Favoriser une réponse immunitaire optimale: les leçons de la COVID-19
- Salle de presse
Le 11 mars 2024
- UdeMNouvelles
Une nouvelle étude indique qu'une approche combinée de vaccins pourrait être une avenue efficace pour prévenir les infections graves au SRAS-CoV-2 et réduire la transmission de la COVID-19.
Une étude dirigée par la Dre Hélène Decaluwe, professeure au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal et chercheuse au CHU Sainte-Justine, indique qu'une approche combinée de vaccins intramusculaires et de vaccins par voie muqueuse pourrait être une avenue efficace pour prévenir les infections graves au SRAS-CoV-2 et réduire la transmission de la COVID-19. L’étude a été réalisée en collaboration étroite avec l’équipe de la Dre Jennifer Gommerman, de l’Université de Toronto, et au sein du CoVaRRNet, un consortium canadien de recherche qui s’intéresse aux variants préoccupants des virus respiratoires, dont la COVID-19.
Vaccination: intramusculaire ou intranasale?
Une des découvertes les plus importantes de l’étude est que la voie de stimulation du système immunitaire a une incidence significative sur l'efficacité de la réponse immunitaire. En effet, l’équipe de la Dre Decaluwe a constaté qu’une infection par le variant Omicron, par voie nasale, chez des personnes préalablement vaccinées entraînait une réponse immunitaire plus efficace qu’un rappel vaccinal par injection intramusculaire.
Sachant que les vaccins par voie muqueuse tendent à mimer une infection naturelle, sans le risque infectieux qui s’y rattache, les résultats de cette nouvelle étude montrent qu’un rappel vaccinal par voie muqueuse (en intranasal par exemple) pourrait augmenter la protection à long terme contre la COVID-19 chez les personnes vaccinées.
Bien que les vaccins par voie intranasale contre la COVID-19 ne soient pas encore disponibles au Canada et fassent l’objet de plus de recherches, ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles approches de vaccination contre la COVID-19 pour une réponse immunitaire optimale.
Effets des vaccins de rappel et de l'immunité naturelle contre la COVID-19
L'étude, amorcée en 2021, s’intéresse à la période d'émergence du variant Omicron, alors qu'étaient introduits les vaccins de rappel. Les chercheuses se sont penchées sur les avantages des vaccins de rappel et sur la façon dont ils pourraient aider à prévenir les hospitalisations et les décès liés à la COVID-19. Leur objectif était de comprendre comment le système immunitaire réagit face à la COVID-19 et quelles sont les différences dans la réponse immunitaire entre les personnes qui ont été vaccinées, celles qui ont été infectées naturellement et celles qui ont eu à la fois l’infection virale et le vaccin.
Pour cela, l’équipe a constitué deux groupes de sujets: 52 personnes qui ont été infectées précocement durant la pandémie (d’un groupe plus large de 569 travailleurs et travailleuses de la santé de Montréal dans le cadre de l’étude RECOVER, dirigée par Caroline Quach-Thanh à partir du CHU Sainte-Justine), puis qui ont été vaccinées et 71 autres qui ont été vaccinées sans jamais avoir été infectées au préalable (dans le cadre de la cohorte CoVaRRNet). L’équipe a désigné les personnes qui ont été infectées par le variant Omicron et celles qui ont reçu un rappel vaccinal. Les chercheuses ont analysé la réponse immunitaire de chaque groupe en se concentrant sur les anticorps produits et leur capacité à neutraliser le virus ainsi que sur la réponse de la mémoire immunitaire cellulaire.
Stratégies optimales d’immunisation
Les résultats de cette étude offrent une lueur d'espoir dans la lutte contre la COVID-19 en mettant en lumière une approche combinée de vaccination intramusculaire et intranasale pour renforcer la réponse immunitaire. Cette avancée nous rapproche un peu plus de la maîtrise de la pandémie et d’une protection efficiente et durable de la santé publique.
À propos de l’étude
L’article «Comparison of Omicron breakthrough infection versus monovalent SARS-CoV-2 intramuscular booster reveals differences in mucosal and systemic humoral immunity» a été publié par Sabryna Nantel et ses collègues dans la revue Mucosal Immunology.
Relations avec les médias
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Julie Gazaille
Université de Montréal
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Danika Landry
CHU Sainte-Justine