Le vaccin contre la tuberculose ne protège pas de la COVID-19

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Contrairement à ce qu’on a pensé en début de pandémie, une équipe de recherche québécoise conclut que le vaccin BCG reçu durant l’enfance ne confère pas une protection à long terme contre la COVID-19.

Une équipe de scientifiques de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), de l’Université de Sherbrooke, de l’Université de Montréal et de l’Université Laval a mené, auprès de la population québécoise, la toute première étude comparant le statut vaccinal dans l’enfance chez des personnes atteintes de la COVID-19 et chez un groupe témoin. Les travaux, parus dans la revue Vaccine, apportent un éclairage nouveau sur le lien possible entre le vaccin BCG (bacille de Calmette-Guérin) et la COVID-19.

À ce jour, la plupart des études publiées ont montré une corrélation entre la vaccination BCG dans la population et un plus faible taux de mortalité due à la COVID-19. Toutefois, selon l’équipe de scientifiques québécois, la méthodologie de ces études ne permettait pas de déterminer si les personnes ayant reçu le vaccin BCG étaient celles qui présentaient un meilleur taux de survie ni de considérer si certains facteurs auraient pu biaiser les analyses.

«Même si nos résultats sont négatifs, il est important, d’un point de vue de la santé publique, de les communiquer au public, puisqu’ils vont à l’encontre de ceux obtenus dans des études antérieures, qui présentaient des faiblesses méthodologiques importantes. À ce jour, ils sont donc les plus valides disponibles à ce sujet», précise Marie-Claude Rousseau, professeure-chercheuse en épidémiologie à l’INRS et auteure principale de l’étude. 

La chercheuse rappelle que le potentiel effet protecteur du vaccin BCG contre la COVID-19 a fait l’objet d’un grand engouement scientifique et médiatique très tôt dans la pandémie.

L’équipe de recherche a recruté 920 personnes qui avaient obtenu un résultat positif à un test par PCR pour la COVID-19 à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, faisant partie du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, et au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke entre mars et octobre 2020. En parallèle, le groupe témoin comptait 2123 sujets qui n’ont pas été atteints de la COVID-19, mais qui ont eu au moins une autre analyse réalisée au laboratoire de microbiologie pendant la même période.

«Ce projet a été mené entre autres grâce à la participation d’une vingtaine d’étudiants et étudiantes en médecine de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal. Ils ont communiqué par téléphone avec les personnes participantes afin qu’elles répondent à un questionnaire. Nous sommes d’ailleurs très reconnaissants envers tous ces gens qui ont accepté de prendre part à cette étude», indique la Dre Annie-Claude Labbé, coauteure de l’étude, professeure au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’UdeM et médecin à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Quelques études ont aussi parlé d’un effet protecteur à court terme du vaccin BCG contre la COVID-19 et des essais cliniques sont en cours à l’échelle internationale, suscitant un regain d’intérêt pour ce vaccin vieux d’un siècle.

Source: INRS.

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