Des artéfacts reconstitués en images 3D
- Forum
Le 12 janvier 2021
- Martin LaSalle
Le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal s’est doté d’un laboratoire de photogrammétrie qui permet de reconstituer les artéfacts de ses collections en images tridimensionnelles.
Il y a un peu plus d’un an, le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal obtenait un financement de l’UdeM pour se doter d’un laboratoire de photogrammétrie en vue d’y développer et enseigner des techniques de modélisation en trois dimensions.
L’objectif de ce laboratoire nommé AnthropoLab 3D est de modéliser des collections archéologiques et ostéologiques et de créer des modèles numériques en trois dimensions. Ainsi, ces modèles permettent d’archiver virtuellement des collections fragiles et de fournir des données de base pour élaborer divers projets de recherche et de diffusion, dont la mise en valeur des riches collections hébergées au département.
Jusqu’à maintenant, plusieurs centaines de modèles 3D ont été réalisés pour être utilisés dans les cours et les projets de recherche, selon Jean-Christophe Ouellet.
Archéologue professionnel au Département d’anthropologie, M. Ouellet est responsable de la gestion et des activités du laboratoire de photogrammétrie, sous la direction des professeures Isabelle Ribot et Katherine Cook.
Un petit laboratoire très sollicité
L’AnthropoLab 3D est un petit laboratoire muni principalement d’un équipement pour la photographie et d’ordinateurs. «On y apporte les artéfacts à numériser, on les photographie sous plusieurs angles et les logiciels de traitement des images en tirent une version virtuelle en trois dimensions», explique Jean-Christophe Ouellet.
Le traitement numérique permet d’obtenir une reconstitution morphologique précise de l’objet tout en reproduisant ses textures et couleurs de façon réaliste.
Et avec la pandémie et la nécessité d’offrir des cours à distance, la mission de l’AnthropoLab 3D a pris tout son sens; les techniciens et étudiants qui le fréquentent ne chôment pas: ils travaillent désormais avec l’ensemble des laboratoires d’archéologie, d’ostéologie et de paléontologie humaines et de zooarchéologie pour leurs projets de numérisation d’artéfacts à des fins pédagogiques.
«Au départ, l’AnthropoLab 3D devait servir à l’acquisition de connaissances techniques pour les étudiants et étudiantes et les activités de recherche du département, mais avec les cours à distance rendus nécessaires depuis mars en raison de la pandémie, il leur permet d’avoir accès aux objets numérisés, ajoute M. Ouellet. Ils peuvent ainsi manipuler et étudier les artéfacts de façon virtuelle.»
Mise en valeur et diffusion
Grâce aux étudiants Alexandre Bisson-Larrivée, Diane Martin-Moya, Yassmine Ghalem et Jean-Baptiste Le Moine, qui sont devenus experts en modélisation 3D, le laboratoire s’active et l’on y accumule des données et images qui permettront de mettre en valeur et de diffuser les artéfacts qui les composent.
Bien que ceux-ci servent d’abord aux fins d’enseignement et de recherche au sein du département, divers projets de mise en valeur et de diffusion, dont certains destinés à un plus large public, sont aussi en cours d’élaboration par le personnel enseignant et les étudiants et étudiantes du laboratoire.
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Cet outil de pierre taillée, découvert sur le site de La Martre, est associé à la période paléo-indienne récente et date de 8000 à 10 000 ans avant notre ère. Les ébauches de bifaces sont généralement destinées à devenir un couteau ou une pointe de projectile.
Crédit : Département d'anthropologie, UdeM