Concert printanier en hommage à André Prévost à ne pas manquer!
- UdeMNouvelles
Le 13 avril 2021
Le Nouvel Ensemble moderne et la Faculté de musique de l’UdeM vont faire vibrer les cordes de l’émotion dans un concert hommage au grand compositeur André Prévost le 16 avril à 20 h.
Il y a 20 ans, le compositeur, pédagogue et grand humaniste André Prévost s’éteignait de façon prématurée, à l’âge de 66 ans. Menuhin: présence, sa dernière œuvre, est considérée comme son testament musical. Et voilà que le Nouvel Ensemble moderne (NEM), reconnu pour l’interprétation, la création et la préservation des œuvres musicales des 20e et 21e siècles, la fait revivre l’instant d’un concert hommage, avec la participation des étudiantes et étudiants de l’Ensemble de musique contemporaine de l’Université de Montréal, sous la direction musicale de Lorraine Vaillancourt.
Le partage d’un souvenir collectif
Pour mémoire, ce compositeur de réputation internationale, né à Saint-Jérôme, a inauguré le Festival mondial d’Expo 67 avec son œuvre Terre des Hommes, sur un poème de Michèle Lalonde. Parallèlement à sa carrière de compositeur, il a été professeur de composition pendant plus de 30 ans à la Faculté de musique de l’UdeM.
André Prévost a composé Menuhin: présence tout spécialement pour le NEM en 2001. «L’année d’avant, André était venu assister à l’un de nos concerts. À la petite réception qui avait suivi, il m’avait parlé de son désir d’écrire un concerto pour le NEM, qu’il aimait beaucoup. C’était un beau cadeau. Évidemment, j’ai dit oui! Cette œuvre nous a marqués», raconte Lorraine Vaillancourt, directrice musicale du NEM, qu’elle a fondé en 1989.
Jouée pour la première fois en 2001 par le violoncelliste de renom Yegor Dyachkov à la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique de l'UdeM, l’œuvre a été reprise en 2012 par un autre violoncelliste reconnu, Stéphane Tétreault. L’idée de la faire renaître avait souvent été évoquée depuis. «Il y a eu plusieurs tentatives pour la reprogrammer, sans succès. Jusqu’à ce que notre directeur artistique Normand Forget rencontre Lise Prévost, l’automne dernier, et qu’elle lui rappelle que ce serait bientôt le 20e anniversaire du décès de son conjoint. C’est devenu un moteur», expose la chef d’orchestre.
C’est ainsi qu’est né le concert de fin d’année du NEM, Hommage à André Prévost, qui se veut une fête commémorative mettant de l’avant l’art d'agencer des sons, de créer des formes et d'apprivoiser des langages différents. Le concert sera animé par la comédienne, chanteuse et musicienne Julie Daoust.
Un programme de créations et de découvertes
L’œuvre phare de la soirée, Menuhin: présence, sera interprétée de nouveau par Yegor Dyachkov, pour qui André Prévost avait écrit ce concerto pour violoncelle et orchestre de chambre.
Tous les autres compositeurs et musiciens au programme présentent aussi un lien avec le regretté compositeur ou avec la Faculté de musique de l’UdeM. À commencer par le NEM, l’ensemble en résidence à la faculté depuis 1991, et Joshua Bucchi, compositeur en résidence au NEM. Il verra sa création Disasters by Themselves (2021) jouée en collaboration avec des étudiantes et étudiants de l’Ensemble de musique contemporaine et les lauréates du prix Julie Sirois-Leclerc au piano, à la clarinette basse, à la flûte et au hautbois.
Suivront les œuvres Pièce pour flûte et piano (1975) de Claude Vivier; Sœur Roxana (2020), une création de Michel Longtin; et Gone (2010), de Jérôme Combier. «Tous ces gens se sont côtoyés, appréciés et ont travaillé dans la même maison. La participation des étudiantes et des étudiants à nos concerts est aussi une tradition. Pour eux, c’est l’occasion de jouer au cœur d’un ensemble bien rodé et d’être dirigés par un chef rompu au répertoire. C’est un échange riche entre musiciens», fait remarquer Lorraine Vaillancourt.
Pour le bonheur de la musique
En raison de la pandémie, tous les projets du NEM ont dû être annulés au printemps dernier. Ce concert hommage revêt donc une importance toute particulière: les musiciennes et musiciens se retrouvent enfin sur scène… mais sans public. «On a l’impression d’un renouveau, se réjouit Lorraine Vaillancourt. Comme il s’agit d’une captation, la caméra va permettre de mieux comprendre ce qui se passe sur scène, de voir les instruments de près et d’observer les musiciens.»
Avec un programme aussi varié, allant des déclenchements électroniques des sons de Jérôme Combier au chant lyrique du violoncelle d’André Prévost, chacun y trouvera son compte, assure la chef d’orchestre. «L’œuvre Menuhin: présence se termine dans le silence, un peu comme le compositeur, qui était au couchant de sa vie. En cette période de pandémie qui a fauché la vie de tant d’êtres chers, la musique d’André Prévost va faire vibrer les cordes de l’émotion.»