Des étudiants en médecine vétérinaire participent à un projet pilote à la clinique de Kuujjuaq
- UdeMNouvelles
Le 6 mars 2024
- Martin LaSalle
Sept étudiants de deuxième cycle de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal prendront part à un projet pilote à la clinique vétérinaire de Kuujjuaq d’ici juin prochain.
D'ici le mois de juin, sept internes généraux de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal se rendront tour à tour à Kuujjuaq pour assurer le fonctionnement de la seule clinique vétérinaire du Nunavik, avec l’aide d’une équipe de bénévoles.
Chaque mois, ces vétérinaires diplômés de deuxième cycle se relaieront pour un séjour de deux semaines.
«Leur mandat consistera à répondre aux besoins vétérinaires sur place, que ce soit en médecine préventive – vaccination, examens de santé, sensibilisation à la vermifugation, etc. –, en suivis d’affections chroniques, en gestion des maladies aigües ou en soins d’urgence», indique le Dr Edouard Martin, clinicien enseignant en urgentologie vétérinaire au Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) de l'UdeM.
Une préparation qui remonte à l’automne
Le 15 novembre dernier, le Dr Martin et le Dr Evan Galpin-Lebreau, interne général en pratique des animaux de compagnie du CHUV, se sont rendus à Kuujjuaq, où la toute première clinique vétérinaire du Nord-du-Québec a été ouverte.
Construite en 2023 à la demande de la municipalité avec le soutien de la Société du Plan Nord et appuyée par les résultats de recherche des Drs André Ravel et Cécile Aenishaenslin, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM, la clinique vétérinaire de Kuujjuaq permet d’assurer des services vétérinaires de base aux animaux de la population locale.
«Sans services vétérinaires alors que des installations récentes existaient sur place, la municipalité de Kuujjuaq cherchait à combler un besoin criant en matière de soins préventifs et curatifs aux animaux de compagnie de cette région éloignée», précise le Dr Martin.
Au cours de leur visite d’une dizaine de jours, les Drs Martin et Galpin-Lebreau ont installé puis calibré des appareils jusque-là inutilisés et se sont assurés d’avoir en main les fournitures nécessaires au bon fonctionnement d’une clinique vétérinaire.
Ensuite, ils ont réalisé une soixantaine de consultations, principalement en médecine préventive, et fait plus d’une vingtaine de chirurgies. Dans 80 % des cas, les patients étaient des chiens nordiques.
Un projet qui comporte des défis
Pour les internes généraux qui se rendront à Kuujjuaq, ce sera «une occasion unique de tester leur sens clinique et leur esprit d’initiative et d’acquérir des compétences en gestion d’une clinique de façon autonome», mentionne le Dr Martin.
Outre le paysage exceptionnel de la région et les personnes tout aussi exceptionnelles qui l’habitent, le fonctionnement clinique constituera un défi pour eux.
«Malgré le soutien précieux d’une équipe de bénévoles, le vétérinaire est seul pour gérer les patients et la clinique, qui ne dispose pas de personnel technique ni d’un pharmacien», ajoute le vétérinaire.
Sans appareil de radiographie ou d’échographie, la clinique possède néanmoins un équipement de base comprenant entre autres un appareil d’anesthésie ainsi qu’un appareil d’analyses sanguines.
«La débrouillardise est donc de mise et des solutions de remplacement doivent parfois être trouvées, mais la collaboration à distance de l’équipe du CHUV permet maintenant d’offrir des soins qui auparavant n’étaient tout simplement pas accessibles», observe Edouard Martin.
Pour le Dr Galpin-Lebreau, participer à la mise en place logistique de la clinique a été une expérience formatrice. «Nos services semblent avoir été appréciés par la communauté et le projet auquel prendront part nos internes généraux sera assurément très gratifiant pour eux», conclut-il.