ensemble de la nichée a connu des péripéties inhabituelles avant la couvaison. «L’accouplement de la femelle, Ève, a débuté au début du mois d’avril avec un mâle que nous connaissions bien, Éole, mais qui a disparu rapidement. Impossible de savoir ce qu’il est devenu. Un nouveau mâle, que nous avons baptisé Sphinx, l’a remplacé et s’est accouplé avec la femelle. C’est lui qu’on aperçoit aller et venir tous les jours.»

Étant donné tous ces croisements, il n’est pas impossible que la couvée 2020 ait deux filiations paternelles. On ne sait pas grand-chose de Sphinx, sinon qu’il semble jeune à en juger par son comportement un peu maladroit en matière de puériculture. Il a hésité avant de couver les œufs, par exemple, ne sachant pas trop comment s’y prendre. Mais il s’est rattrapé depuis, démontrant ses talents de chasseur en rapportant des proies au nid pour que la femelle puisse nourrir ses petits avec des morceaux de viande fraîche.

Téléréalité et pandémie

Toutes ces observations ont été rendues possibles grâce à une caméra installée par Ève Bélisle et son équipe à quelques mètres du nichoir, situé au 23e étage de la tour et dont les images sont retransmises en direct 24 heures par jour. À l’exception de quatre saisons (2012, 2014, 2016 et 2017), le nichoir institutionnel a hébergé des fauconneaux viables chaque année depuis 13 ans. Dans quelques semaines, les ornithologues procéderont au bagage des rejetons de 2020 de façon à suivre les individus au cours des prochaines années. C’est au moyen d'une bague, d’ailleurs, qu’on a pu identifier Éole, né à cet endroit quelques années plus tôt. Il est revenu s’accoupler avec sa propre mère, un comportement incestueux connu mais rarement documenté.

Vu le succès reproductif des locataires et de l’espèce en général ‒ qui n’est plus considérée comme menacée par les organismes de protection des animaux ‒, peut-il y avoir surpopulation au sommet de la chaîne alimentaire en milieu urbain? «Je ne crois pas; s’il y a saturation, les individus iront s’installer ailleurs, tout simplement», répond Ève Bélisle.

Quel a été l’effet de la pandémie et du confinement généralisé sur l’activité reproductive des faucons de la tour? Presque nul, car ces oiseaux tolèrent assez bien la présence humaine. «Par contre, je crois que cette situation nous a apporté une visibilité inhabituelle. On a remarqué une hausse de la fréquentation de nos sites.»

À tout moment, on compte de 50 à 100 personnes à l’affût des activités dans le nichoir, et le nombre d’abonnés de la page Facebook Faucons de l’UdeM dépasse les 7000.

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