Sylvie Dubois passe du MSSS à la tête de la Faculté des sciences infirmières
- Forum
Le 24 novembre 2020
- Mathieu-Robert Sauvé
Sylvie Dubois présente la vision de son rôle de doyenne de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.
Doyenne de la Faculté des sciences infirmières (FSI) depuis le 1er août 2020 pour un mandat de cinq ans, Sylvie Dubois était jusqu’alors directrice nationale des soins et services infirmiers au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec. «Mme Dubois a toujours eu un vif intérêt pour la recherche et l’enseignement, qu’elle a conjugués tout au long de son parcours professionnel. Sa fine connaissance du réseau de la santé, sa vision globale de la profession infirmière et son approche collaborative sauront contribuer à la mission de la faculté, qui veille à répondre aux besoins évolutifs de la population en matière de santé», déclarait le recteur Guy Breton au moment de sa nomination.
Infirmière, Mme Dubois est titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université de Montréal, d’un MBA de HEC Montréal et d’un doctorat en sciences infirmières de l’Université McGill. Elle était professeure adjointe en 2008 à la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM et, depuis 2012, elle était professeure associée.
Comment abordez-vous votre mission de doyenne?
L’occasion de contribuer activement aux activités d’une faculté dans cette université qui m’a accueillie pour mes études de premier et de deuxième cycle me semblait parfaitement cohérente avec mon expérience au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Je trouve que c’est en quelque sorte la continuité de mon parcours professionnel sur les plans clinique et pédagogique, en gestion et en recherche. Toutefois, je veux préciser que je n'associe pas la fonction que j’occupe à une responsabilité individuelle. Oui j’ai un rôle central, mais j’ai toujours été une personne d’équipe, qui aime rassembler, mettre en avant les gens qui m’entourent et partager ma passion. Je vois mon rôle de doyenne de la même façon. Les gens qui sont près de moi et ceux et celles qui composent la faculté sont formidables et je les considère comme essentiels pour relever les défis qui nous attendent. C’est une histoire d’équipe! Comme disait l’ancien footballeur français Aimé Jacquet, le travail individuel permet de gagner un match, mais c'est l'esprit d'équipe et l'intelligence collective qui permettent de gagner la coupe du monde.
Quels sont les défis de la FSI dans les prochains mois?
D’abord, nous allons consolider les partenariats que nous avons avec l’Université et la société civile. Cela dit, la profession infirmière traverse une période encore plus intense en raison des effets de la pandémie. Plus que jamais, le personnel infirmier est sollicité de toutes parts et nous faisons face à un manque criant d’effectifs. On a abondamment parlé dans les médias des infirmiers et infirmières comme étant des ressources surutilisées dans les organisations de soins et au bord de l’épuisement. On ne peut passer sous silence que le présent contexte ne facilitera pas la venue de nouvelles recrues dans notre profession, mais nous sommes à réfléchir à ces nouveaux défis.
On a aussi dit des infirmières et infirmiers qu’ils étaient nos «anges gardiens»…
C’est vrai que le public a reconnu les incroyables capacités de ces professionnels voués à la santé des gens, mais je ne suis pas certaine que l’État a pris la mesure concrète de leurs compétences. À cet effet, l’enseignement et la recherche doivent continuer à se développer à la lumière des nouvelles réalités tant cliniques que de gestion. D’ailleurs, nous avons agi de façon responsable et avec une efficacité remarquable lorsqu’il a fallu se convertir du jour au lendemain, ou presque, à l’enseignement à distance le printemps dernier.
Par ailleurs, la faculté a beaucoup innové il n’y a pas si longtemps. Je pense à la création du Centre de simulation, qui est un modèle du genre. Elle est la première faculté canadienne de sciences infirmières à avoir reçu l’agrément du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada pour son programme de simulation clinique.
Il est certain que les défis posés par la plus grande crise sanitaire de l’histoire récente vont nous forcer à travailler différemment pour simplement garder la tête hors de l’eau. Mais nous allons nous en sortir. Il faut dès maintenant se préparer à des situations similaires qui pourraient fixer notre agenda au cours des prochaines années… et continuer à former des infirmiers et des infirmières qui se démarquent!