Pièce de théâtre «Les apparences»: réfléchir aux représentations sociales
 
Comme le veut la tradition, la première pièce de la saison de la troupe Théâtre Université de Montréal (TUM) est une mise en lecture de textes choisis en collaboration avec le Département des littératures de langue française de l’UdeM. Pour la saison 2021-2022, ce sont les textes des étudiants Camille Gascon et Thomas Genin-Brien qui seront présentés sur scène les 1er et 4 décembre ainsi que sur les ondes de CISM les 2 et 30 décembre.
Réunis, leurs textes composent la pièce intitulée Les apparences. Tantôt drôle et légère, tantôt profonde et grave, cette œuvre s’intéresse aux perceptions, au temps qui passe, aux relations qui évoluent. Langue et personnages colorés amènent le spectateur à réfléchir aux changements qui s’opèrent en nous, aux choix qui nous rapprochent ou nous éloignent. Au fond, que signifie réellement connaître quelqu’un?
Horizons variés, discours apparenté
La pièce s’ouvre sur le texte de Camille Gascon «Rentrer dans le rang», qui suit cinq trentenaires, amis de longue date, qui se retrouvent pour une soirée. Sur fond de bonnes bouteilles et de discussions faussement détachées sur leur quotidien grondent la jalousie, l’angoisse et la frustration. «Avec des dialogues réalistes, voire naturalistes, les personnages valsent entre ce qu’ils disent à leurs amis et ce qu’ils révèlent seulement aux spectateurs, par crainte de déranger, de menacer l’image qu’ils tentent de construire», indique l’auteure.
Thomas Genin-Brien, pour sa part, signe le texte «Antoine, une Arlésienne», constitué de neuf monologues anecdotiques sur un certain Antoine, qui est seulement cité, qui n’est jamais présent. Tous les protagonistes l’ont connu, tous en parlent à leur manière. Le fameux Antoine devient alors multiple. «Parler d’Antoine, c’est un prétexte pour mieux connaître les personnages en soi, on s’intéresse ici davantage au sujet qu’à l’objet du discours», note l’auteur.
Urbains, imagés, modernes et très près de l’oralité, les deux textes qui composent la pièce Les apparences exposent la complexité des rapports sociaux et les occasionnelles déceptions qui en découlent. Leur réunion sur les planches a été rendue possible grâce à la metteuse en scène Aline Winant, diplômée de l’UdeM et ancienne membre de la troupe TUM. À ses yeux, ces textes «oscillent entre malaise et tendresse, et sont tour à tour drôles et cruels. C’est un véritable plaisir de diriger les comédiens dans ce mélange de tons et de langues», ajoute-t-elle.
 
                
        
 
                
        
 
                
        
