Le neurologue Patrick Cossette est nommé doyen de la Faculté de médecine
- UdeMNouvelles
Le 29 octobre 2020
- Mathieu-Robert Sauvé
Le nouveau doyen de la Faculté de médecine, Patrick Cossette, parle de son parcours de chercheur, d’enseignant et d’administrateur universitaire.
Universitaire de première génération ayant grandi à Blainville, au nord de Montréal, le Dr Patrick Cossette est devenu doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal le 1er septembre. En soulignant cette nomination, le recteur Daniel Jutras a mentionné que le Dr Cossette était «reconnu pour son dynamisme, sa capacité d’écoute et sa vive intelligence. Son excellente connaissance de la faculté, sa vaste expérience et son parcours inspirant sauront contribuer à amener notre faculté de médecine encore plus loin et à nous situer parmi les chefs de file canadiens en santé».
Pour le neurologue, qui a été le premier directeur du Département de neurosciences de l’UdeM et a dirigé le Service de neurologie du CHUM, c’est un retour à la faculté qui l’a formé il y a plus de 30 ans. Il répond à nos questions durant un entretien dans son bureau du pavillon Roger-Gaudry.
Quel est votre sentiment après deux mois dans vos nouvelles fonctions?
Je ressens de l’enthousiasme et de l’excitation. C’est un grand honneur d’occuper le poste de doyen de la faculté où j’ai été formé. Je me souviens très bien de mes études. Les journées étaient bien remplies et nous allions régulièrement au Café Campus après les cours d’anatomie du vendredi. Dès le début de mon programme d’études, j’ai trouvé un travail d’été dans le laboratoire de Laurent Décarie, en neuroanatomie. J’ai rapidement été plongé dans le monde de la recherche, parallèlement à celui de l’enseignement. C’est resté quelque chose de très important pour moi, tout au long de ma carrière.
Vous avez connu l’enseignement par les cours magistraux. Aujourd’hui, la formation des médecins passe par l’apprentissage par problèmes [APP]. Qu’en pensez-vous?
C’est indiscutablement une meilleure façon d’enseigner la médecine, même si j’ai gardé d’excellents souvenirs de professeurs qui faisaient de l’enseignement «traditionnel», seuls devant d’immenses salles de classe bondées. Je crois que l’APP permet aux étudiants et étudiantes d’être plus rapidement en contact avec les problèmes cliniques, et la proximité avec les enseignants et les enseignantes est beaucoup plus formatrice. J’ai vécu la transition entre les deux approches comme professeur et je peux vous dire que l’APP est très appréciée.
Vous avez mené une brillante carrière de chercheur; vous avez découvert le premier gène associé à l’épilepsie juvénile myoclonique quand vous étiez dans le laboratoire du généticien Guy Rouleau à l’Université McGill. Avez-vous le sentiment d’être aussi utile comme administrateur universitaire?
Je crois qu’on peut consacrer une vie à la recherche sans jamais perdre cette impression de contribuer à l’édifice du savoir, une pierre à la fois. En me consacrant à l'administration d’une faculté comme celle-ci, l’une des meilleures au Canada, j’apporte une contribution d’un autre ordre. Avec mon équipe, nous construisons l’avenir. Je crois que nous pouvons avoir une influence sur les prochaines générations de scientifiques et de médecins. J’avais ressenti une émotion similaire lorsque nous avons créé le Département de neurosciences et le nouveau programme de baccalauréat, qui a connu un vif succès. C’est très gratifiant.
Cela dit, la Faculté de médecine de l’Université de Montréal est appelée à grossir dans les prochaines années en raison des contingents accordés par le gouvernement du Québec pour la formation des médecins. Nous accueillons actuellement 278 étudiants et étudiantes, un chiffre qui va grimper à 325 dans quelques années. C’est presque deux fois plus qu’à mon époque. Cette croissance va nécessiter une adaptation importante à laquelle nous devons nous attaquer dès maintenant. Ça va être très intéressant comme défi.